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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers
Autoren: Jean Markale
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surgis de quelles imaginations ? Le syncrétisme fait des ravages
en notre XX e  siècle finissant, pour ne pas dire
pourrissant, où la confusion des croyances et des valeurs est telle que
personne n’y reconnaît plus rien. Nous ne savons rien du rituel secret des
Templiers – s’il y en a eu un, ce qui est loin d’être prouvé – pour la bonne
raison qu’il était et est resté secret. Nous ne savons rien, ou presque rien,
de la religion des constructeurs de mégalithes parce qu’aucun document lisible ne nous est parvenu de ces temps qui remontent aux
troisième et second millénaires avant notre ère. À moins que…
    Ce trou dans le support de l’allée couverte de Trie-Château,
certains archéologues le nomment le « Trou de l’Âme ». Il indique peut-être la croyance que l’âme du défunt inhumé dans l’allée
couverte pouvait, au bout d’un certain temps, quitter le corps et s’en aller
ailleurs, vers un autre-monde. On a fait remarquer que bon nombre de crânes
retrouvés dans les monuments mégalithiques portaient un trou visiblement dû à
une trépanation. Était-ce une opération chirurgicale destinée à sauver un
blessé, ou était-ce une trépanation rituelle, accomplie sur le défunt dans un
but religieux, à savoir permettre à l’âme de s’échapper hors de la boîte
crânienne ? On ne peut donner aucune réponse, mais la question reste
posée. Or, on sait que, parmi les accusations portées contre les Templiers,
figure le culte rendu à une idole en forme de tête, le fameux baphomet ,
qui semble d’ailleurs plus mythique que réelle. Coïncidence ? L’allée
couverte de Trie-Château gardera toujours son mystère, et c’est aussi bien
ainsi.
    Quand j’arrivais par Magny-en-Vexin, je ne me lassais pas
d’admirer les vieilles maisons du bourg, ces relais de poste du temps des
diligences, aujourd’hui endormies dans la torpeur de l’été, fermées au monde
bruyant des véhicules à moteur qui les frôlent et les dédaignent. Pour moi,
c’était l’intrusion dans un passé qui se découvrait peu à peu, comme si je
tournais les pages d’un livre que personne n’avait jamais encore lu. Et je
continuais par Saint-Clair-sur-Epte : le chœur roman de l’église me
faisait remonter plus loin le temps jusqu’à cette fabuleuse image de mon
enfance, Rollon et Charles le Simple. Curieux endroit que Saint-Clair-sur-Epte,
où rôdent encore les ombres de ceux qui ont signé un traité lourd de conséquences
pour l’histoire de l’Europe occidentale : à peine a-t-on quitté le village
qu’on se trouve au milieu d’usines qui se sont élevées sur les bords de l’Epte,
au lieu-dit précisément Bordeaux-Saint-Clair, près du passage à niveau où
rouillent les rails d’une voie ferrée complètement désuète. C’est là qu’on
passe en Normandie. Et sur la butte, veille la forteresse de Château-sur-Epte,
du moins ce qu’il en reste : les fortifications et le donjon pourrissent
au milieu d’une folle végétation, et certaines parties des bâtiments anciens
sont utilisées par une exploitation agricole. C’est fort dommage qu’on ait
laissé ainsi à l’abandon ce château qui fut l’un des plus beaux de Normandie,
l’une des pièces maîtresses du système de défense normand sur la frontière de l’Epte.
    Cependant, mon itinéraire favori passait par Bray-Lû.
J’avais déjà laissé les miasmes de l’agglomération parisienne le long des
routes sinueuses qui partaient de Meulan et qui virevoltaient le long des
coteaux et des vallées fleuries. Il y avait des coquelicots dans les blés, car,
à cette époque, on n’utilisait pas encore les désherbants sélectifs. Il y avait
des marguerites le long des routes que les cantonniers n’avaient point encore
défrichées. Et c’est dans la fraîcheur des vergers et des potagers enfouis que
je pénétrais en Normandie.
    Mais je ne m’attardais pas dans la vallée. Je remontais
rapidement le cours de l’Epte jusqu’à Aveny, et je gravissais la pente qui
menait sur le plateau, en direction de Dampsmesnil. Un peu à l’écart, au milieu
des taillis, et sur une pente, se trouve une allée couverte, certes moins
imposante et moins bien conservée que celle de Trie-Château, mais tout aussi
évocatrice du mysticisme des âges sombres de la Préhistoire. Ce qui frappe ici,
c’est une gravure représentant deux seins de femme et un collier à plusieurs
rangs. Le thème n’est pas original, et on le
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