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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps
Autoren: Michel David
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faussement dépité de son neveu par alliance. Un moment
plus tard, Denise se leva et se dirigea vers la table occupée par les jeunes.
     
    Elle se pencha à
l'oreille de Sophie pour lui ordonner de se tenir mieux avant de demander à
Alain, chargé de la musique, d'aller baisser un peu le son pour permettre aux
gens de se parler sans avoir à crier.
     
    Peu après, Gilles
se rendit compte que ses parents
    risquaient de
trouver le repas passablement ennuyeux s'ils demeuraient seuls à la table
d'honneur. Il s'approcha de Jean-Louis, l'organisateur et le trésorier de cette
soirée, pour lui chuchoter quelques mots. Le gérant de banque hocha la tête
avant de se diriger vers sa tante Pauline, son oncle Bernard et sa femme.
     
    — Est-ce que ça
vous dérangerait de venir manger à la table d'honneur? leur demanda-t-il.
     
    — Moi, ça me fait
rien d'y aller en autant que ta mère vienne pas piger dans mon assiette,
plaisanta Bernard en se levant.
     
    Dès que le frère
et les belles-soeurs de Laurette se furent installés à table, des serveuses
déposèrent devant chacun une assiette. Pendant un court moment, Laurette, un
peu boudinée dans sa robe rouge vin, en fixa le contenu sans se décider à
prendre son couteau et sa fourchette. Gérard
    542
    ÉPILOGUE remarqua
son hésitation et se pencha vers elle pour lui demander à voix basse: —
Qu'est-ce qu'il y a? T'aimes pas ça? — Maudit verrat, c'est juste un quart de
poulet, ça!
     
    chuchota-t-elle.
     
    — Ben oui,
reconnut son mari.
     
    — Où est-ce
qu'ils pensent qu'on va aller avec deux bouchées de viande? fit-elle avec
humeur. Il y a juste des os là-dedans. Je vais ben m'écraser de faiblesse avant
la fin de la soirée si je mange juste ça.
     
    — T'as juste à te
bourrer avec du pain si t'as si faim que ça, dit Gérard, un peu excédé. Ce que
t'as devant toi, c'est une portion normale.
     
    — Arrête donc,
toi! rétorqua-t-elle sur un ton incrédule.
     
    Le repas se prit
dans une atmosphère agréable. On frappa à plusieurs reprises sur les tables
pour que les jubilaires se lèvent et s'embrassent.
     
    — Là, c'est la
dernière fois que je me lève, chuchota Laurette à son mari. Si ça continue, j'aurai
même pas la force de me rendre jusqu'à la porte pour sortir avec ce qu'ils nous
ont servi.
     
    Au moment du
dessert, Jean-Louis demanda à l'assistance un peu de silence, le temps de lire
une adresse et d'offrir un cadeau à ses parents.
     
    Les serveuses
cessèrent de circuler entre les tables et le silence tomba sur la salle. Alain
arrêta la musique au moment où Catherine, un parchemin à la main, se dirigeait
vers la table d'honneur, encadrée par sa cousine Véronique et son cousin André.
Ces deux derniers portaient une gerbe de fleurs et une bourse en velours rouge.
     
    Attendris, les
grands-parents virent leurs trois petits-
    enfants prendre
place derrière le micro.
     
    543
    — Juste à les
voir aussi stylés, il y a du Florence là-dedans, chuchota Laurette à sa
belle-soeur Pauline, assise à sa droite.
     
    Catherine déroula
le parchemin qu'elle tenait et lut avec beaucoup d'aplomb un texte relatant les
moments forts de la vie de ses grands-parents. Elle insista autant sur leur
courage que sur leur générosité et l'amour qu'ils avaient su donner à leurs
enfants et petits-enfants. Pour faire bonne mesure et amener les gens à
sourire, elle n'oublia pas de rappeler certaines aventures cocasses qu'ils
avaient vécues durant leur longue vie commune.
     
    Laurette, émue
au-delà de toute expression, ne put retenir ses larmes et s'empressa
d'embrasser sa petite-fille quand cette dernière vint lui présenter le
parchemin à la fin de sa lecture. Toutes les personnes présentes applaudirent.
     
    Richard, debout
sur le côté de la salle, scrutait le visage de sa soeur Carole pendant le
discours de sa fille. Il n'avait décelé aucun signe de regret chez sa soeur.
Mais il y avait toujours un doute qui subsistait en lui. La peur que la «vraie»
mère de Catherine cherche à se faire connaître.
     
    Véronique, la
fille unique de Gilles, tendit ensuite à ses grands-parents l'imposante gerbe
de roses qu'elle tenait dans ses bras depuis plusieurs minutes. Ses
grands-parents la remercièrent et l'embrassèrent.
     
    Enfin, André, le
fils aîné de Jean-Louis, remit à son grand-
    père la bourse
que lui avait confiée son père avant le souper.
     
    — Qu'est-ce que
c'est? demanda Laurette à son mari en le
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