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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête
Autoren: Michel David
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effort pour rougir. T'es ben fin de m'aider.
     
    — Il y a pas de
quoi, répondit Gérard, aussi rouge qu'elle.
     
    — Je m'appelle
Laurette Brûlé, se présenta-t-elle avec un sourire enjôleur.
     
    — Gérard Morin.
Je reste chez les Charpentier, à côté.
     
    — Je sais. Tu
restes là depuis le mois de juin, non ?
     
    — Oui,
mademoiselle. Vous, vous êtes la fille du livreur de glace, non ?
     
    — Dis-moi pas
«vous» comme si j'étais ta mère, le corrigea Laurette en riant. Appelle-moi
Laurette, comme tout le monde.
     
    L'atmosphère
entre les deux jeunes gens sembla immédiatement se détendre et, tout à coup,
Gérard parut moins pressé de s'esquiver.
     
    — Où est-ce que
tu travailles? lui demanda Laurette avec son sans-gêne habituel.
     
    — C'est drôle que
tu me demandes ça, répondit le garçon. Je viens de finir ma première journée d'ouvrage
à la Dominion Rubber.
     
    — Tu fais quoi ?
     
    — Je suis
magasinier. Je fais le même ouvrage que je faisais avant à Saint-Hyacinthe.
     
    — Comment ça se
fait que t'as trouvé cette job-là. ? Il y a pas d'ouvrage nulle part.
     
    — Ça, c'est un
coup de chance, reconnut Gérard. Le cousin de monsieur Charpentier est un des
boss à la Dominion Rubber. Quand j'ai dit à monsieur Charpentier que c'était la
dernière semaine que je restais chez eux parce que je trouvais pas d'ouvrage,
il a pensé à parler à son cousin qui m'a dit de venir le voir à la compagnie à
matin. En arrivant, il m'a dit que j'étais ben chanceux parce que le magasinier
prend sa retraite à la fin de la semaine. J'ai été engagé tout de suite et le
magasinier va passer la semaine à me montrer ce qu'il y a à faire.
     
    — On peut dire
que t'as de la chance, reconnut Laurette.
     
    — C'était même
pas mal gênant, avoua le jeune homme en allumant une cigarette. Il y avait une
trentaine de chômeurs arrivés avant moi qui attendaient. Le cousin de monsieur
Charpentier m'a fait passer devant tout le monde et m'a fait engager.
     
    — Je suis ben
contente pour toi, l'encouragea Laurette, heureuse de savoir que sa prière
avait été entendue.
     
    — Merci.
     
    — Je t'ai pas vu
souvent sortir le soir, fit-elle, mine de rien. Tu trouves pas ça étouffant de
passer tes soirées dans ta chambre ou sur le balcon ?
     
    — Ça arrive,
admit-il.
     
    — Moi, en tout
cas, je passe mes journées à faire des fleurs avec ma mère dans la cuisine et
le soir, j'irais ben marcher un peu sur la rue Sainte-Catherine si quelqu'un
m'invitait, osa-t-elle dire avec une effronterie qui aurait fait frémir sa
mère.
     
    L'appel ne
pouvait être plus direct et Gérard le comprit sans mal. Après une courte
hésitation, il se décida à demander à la jeune fille :
     
    — Si je
t'invitais à faire une promenade, penses-tu que tes parents accepteraient ?
     
    — Je pense qu'ils
diraient oui.
     
    — Dans ce cas-là,
je vais venir leur demander la permission à soir, dit Gérard avant de la saluer
et de se diriger vers la porte de la maison voisine.
     
    Laurette rentra à
son tour chez elle et, les joues rougies par l'émotion, vint reprendre sa place
à table.
     
    — Est-ce que
c'est toi que j'entendais parler devant la maison ? demanda Annette à sa fille
en tournant la tête vers elle.
     
    — Oui, m'man.
     
    — A qui tu
parlais ?
     
    — Au pensionnaire
des Charpentier.
     
    — Qu'est-ce que
t'avais tant à lui dire ?
     
    — On parlait un
peu de n'importe quoi. Il vient de se trouver une bonneyo^ à la Dominion
Rubber. C'est arrivé juste au moment où il voulait s'en retourner à
Saint-Hyacinthe.   .
     
    — Bon. Ça va
faire l'affaire des Charpentier.
     
    — On s'entend ben
tous les deux, dit Laurette en surveillant la réaction de sa mère.
     
    — Tu lui as parlé
juste cinq minutes, Laurette. Pars pas à l'épouvante.
     
    — Ben, m'man,
c'est assez pour voir qu'il est ben élevé. Il m'a même invitée à faire une
marche avec lui après le souper.
     
    — Il a du front,
lui ! s'exclama Annette Brûlé. On le connaît même pas, ce garçon-là.
     
    — Inquiétez-vous
pas, m'man. Il va venir se présenter et demander votre permission, la rassura
sa fille en affichant un petit air suffisant.
     
    A l'arrivée de
son père, quelques minutes plus tard, la jeune fille se précipita au-devant de
lui pendant qu'il dételait Prince pour lui apprendre que le pensionnaire des
voisins allait venir lui demander la permission de l'amener en
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