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La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte
Autoren: Jean Markale
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indo-européanisé ; le long du Danube et dans les régions
carpathiques où les Boïens attacheront leur nom (Bohème) ; dans l’Illyrie,
c’est-à-dire dans la Yougoslavie actuelle ; en Asie Mineure, où, après
avoir servi de mercenaires aux différents rois orientaux, ils constitueront la
Galatie ; enfin, selon toute probabilité, du côté de la mer Noire et
jusqu’en Crimée, où ils seront en contact à la fois avec les Slaves du Nord et
avec les fameux Scythes des Steppes, ce qui a donné naissance à de vagues théories
sur une communauté celto-scythe, et ce qui, en tous cas, explique certaines
parentés entre l’art celtique et l’art des steppes [24] .
    Par contre, le II e  siècle
verra le début du recul de l’empire celtique, ou ce qu’il est convenu d’appeler
empire, car il n’y avait aucune unité politique dans ces immenses territoires,
seulement la communauté de langue et de religion. Les Germains, ayant profité
des leçons que leur ont données les Gaulois, et chassés de chez eux par les
peuples baltes ou slaves, commencent à se faire de plus en plus pressants,
occupent toute la rive droite du Rhin et établissent même quelques-unes de
leurs tribus dans le nord de la Belgique [25] . Il est assez
remarquable de constater que toutes les grandes invasions ont suivi l’axe
est-ouest, et que finalement c’est dans la frange occidentale de l’Europe que
se retrouveront tous les peuples refoulés les uns par les autres, ce qui prouve
encore une fois qu’il est absolument vain de rechercher une race celtique pure
même dans les pays actuellement celtophones.
    Mais les Germains ne sont pas encore un danger immédiat pour
les Gaulois. Les Romains n’ont pas oublié l’affront que leur a fait subir le Sénon
Brennus : lorsqu’ils avaient négocié le départ des Gaulois de Rome, en
387, et qu’on en était arrivé à une somme de mille livres d’or, les Gaulois
avaient apporté de faux poids ; et comme les Romains avaient refusé avec
indignation, Brennus avait ajouté son épée dans la balance en s’écriant
« malheur aux vaincus ! » ( Vae Victis ).
Depuis lors, les Romains avaient tout fait pour se venger et pour écarter le
danger que représentaient les troupes bruyantes des Gaulois dont la seule
approche d’une ville latine déclenchait le fameux tumultus
gallicus , cette levée en masse contre un adversaire considéré comme le
plus redoutable. C’est ainsi que de 241 à 202, les Romains assurèrent leur
domination sur l’ensemble de la Gaule Cisalpine.
    Les Gaulois commencèrent à se rendre compte que la puissance
romaine présentait des inconvénients. Cela explique qu’ils se soient rangés du
côté des Carthaginois pendant les guerres puniques. Non seulement ils
facilitèrent le passage à Hannibal et à ses troupes le long du Rhône et à
travers les Alpes, mais de nombreux contingents gaulois participèrent à la
marche triomphale des Carthaginois en Italie du nord et à la victoire de
Cannes. Mais après l’hésitation fatale d’Hannibal à Capoue, le sort de l’Europe
occidentale et du bassin méditerranéen était joué : plus rien ne pouvait
arrêter l’expansion guerrière des Romains, « cette énorme machine à
opprimer les peuples ». En 197, les Celtibères tombent sous la coupe
romaine, et bien qu’ils se soient révoltés en 153, leur capitale Numance fut
définitivement prise en 133 par Scipion Aemilien. Dans la Celtique, une guerre
romano-gauloise éclate en 121, et qui se termine par la défaite du chef averne
Bituitos.
    Une diversion va intervenir dans les rapports plutôt frais
des Romains et des Gaulois, diversion constituée par un danger commun, celui
des Cimbres et des Teutons. Ces peuples qu’on classe généralement parmi les
Germains et qui ne sont vraisemblablement que des peuples pré-indo-européens
très celtisés d’ailleurs comme en témoignent leurs noms génériques et les noms
de leurs principaux chefs, se précipitent sur la Gaule, l’Italie du Nord, la
Panonie et la péninsule ibérique, venant du Jutland et ravageant tout sur leur passage.
Ils sont finalement vaincus en 102 et en 101 par les légions romaines
commandées par Marius à Fos-sur-Mer et à Pourrières, près d’Aix-en-Provence, ce
qui fit donner à la montagne voisine le nom d’une déesse de la guerre
christianisée sous le vocable de sainte Victoire [26] .
Mais entre-temps, tout le sud de la Gaule avait été occupé par les Romains qui
en
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