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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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d’une vingtaine de livres. Il souffla à pleins poumons sur un petit point rougeoyant qui parut s’enflammer, il balança un instant le tonnelet à bout de bras et le projeta de toutes ses forces dans l’espace.
    Cela fit comme une grosse boule noire… une boule noire que suivait une petite traînée de feu qui crépitait en s’allongeant avec une rapidité fantastique.
    Mais personne ne le vit, pour l’excellente raison que personne ne songeait à regarder en l’air.
    Et cela vint s’abattre en plein dans le groupe qui gardait la porte. Il y eut une explosion formidable, une gerbe de feu suivie d’une fumée noire, âcre. Un des battants de la porte disloquée fut emporté comme un fétu et projeté à cinquante toises de là, sur la prairie.
    Des quinze ou seize hommes qui se trouvaient là la seconde d’avant, une dizaine avaient été emportés, balayés, pulvérisés, volatilisés. Parmi eux, Guillaume Pentecôte, qui ne s’attendait certes pas à finir d’aussi triste manière. Les cinq ou six survivants se regardaient d’un air hébété, ne comprenant pas ce qui s’était produit, ne sachant au juste s’ils étaient morts ou vivants.
    Alors, ce fut une clameur énorme qui monta des rangs de ceux qui se pressaient sur et autour du perron et qui tous avaient été épargnés.
    Alors, aussi, il se produisit ce que Beaurevers avait prévu.
    Ne sachant pas au juste ce qui leur arrivait, ceux-là, pris soudain de panique, se ruèrent en rangs serrés vers la porte, sans réfléchir, comme des fous, hurlant et se bousculant.
    Et le deuxième tonnelet tomba sur eux. Car il suivit aussitôt. Puis le troisième et le quatrième tombèrent à leur tour, avec une implacable précision.
    Les survivants, qu’un hasard miraculeux avait épargnés, fous de terreur, fuyaient en hurlant à la mort. Les chevaux, effrayés par les explosions, hennissaient, ruaient, tiraient sur les longes, les brisaient, se lançaient au galop sur la prairie, renversant et foulant tout ce qui se trouvait sur leur passage.
    La cour et les abords immédiats du bastillon se trouvèrent balayés comme par enchantement. Il n’y avait plus personne.
    La porte de la maison s’était ouverte après l’explosion du dernier tonneau de poudre. Ferrière, Trinquemaille, Bouracan, Corpodibale et Strapafar, précédant Fiorinda, étaient sortis aussitôt, s’étaient rués vers la brèche agrandie par les explosions successives. Et ils étaient apparus, dagues et rapières au poing.
    Mais, nous l’avons dit, il n’y avait plus personne.
    Ils s’arrêtèrent. Ils attendirent Beaurevers qui ne tarda pas à les rejoindre. Ils s’éloignèrent sans hâte. Ils se gardèrent bien de rengainer, pensant que tout n’était peut-être pas fini.
    Ils ne se trompaient pas.
    Rospignac avait eu cette chance inouïe d’être épargné par les explosions. Comme ses hommes, il n’avait pas su résister à la panique. Comme eux et avec eux, il avait cherché son salut dans la fuite. Ç’avait été le premier mouvement, tout instinctif.
    Mais il n’avait pas été loin, lui ; il s’était vite ressaisi. À demi fou, non plus de terreur, mais de rage et de honte, il s’était arraché les cheveux, courant à droite et à gauche pour rassembler ceux de ses hommes qui avaient échappé au cataclysme et qui ne songeaient qu’à s’éloigner au plus vite de ce lieu infernal où la mort fauchait par paquets sans qu’on pût savoir d’où elle venait.
    Tout ce qu’il avait pu faire, ç’avait été de réunir une demi-douzaine de ses chenapans. De ses cinquante coupe-jarrets, c’était tout ce qui lui restait. Les autres étaient morts, éclopés ou avaient disparu. Il est vrai que ceux qui lui restaient étaient particulièrement braves, puisque, comme lui, ils consentaient à revenir vers le lieu sinistre où c’était miracle qu’ils n’eussent pas laissé leur peau.
    Les deux troupes, celle de Beaurevers et celle de Rospignac, se rencontrèrent sur la prairie du petit Pré-aux-Clercs, non loin de la rue des Marais.
    « Sept contre sept ! dit Beaurevers, la partie n’est pas égale… pour eux. »
    Et désignant Rospignac de la pointe de sa rapière :
    « Celui-là est à moi… Qu’on me le laisse. »
    Les deux troupes se chargèrent avec une impétuosité égale.
    Si Beaurevers s’était réservé Rospignac, Rospignac s’était réservé Beaurevers. Nous ne saurions dénier la bravoure de ce brave titré qui s’appelait le
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