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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes
Autoren: William Dietrich
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prêtresse
d’Égypte, était tombée par-dessus bord,
dans les eaux du Nil, avec mon ennemi Silano. J’avais essayé
d’autant plus fort de savoir ce qui leur était arrivé
que les derniers mots du comte infâme à l’adresse
d’Astiza, juste avant de basculer le premier vers le fleuve,
avaient été :
    « Tu
sais que je t’aime toujours. »
    Un
grand sujet de réflexion pour mes insomnies futures. Quels
avaient été, au juste, leurs rapports ? Telle
était la raison pour laquelle je m’étais laissé
jeter à terre, en Palestine, par ce maudit dément
britannique de Sir Sidney Smith, juste avant l’invasion de
Bonaparte, afin de tirer les choses au clair. Comment aurais-je pu
prévoir que tout cela se terminerait par cet effroyable
face-à-face avec mille mousquets pointés vers moi par
les grenadiers du général ?
    « Feu-eu-eu-eu ! »
    *
* *
    Mais
avant de parvenir à cette fusillade, peut-être vaut-il
mieux que je vous raconte ce que je faisais, en ce mois d’octobre
1798, piégé sur le pont de la frégate
britannique Dangerous fendant l’écume, toutes voiles dehors, à
destination de la Terre sainte ? Beau spectacle en vérité
que celui de ces bannières anglaises flottant au vent, de ces
matelots robustes tirant en chantant sur leurs câbles de
chanvre, de leurs officiers au col raide, coiffés de bicornes,
et des canons étincelants sous la rosée salée
des embruns de la Méditerranée. En d’autres
termes, un genre de déploiement militaire, viril à cent
pour cent, que je déteste plus que tout au monde. Je n’avais
pas survécu, d’extrême justesse, à la
charge d’un mamelouk, lors de la bataille des Pyramides ;
à l’explosion de L’Orient, pendant
la bataille du Nil ; puis aux tortures d’un dangereux
Arabe éleveur de serpents du nom d’Ahmed ben Sadr que
j’avais fini par expédier dans son enfer personnel, pour
pouvoir apprécier ce qui se passait autour de moi !
    Je
sortais essoufflé de mes récentes aventures et j’étais
fin prêt à rallier New York en quête d’un
emploi de comptable, de vendeur en quincaillerie ou même
d’avocat défenseur de la veuve indigne et de l’orphelin
morveux. Un bureau paisible et quelques gros classeurs, telle serait
ma nouvelle vie. Mais pas question de persuader Sir Sidney de changer
son cap. D’ailleurs, j’avais finalement décidé
que seule, en ce bas monde, comptait réellement Astiza. Je ne
pourrais jamais rentrer au pays sans savoir si elle avait ou non
survécu à sa chute en compagnie de l’horrible
Silano, et si elle pouvait encore être sauvée.
    L’existence
est tellement plus simple quand on l’aborde sans aucun
principe.
    Smith
était pomponné comme un amiral turc, la tête
pleine de plans mirifiques plus mouvementés qu’un orage
en mer. Le grand espoir de Napoléon étant de conquérir
un royaume en Orient, Sir Sidney Smith avait reçu la mission
d’aider les Turcs et leur Empire ottoman à freiner le
passage des armées françaises d’Égypte en
Syrie. Il avait besoin d’alliés et de renseignements,
et, quand il m’avait repêché dans les eaux de la
Méditerranée, il s’était fait un devoir de
m’exposer toutes les raisons que je pouvais avoir de servir sa
cause.
    À
quoi bon retourner en Égypte où les Français
m’attendraient au tournant ? Des nouvelles d’Astiza,
j’en obtiendrais depuis la Palestine, en même temps que
j’établirais la répartition des diverses sectes
hostiles à Napoléon. « Jérusalem ! »
s’était-il écrié. Cette cité aux
trois quarts oubliée, cul-de-basse-fosse ottoman saturé
de crasse, d’histoire, de fanatisme religieux et de maladies
épidémiques, ne subsistait, d’après tous
les rapports, qu’au moyen d’un tourisme obligatoire
destiné à duper les croyants de trois religions
inconciliables…
    Alors
que pour un stratège et un guerrier tel que Smith, Jérusalem
possédait l’avantage d’être un carrefour de
la culture complexe de Syrie, un repaire polyglotte de musulmans, de
juifs, de Grecs orthodoxes, de catholiques, de Druzes, de maronites,
de Bédouins, de Kurdes et de Palestiniens dressés les
uns contre les autres à la suite des affronts incessants
qu’ils s’infligeaient mutuellement depuis des
millénaires.
    Franchement,
je n’aurais jamais envisagé de m’en approcher à
moins de deux cents kilomètres si Astiza n’avait été
si certaine que Moïse ait soustrait, des boyaux de la Grande
Pyramide, un livre sacré de
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