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De quoi sont-ils vraiment morts ?

De quoi sont-ils vraiment morts ?

Titel: De quoi sont-ils vraiment morts ?
Autoren: Jacques Deblauwe
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Présentation
    Les amoureux d’histoire – certains diraient « de petite histoire » – savent un gré infini au docteur Cabanès d’avoir, à la Belle Époque, donné ses lettres de noblesse au genre, jusque-là balbutiant, de la critique médicale historique. Certes, avant lui, un docteur Corlieu s’était penché déjà sur l’autopsie de l’Enfant du Temple ; un docteur Chéreau, bibliothécaire de la Faculté de Médecine, avait analysé les circonstances de la mort de Jean-Jacques Rousseau – sujet repris par un professeur Lacassagne, en attendant Cabanès lui-même... Aucun grand clinicien n’avait encore eu l’idée, pour autant, d’exercer son diagnostic sur des cas médicaux remontant, parfois, à plusieurs siècles.
    Augustin Cabanès le fit par curiosité, goût de la chronique et plaisir de conter. Son Cabinet secret de l’histoire entr’ouvert par un médecin propose, en quatre volumes, avec beaucoup de science et non moins de style, des points de vue souvent audacieux sur l’« anaphrodisie » – c’est-à-dire le défaut d’appétence sexuelle – de Louis XVI, la maladie de peau dont souffrait Marat, ou encore l’accouchement difficile de l’impératrice Marie-Louise… Ces études se précisent dans Les Morts mystérieuses de l’histoire , en deux tomes, qui essaient de déceler en détail, avec les moyens de la médecine moderne, les causesexactes du décès des rois, des reines et des princes... Précisons que le docteur Cabanès ne s’est pas intéressé seulement aux puissants ; ses Mœurs intimes du passé , notamment, fourmillent de données concrètes et insolites sur le quotidien des gens d’autrefois, issus de tous milieux. Mais il est vrai que la santé des membres de familles régnantes a laissé, dans les archives, infiniment plus de traces détaillées que celle des simples mortels.
    Avec le Cabinet secret naissait donc un genre où devait s’illustrer, dès 1903, Auguste Brachet, auteur d’un ambitieux essai sur l’hérédité de Louis XI : Pathologie mentale des rois de France. Louis XI et ses ascendants. Une vie humaine à travers six siècles d’hérédité . À propos de ce travail, l’archiviste Jules Viard louait alors « l’emploi simultané de trois disciplines fort dissemblables les unes des autres : la critique historique, la clinique moderne et la pathologie médiévale. Le chartiste trouve les textes ; l’historien médiéval les interprète conformément aux systèmes de la médecine ancienne et le clinicien les explique selon les données de la symptomatologie moderne », écrivait-il. « L’étude de la pathologie historique exige la réunion de ces trois disciplines dans la personne d’un seul et même savant. » Autant dire : un seul et même oiseau rare !
    Plusieurs générations de cliniciens devaient, par la suite, se faire un défi de reprendre et de préciser les plus anciens diagnostics. Leur travail, souvent pointu, ne doit pas être confondu avec des évocations plus anecdotiques, comme celles du docteur André Soubiran, célèbre auteur des Hommes en blanc . Dans les années 1980, le docteur Pierre Rentchnick, auteur de Ces malades qui font l’Histoire , étendrait le diagnostic aux personnages contemporains, d’Indira Gandhi au Shah d’Iran. Et plus près de nous encore, mon ami Philippe Charlier, paléopathologiste, pour avoir autopsié le corps d’Agnès Sorel et analysé les restes de Diane de Poitiers, entre autres, livrerait le récit de ses investigations dans un étonnant ouvrage : Médecin des morts .
    Comment cette approche médicale n’aurait-elle pas les faveurs d’une époque férue d’énigmes et d’enquêtes, époque où se développe le recours à la science en général, et aux analyses de l’ADN en particulier ? Les grands débats historiques,ultra-médiatisés, sur les causes de la mort de Napoléon I er , en 1821, les circonstances de la disparition de la famille impériale de Russie, en 1918, ou les dessous de l’assassinat du président Kennedy, en 1963 – pour ne citer que ces grands exemples parmi des dizaines de cas étranges ou propices au doute – font la part belle aux avis des anatomo-pathologistes. Oserai-je prétendre qu’il faut même, pour décrypter certains ouvrages – à charge ou à décharge – sur l’éventuel empoisonnement de l’Empereur, à Sainte-Hélène, de solides bases médicales ?
     
    Le docteur Jacques Deblauwe, dont je suis heureux de
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