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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah
Autoren: Halter,Marek
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de Yhwh.
    Néanmoins Ezra tint bon. Il ordonna :
    — Qu’on se mette au travail. Le premier jour du septième mois, toute la ville, hommes et femmes, époux et épouses s’assembleront devant la porte des Eaux. Et tous liront d’une même voix les lois que Yhwh a enseignées à Moïse.
    Après un malheur et tandis que l’on guette l’émergence d’un autre drame, on ne le croit pas, on ne l’attend jamais, pourtant le bonheur pour un temps peut apparaître.
    Et ce fut le bonheur qui apaisa Jérusalem, glissa de ruelle en ruelle, de maison en maison, alors que les têtes se penchaient sur les lettres, les mots, les phrases.
    Un chant de bonheur ondoyait sur la ville tandis que les uns guidaient la main des autres afin que les calames progressent sur les papyrus.
    Un chant de bonheur palpitait dans les foyers, quand, après avoir appris l’alphabet, le père et la mère s’amusaient à le réciter le soir à l’enfant afin qu’il en nourrît ses rêves.
    Grands et petits, savants et médiocres n’existaient plus. Demeurait la volonté de tout un peuple d’être fort dans son savoir, ses mots et la grande Parole que l’Éternel lui offrait. Régnait le murmure d’une nation qui faisait glisser sur ses lèvres le chuchotement de la mémoire comme l’amoureux y glisse les pétales du nom de la bien-aimée.
    Oh, Antinoès, mon époux, tu aurais aimé ce temps !
    Il était lait et miel. Le temps de l’abondance en terre de Judée ! Nous étions ensemble, soudés par une bonne raison. Nous étions tous, hommes et femmes, vieux et jeunes déchiffrant les mêmes lettres, prononçant les même mots, chacune, chacun avec le même désir de justice.
    Plus personne ne grondait. Plus personne ne chicanait.
    Et peut-être que la main de Yhwh était fermement tenue sur nous, car nous n’entendions plus parler de Toviyyah, de Guersheme, des Horonites et du mal qu’on nous voulait.
    Et moi, Antinoès, j’ai de nouveau tout espéré. Mes doutes se sont effacés. Nous avions eu raison de vouloir le départ d’Ezra. Le prix de notre séparation valait sa récompense. En mon cœur, l’humiliation de Parysatis recueillait son baume.
    Pour la toute première fois depuis mon arrivée à Jérusalem, j’étais en paix. Je baignais dans cette folie qui s’appelle le bonheur et l’espoir.
    Je me suis imaginé que, oui, j’allais pouvoir tenir ma promesse. Bientôt, chacun connaîtrait les règles de Yhwh et saurait vivre selon Sa justice. Bientôt, l’Éternel renouerait Son Alliance avec Son peuple, et la paix et la joie bourdonneraient dans les maisons de Jérusalem comme le murmure de la lecture.
    Alors, j’aurais accompli mon devoir. Je pourrais reprendre la route de Suse, de Karkemish ou de l’autre bout du monde pour te rejoindre.
     
    *
    * *
     
    Ainsi que l’avait voulu Ezra, le premier du septième mois de l’année, les cornes de bélier soufflèrent sur le parvis du Temple. En écho, d’autres lui répondirent à travers tout le pays, de la Galilée au Néguev. Nous nous retrouvâmes trente ou quarante mille devant la porte des Eaux. Nous étions si nombreux, si serrés que la terre ressemblait à un tapis de fleurs humaines éblouissant de couleurs.
    Ezra et les prêtres gravirent les marches qui menaient sur les remparts. Le soleil n’était pas encore haut. Il y avait un peu de fraîcheur et les hirondelles se gorgeaient des insectes du matin en piaillant.
    Et puis, ce fut le silence. Le vrai silence.
    Sur Jérusalem, sur toute la Judée. Ceux qui étaient là pourront le jurer jusqu’à la fin des temps. Un silence qui n’appartient qu’à l’Éternel s’est posé sur Sa nation à cet instant.
    Ezra a sorti le rouleau de Moïse de son étui. Dans le silence, chacun a pu entendre le crissement du papyrus contre le cuir.
    Ezra a déployé le rouleau. Il en a déposé une extrémité entre les doigts de l’un des vieux prêtres. Il a déroulé le papyrus en son entier. Cinq ou six coudées, peut-être.
    Dans le silence les quarante mille ont entendu le craquement du papyrus qu’avait un jour touché le doigt d’Aaron. Ont entendu le frottement des sandales d’Ezra sur les pierres du rempart.
    Il n’y avait plus d’hirondelles dans le ciel. Seulement le bleu et les pierres blanches de Jérusalem la belle.
    Le doigt d’Ezra s’est posé sur le papyrus.
    Ma gorge s’est séchée. Le doute a clos ma bouche et a éteint mon souffle.
    Si c’était folie ?
    Si la volonté d’Ezra de
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