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Histoire De France 1715-1723 Volume 17

Histoire De France 1715-1723 Volume 17

Titel: Histoire De France 1715-1723 Volume 17
Autoren: Jules Michelet
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complaisances de la reine, est appuyée et confirmée par ce qu'on sait d'ailleurs des remords fréquents de Philippe V, etc.—Quant à la conspiration de Cellamare, dans Lemontey, c'est un véritable chef-d'œuvre (de même que sa peste de Marseille, son histoire du chapeau de Dubois). On serait bien mal instruit de cette conspiration, si on s'en tenait aux jolis Mémoires de mademoiselle Delaunay (madame de Staal). Elle sait tout, et ne dit presque rien. Les souvenirs de la spirituelle femme de chambre, si charmants dans ses récits de jeunesse, naïfs même dans celui qu'elle fait de sa bienheureuse et galante prison de la Bastille, sont brefs et vagues sur la grosse affaire politique et les secrets de sa maîtresse. [Retour au texte principal.]
    Note 8: Elle était chez lui instinctive, mais se développa sous l'empire des circonstances. C'est ce que les historiens économistes n'ont pas assez senti. Ils supposent que Law apporta le Système tout fait avec les diverses théories qui en sortaient. Cela me semblait peu vraisemblable à priori . Mais lorsque je me suis moi-même occupé de la chose et l'ai regardée à la loupe, j'ai vu que ce n'était point vrai. En reprenant la vie complète (politique, religieuse, littéraire, avec tous les détails de mœurs), on démêle fort bien comment, des circonstances mêmes, le Système naquit, se modifia.—Ce n'est pas Forbonnais, déjà éloigné de ce temps et trop exclusivement financier, qui peut faire soupçonner cela. Il faut, en suivant les pièces datées ( Arrêts du Conseil , etc.), suivre en regard les journaux secrets de Paris ( Barbier , Marais , etc.), et surtout l'important manuscrit de Buvat qui date bien mieux que tous les autres.—Ces journaux aident à classer les faits très-curieux, très-nombreux, que donne l'historien principal Du Hautchamp, obscur, confus, informe, mais si riche.—Lemontey, qui, ce semble, n'a pas lu Du Hautchamp, l'éclaire d'une vive lumière, en ce qu'il dit des Anglais et de Stairs, de la peur de Law, etc.—Lord Mahon donne peu d'attention à la guerre des deux Bourses, de Paris et de Londres.
    Ni lui ni nos économistes modernes, ne mentionnent la première crise de Law (en juillet 1719), lorsque la coalition de Duverney et des agioteurs anglais faillit le faire sauter (p. 165), lorsque Law fut trahi par son agent, etc.—La seconde crise est la fin de septembre 1719, le moment solennel de la grande razzia, la résistance que Law essaya d'y opposer pendant trois jours. Il est fort curieux de voir comment chacun a jugé cette affaire. Les sources principales sont les Arrêts, les récits de Du Hautchamp et Forbonnais. Rien dans Noailles. Un mot dans Dutot, p. 912, éd. Daire. Peu ou rien dans Duverney, qui voudrait bien écraser Law, mais d'autre part, craint de trop éclaircir, pour l'honneur de M. le Duc. Rien dans Barbier. Peu ou rien dans Lemontey. Thiers ( Encycl. , 81), partout ailleurs si lumineux, n'est ici ni clair ni sévère; il appelle ce filoutage «un défaut de précaution.» Daire, net et fort, très-incomplet, p. 459. Peu dans Louis Blanc, I, 299. Peu dans Henri Martin, 4 e édition, XV, 51. Rien dans le Dubois de M. Seilhac. Le meilleur incontestablement est M. Levasseur; seulement, son livre, exclusivement économique, omet, laisse dans l'ombre, les côtés sociaux qui éclaireraient l'économie elle-même. Je dois aux recherches ultérieures et récentes qu'il a faites aux Archives ce fait si important que j'ai donné (p. 188), que la Compagnie , c'est-à-dire Law, eut seule l'honneur de résister trois jours au vol organisé contre les créanciers de l'État.
    Mon chapitre des Mississipiens est presque entièrement tiré de Du Hautchamp, dont j'ai classé les détails épars et très-confus. Ses deux histoires du Système et du Visa m'ont toujours soutenu.
    Mais le plus souvent je n'aurais pu m'en servir utilement si je n'avais eu mon fil chronologique bien établi par l'excellent journal de Buvat. Comment se fait-il que cet important manuscrit de la Bibliothèque ( Supplément , Fr. 4141, 4 vol. in-4 o ) ait été si peu employé? C'est, je crois, parce qu'on s'est trop arrêté à une note que Duclos a mise en tête de la copie qui est aussi à la Bibliothèque: «Voici un des plus mauvais journaux que j'aie lus. J'avais dessein d'en relever les fautes, mais elles sont si nombreuses ...» etc. Duclos, dont les Mémoires ne font que reproduire Saint-Simon en le gâtant, ne sait pas assez l'histoire
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