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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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ne
    l’espérais.
    Cassandra s’approcha de Dominic et Meg et se posta
    devant eux.
    — Sorcière des Druides de la Vallée, dit Cassandra avec
    cérémonie, rêvez-vous ?
    Un seul regard dans les yeux d’argent de Cassandra fit
    bondir Meg sur ses pieds.
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    — Oui, dit-elle. Je rêve.
    — Voulez-vous partager vos rêves ?
    — Un cri de la couleur de l’ambre. L’obscurité qui se
    déchire comme un tissu résistant, une fibre à la fois.
    Cassandra baissa la tête un instant.
    — Merci.
    — Pourquoi ? Il n’y a ni réconfort ni réponse dans mon
    rêve.
    — C’était une confirmation que je cherchais, pas le
    réconfort.
    Meg regarda l’autre femme avec curiosité.
    — Lorsque mes émotions sont impliquées, dit
    Cassandra avec calme, je dois me montrer prudente en
    jetant les pierres. Parfois, je vois ce que je veux plutôt que
    ce qui est.
    — Qu’avez-vous vu ? demanda Meg. Voulez-vous le
    partager ?
    — La prophétie d’ambre est achevée. Elle a donné son
    cœur, son corps et son âme à Duncan.
    — Vous n’aviez pas besoin de jeter les pierres d’argent
    pour savoir que cela allait arriver, fit remarquer Erik.
    Cassandra hocha la tête.
    — Alors pourquoi l’avoir fait ? demanda-t-il. On ne doit
    pas les utiliser à la légère.
    — En effet.
    Cassandra regarda en silence Erik, puis Dominic.
    Ensuite, elle ne regarda plus personne.
    — Erik, fils de Robert, dit-elle. Dominic, Loup des
    Druides de la Vallée. Si vous vous mettez en guerre
    aujourd’hui, c’est que vous le voulez. Ambre n’est plus votre
    excuse. Elle s’est…
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    — Qu’êtes-vous en train de dire ? l’interrompit Erik
    abruptement.
    — … retirée de vos équations masculines de fierté, de
    pouvoir et de mort.
    — Qu’a-t-elle fait ? demanda Erik.
    — Elle a donné son pendentif d’ambre à Duncan.
    Le faucon cria, comme si son sang s’était transformé en
    feu.
    Mais même le cri du faucon ne put couvrir le hurlement
    de rage masculine qui résonna dans la grande salle du châ-
    teau depuis l’étage supérieur.
    Cassandra pencha la tête sur le côté, comme si elle
    savourait ce son. Son sourire était aussi cruel que l’hiver.
    — La souffrance de Duncan a commencé, dit-elle dou-
    cement. Celle d’Ambre va bientôt prendre fin.
    Dominic regarda tour à tour l’Érudite et Erik.
    — De quoi parle-t-elle ? demanda-t-il.
    Erik se contenta de secouer la tête, incapable de parler
    ou de calmer les cris sauvages de son faucon. On aurait dit
    qu’il avait été frappé d’un poing armé de cotte de mailles.
    Un nouveau cri de colère leur parvint. Avant que l’écho
    ne s’évanouisse, ils perçurent des bruits de casse, de choses
    qu’on brise, qu’on frappe et qu’on déchire, comme si on
    menait une bataille dans la chambre seigneuriale.
    — Simon, dit Dominic en se levant d’un bond.
    — Oui !
    Côte à côte, les deux frères gravirent l’escalier de pierre
    au pas de course pour rejoindre la chambre de Duncan. Ce
    qu’ils y virent les arrêta net sur le pas de la porte.
    Duncan était comme possédé. Nu, à l’exception de deux
    talismans d’ambre, il était debout, le fléau d’armes à la
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    main. Il montrait les dents dans une grimace de douleur
    ou de rage — ou des deux, se mêlant dans une communion
    contre nature.
    Soudain, il bondit en avant, arracha les couvertures
    du lit et les jeta dans l’âtre. La fumée s’éleva en un nuage
    avant de se transformer en flammes sauvages, qui brûlaient
    encore plus haut qu’auparavant.
    Le fléau siffla et bourdonna telle une image floue mais
    mortelle, motivé par la puissance démente du bras de
    Duncan. Le fléau descendit, une table en bois explosa, et
    il poussa violemment les débris dans le feu. Puis, le fléau
    reprit son chant, décrivant des cercles autour de la tête de
    Duncan, son gémissement créant un duo épouvantable
    associé au cri de rage de son maître. Le cadre du lit fut
    réduit en petit bois et donné au feu vorace.
    Dominic avait déjà vu des hommes agir ainsi, dans le
    feu du combat, lorsqu’ils étaient départis de toute humanité
    et que seule la rage demeurait.
    — On ne pourra pas le raisonner, dit-il doucement à
    Simon.
    — En effet.
    — Nous devons l’arrêter avant qu’il ne s’en prenne aux
    gens du château.
    — Je vais aller chercher de la corde à l’armurerie.
    Dominic tira son épée.
    — Ne tarde pas, mon
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