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Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Histoire De France 1724-1759 Volume 18

Titel: Histoire De France 1724-1759 Volume 18
Autoren: Jules Michelet
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penseurs.—La Pensée vainquit à Rosbach.
    Trois empires et cent millions d'hommes ne purent rien sur quatre millions.—Le fer, le feu, la mort, mollirent contre l'Idée.
    L'Idée forte et paisible.—Le soir de ces grands jours, ayant couché par terre vingt, trente mille Croates ou Cosaques, Frédéric, immuable, écrivait à Voltaire, ou faisait un chapitre de ses admirables Mémoires.
    Napoléon semble avoir peu goûté que les idéologues aient eu un si grand capitaine. Il est fort dur pour lui. Il tient trop peu de compte des circonstances spéciales, vraiment uniques, d'une telle crise.
    La France, en général, n'a pas rendu encore toutce qu'elle doit à l'homme qui l'a le plus aimée, qui vécut d'elle, ne parla que sa langue, à ce Français, si grand par l' action et par la pensée.
    Le XVIII e siècle avait posé sa foi, son credo , son symbole (par Voltaire, Vauvenargues, etc.): Le but de l'homme est l'action. Il restait de montrer et de prouver cela, comme fit Frédéric, par toute activité, dans la paix, dans la guerre, administration, lois, combats, avec ce calme souverain, qui, par-dessus le trouble des affaires, des dangers, planait dans la culture des arts.
    L' action ! On verra combien ce simple mot fut fort pour rallier le siècle avant la décadence de 1760.—Il est très-faux qu'on ait erré, flotté. Non, l'Europe a marché très-droit.
    Leibnitz posa la force vive , premier élément d'action.—Vico dit que l'homme est créateur, père et fils de son action (1726).—Montesquieu, aux Lettres persanes , que le principe inactif et stérile du Moyen âge allait mourir (1720).—Voltaire proclame en ses Lettres anglaises: «L'action est le but de l'homme» (1734).—«L'action libre (1738)—et sous la même règle morale» (1751).
    Diderot enfin entreprend d'évoquer l'action, la force vive, en tous les êtres, fait jaillir de chacun le Dieuqui est en lui. Il s'écrie: «Élargissez Dieu!» Mot fécond qui lança, avec nous, l'Allemagne et les sciences de la nature.
    Celles de l'homme l'étaient par l' Essai sur les mœurs , et la grande enquête historique sur l'action universelle de l'homme, sur sa concordance morale.
    Montesquieu et Voltaire avaient pressenti l'Orient, regardé vers la Perse. Au moment où l' Essai parut, un héros de vingt ans, Anquetil, sans moyens ni ressources, va au fond de l'Asie (1754) chercher les livres de la Perse, la tradition sainte de la morale antique, l'accord du genre humain (du présent au passé),— la foi de l'action , du travail créateur à l'image de Dieu, qui nous fait dieux aussi.
    Hyères, 1 er mai 1866. [Retour à la Table des Matières]
HISTOIRE DE FRANCE
CHAPITRE PREMIER
FLEURY ET M. LE DUC
1724
    Un simple précepteur avait transféré le royaume, Fleury avait d'un mot (que le Roi ne dit même pas, approuva seulement) créé M. le Duc. Et cela sans conseil. Nulle délibération. Les ministres ignorèrent qu'on faisait le premier ministre.
    Un seul témoin, le gnome, le nain familier, la Vrillière, celui que le Régent nommait «le bilboquet.» Le petit homme avait le serment dans sa poche, de sorte que M. le Duc put le prêter à l'instant même.
    Ce nain était un personnage, de terrible importance. En lui et sa lignée fut pour soixante années l'arbitraire monarchique, la Terreur papale et royale. Ministre des lettres de cachet et des prisons d'État, il les remplit de jansénistes. Par son petit parent, l'espiègle Maurepas (le chansonnier farceur), il avait lamarine, les galères et les bagnes des forçats protestants.
    La Bulle, étendant son royaume, avait énormément gonflé cet avorton. Il voulait pour son fils une fille naturelle du roi d'Angleterre! Et pour cela d'abord il fallait le faire duc. Le Régent n'osait refuser. Il était dangereux par un côté obscur, le pied qu'il avait pris dans les profondeurs de Versailles, aux secrets cabinets où la royale idole vivait avec trois camarades. Là de bonne heure il eut son Maurepas, bouffonnant, folâtrant, malgré les rebuffades, écouté cependant et souffert comme un Triboulet.
    Auguste lieu. Deux fois s'y décide le sort de la France (août 1722, juin 1726), au profit de Fleury. L'autorité est là, le pouvoir part de là. Celui qui y est maître, sans souci du Régent, de son vivant, pactise avec M. le Duc. Fleury n'en fait mystère ( Saint-Simon ). Son parti a déjà par Dubois la royauté religieuse. À la mort du Régent, il prend la royauté.
    M. le Duc n'eut qu'un
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