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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère
Autoren: Paul C. Doherty
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courant, ajouta Puddlicott en décomptant sur ses doigts : le roi lui-même, Guillaume de Nogaret, de Craon et moi-même.
    Puddlicott eut un geste de dérision.
    — Voyons les choses en face : je serai bientôt dans l’autre monde, cette fripouille de De Craon n’a pas levé le petit doigt pour me sauver.
    D’un mouvement souple, Ranulf sauta de la table et tambourina à la porte du cachot.
    — J’ai votre promesse, n’est-ce pas ? supplia Puddlicott.
    Ranulf le regarda par-dessus son épaule.
    — Bien sûr, à condition que tu ne m’aies pas menti.
    Dans la loge du portier, Ranulf pécha, au fond de son escarcelle, quelques pièces d’argent qu’il déposa dans la paume du geôlier.
    — Tu suivras bien mes instructions, hein ?
    — À la lettre, Messire ! Le jour où il ira à la mort, je lui donnerai du vin drogué et veillerai à ce qu’il soit pendu haut et court. Il ne se rendra compte de rien.
    Ranulf lui certifia qu’il s’assurerait du bon usage de son argent, puis, poussant un soupir de soulagement, il sortit de la prison, le portail renforcé de ferrures claquant fermement derrière lui. Il resta un instant immobile, savourant l’air frais de la nuit et contemplant les étoiles.
    — Ranulf-atte-Newgate, murmura-t-il Celui qui débusque les secrets.
    Il se rappela ce que lui avait confié Puddlicott. Bien sûr, il en ferait part à « son maître à la longue figure », mais en temps et lieu voulus. La révélation du terrible secret de Puddlicott serait la clé de sa fortune.

 
    NOTE DE L’AUTEUR
    Les événements peints dans ce roman ont effectivement eu lieu. Richard Puddlicott, clerc de formation, était passé maître dans l’art de se déguiser et sa réputation de criminel avait franchi les frontières. Par suite des mesures économiques d’Édouard I er , il avait subi des revers de fortune alors qu’il était marchand en Flandre. Revenu en Angleterre, il s’était lié avec Adam of Warfield et avec l’intendant du palais William pour mettre sur pied un vol de grande envergure à l’abbaye. La situation qui régnait à Westminster était telle qu’elle est décrite dans le roman : il n’y avait aucune autorité réelle dans le palais quasiment vide et les bénédictins, qui en étaient venus à négliger la règle, s’étaient avérés des proies faciles pour un larron comme Puddlicott. Les salles vides du palais avaient été le théâtre d’orgies nocturnes auxquelles Puddlicott, Warfield et William – principaux organisateurs – conviaient prostituées et courtisanes. Après les orgies, Puddlicott et William en étaient venus au vol.
    Ils avaient semé du chanvre dans le vieux cimetière abandonné. Sous la protection de Warfield, Puddlicott avait percé un tunnel jusque dans la crypte. Il s’était emparé d’une grande partie de l’argenterie et de pièces récemment frappées. Des pêcheurs avaient retrouvé des gobelets de métal précieux dans la Tamise, certaines pièces d’argenterie avaient réapparu à Kentish Town et même les orfèvres de la ville – des artisans tels que William Torel dont on peut admirer les oeuvres à l’abbaye de Westminster – furent les heureux « récipiendaires » d’une partie du butin. Lorsque le vol fut découvert, la réaction du roi fut violente : les moines furent envoyés en prison tandis que Richard Puddlicott et William payèrent ce forfait de leur vie. On peut encore visiter la crypte de l’abbaye. Je suis allé moi-même à l’endroit où se trouvait le vieux cimetière et ai médité sur l’audacieux cambriolage qui s’y déroula, il y a quelque six cent quatre-vingt-dix ans.
    Les comptes rendus de ce vol, y compris les aveux de Puddlicott, existent toujours. Le principal document est le manuscrit Chetham n° 6712 à la Chetham Library de Manchester. L’auteur de ce rapport, en fait, est vraisemblablement l’un des quarante-neuf moines incriminés et condamnés à un petit séjour à la Tour. L’original des aveux de Puddlicott se trouve au Record Office, Chancery Lane, réf. Exchequer Accounts K.R. 322/8. Puddlicott revendique toute la responsabilité de l’affaire dans cette confession non dénuée d’insolence. Par ailleurs, une estampe de la Cotton Collection Nero D. II Folio 192D à la British Library représente le vol. A la lecture des originaux, Puddlicott apparaît comme un scélérat à l’esprit vif qui sait mener sa barque et charmer ses victimes. On ne peut que déplorer
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