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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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flèches, dégringolèrent l’escalier de la cave en bonds échevelés.
    Beaurevers passa dans le corps de garde, suivi de Ferrière et de Fiorinda qui se tenaient par la main, se souriaient avec amour, comme s’ils eussent été bien tranquilles dans la petite maison de la rue des Petits-Champs, et non point sur le point d’entamer une lutte de géants où, raisonnablement, tout indiquait qu’ils dussent avoir le dessous.
    Beaurevers vit les corps des blessés étendus dans des flaques de sang. Il s’apitoya :
    « Pauvres diables ! »
    Il ouvrit la porte, sauta dans la cour, alla droit aux deux portes extérieures. Il s’assura de leur force de résistance et qu’elles étaient bien fermées toutes les deux. D’un coup de poing il poussa les verrous de la petite porte, que Ferrière avait oublié de pousser, lui.
    Il était temps : le tonnerre de la cavalcade s’arrêtait au même instant devant ces deux portes.
    Il tourna tranquillement les talons en murmurant :
    « Elles tiendront un temps plus que suffisant. Inutile de se bousculer. »
    Il revint dans le corps de garde. Il y avait là un petit arsenal : dagues, rapières, coutelas, haches, masses, et jusqu’à deux arquebuses avec leurs mèches et les pierres à feu. Pris à l’improviste, les hommes de Rospignac n’avaient pas eu le temps de faire usage de ces armes.
    Beaurevers ne prit que les mèches des arquebuses. Et il monta au grenier, toujours suivi de Ferrière et de Fiorinda qui suivaient tous ses mouvements. Il y trouvèrent leurs compagnons… plus quatre tonnelets de poudre qu’ils venaient de monter.
    Beaurevers leur donna les mèches et, désignant de l’œil les tonnelets, prononça, pour toute indication, ce seul mot :
    « Activez. »
    Et ils s’activèrent, en effet, à nous ne savons quelle mystérieuse besogne.
    Beaurevers ouvrit une lucarne toute grande et, sans se montrer, regarda.
    Rospignac et ses hommes avaient mis pied à terre. Ils étaient bien une cinquantaine en tout. Les hommes attachèrent les chevaux aux anneaux scellés de distance en distance dans le mur de clôture. Rospignac et Guillaume Pentecôte s’approchèrent de la petite porte. Rospignac mit la clef dans la serrure et donna les deux tours. Mais la porte ne s’ouvrit pas… Il comprit. Il eut une imprécation :
    « Malédiction ! Ils sont maîtres de la place. »
    Il lança un ordre bref. Quelques hommes partirent en courant.
    Là-haut, Beaurevers et Ferrière regardaient. Et ils souriaient tous les deux d’un sourire terrible.
    Tendrement appuyée à l’épaule de Ferrière qui la tenait par la taille, Fiorinda regardait aussi, et une expression de pitié se lisait dans son œil attristé. Mais elle ne disait rien : somme toute, ils défendaient leur vie…
    Les quatre avaient terminé leur besogne. Ils s’étaient assis sur les tonneaux de poudre, ils riaient et plaisantaient entre eux.
    Et à les voir tous si calmes, si insouciants, on n’eût pu croire qu’ils attendaient le choc de cinquante forcenés.
    En bas, les hommes qui étaient partis en courant étaient revenus porteurs de forts madriers. Ils se divisèrent par équipes et attaquèrent la grande porte avec ensemble et méthode.
    Bientôt la porte fut sur le point de céder…
    Sur un mot de Beaurevers, ils descendirent tous, la dague et la rapière au poing. Ils se massèrent devant la porte du perron et attendirent.
    Qu’attendaient-ils ?
    Peut-être Beaurevers qui était resté seul là-haut dans le grenier.
    Seul ? Non… les quatre tonnelets de poudre étaient rangés près de la brèche, surveillant les hommes qui entraient sans se bousculer, avec un ordre parfait.
    Rospignac, en effet, se doutait bien qu’il lui fallait maintenant enfoncer la porte de la maison. Et il avait donné d’avance ses instructions que les autres suivaient à la lettre, dressés qu’ils étaient à une discipline de fer. Et ils vinrent se ranger au bas du perron, traînant avec eux les poutres qui devaient servir à enfoncer cette deuxième porte. Ils n’y vinrent pas tous : une quinzaine d’entre eux demeurèrent avec Guillaume Pentecôte qui les rangea devant la brèche.
    Oui, Rospignac avait prévu qu’il fallait assiéger la place.
    Mais il n’avait pas prévu ce qui allait se produire. Et voici ce qui se produisit :
    Là-haut, Beaurevers se montra à la fenêtre. Il tenait dans ses bras un des tonnelets qui, avait-il dit avec une moue de dédain, ne pesait pas plus
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