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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales
Autoren: Robert Merle
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l'attaquer sur deux fronts.
    < Olivares, à lire cette missive alarmante, décide d'agir. Mais, c'est un dévot espagnol, cérémonieux et formaliste. Il réunit ses théologiens et gravement leur demande si le roi d'Espagne serait justifié devant Dieu à
    user de la force pour soutenir ses droits. Après en avoir gravement et longuement débattu, les théologiens, à l'unanimité, répondent < oui "...
    - Ah, mon ami, dit ma petite duchesse en riant, comme cela est beau ! Et que cela me touche ! Est-ce que les ancêtres de Philippe IV ont consulté
    aussi des théologiens avant d'exterminer les Indiens d'Amérique, de lancer contre l'Angleterre l'Invincible Armada, d'occuper tyranniquement les PaysBas et de s'emparer du Milanais ?
    - M'amie, dis-je en prenant Catherine dans mes bras, vous me laissez béant!
    Bien loin sommes-nous des affiquets, des attifures et des pimplochements !
    Votre cervelle n'est pas
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    seulement agile ! Elle est bien pleine ! Et, par surcroît, bien faite !
    M'allez-vous meshui révéler tout soudain que vous connaissez aussi le grec et le latin ?
    - Nenni! Nenni! Je ne suis pas allée si loin! J'eusse craint de vous offenser, mon ami.
    Là-dessus, elle rit derechef, et reprit
    - Mais Monsieur mon père était friand et féru d'Histoire, et il aimait en dire ses r‚telées à la table de famille, lesquelles mes deux frères faisaient le semblant d'écouter, n'ayant go˚t qu'à la chasse, au cheval et à l'escrime, mais que moi je buvais à grands traits, parce que j'aimais mon père de grande amour. Mais revenons, de gr‚ce, au marquisat de Montferrat et à Casal. qu'arriva-t-il ?
    - Charles-Emmanuel de Savoie et Don Gonzalve s'entendent comme larrons en foire. Le premier saisit pour sa part, dans le Montferrat, quelques places sur la rive gauche ' du Pô. Et Gonzalve, plus gourmand, met le siège devant Casal, place forte de grande importance stratégique, car elle commande le passage du Pô et l'entrée dans le Milanais espagnol. Plaignez, plaignez, ma belle, le triste sort de la garcelette dont je " rêvais " ! Casal est en grand danger d'être forcée par le méchant hidalgo !...
    - Monsieur, cria Catherine, vous me moquez encore ! Vous êtes un méchant!
    Mais prenez garde! Si vous me daubez derechef, je vous ferai, comme disait Jeanne d'Arc, "
    battures et frappements ".
    - M'amie, dis-je, quelle figure ferai-je, si ma pucelle me bat ? Et si j'arrive tout éclopé et sanglant au Conseil du roi ? Et de reste, poursuivis-je en jetant un oeil à ma montrehorloge, il est grand temps que je me lève et fasse quelque toilette, si je veux arriver au Louvre avant que les portes ne se ferment sur les conseillers du roi. Mais ne voulezvous pas savoir, m'amie, avant que je départe, ce qu'il en alla de Casal, quand le méchant Gonzalve la voulut forcer ?
    - Je vous ois.
    - Casal résista, et mieux et plus longtemps que La Rochelle, puisqu'elle résiste encore. Et notre Gonzalve se
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    demande meshui, si, comme cela arrive dans les grandes guerres, il ne va pas attirer à lui la foudre en voulant la prévenir.
    - Cela veut-il dire, mon ami, que Louis va courre délivrer Casal ? Mais n'est-ce pas bien naturel, le duc de Mantoue étant prince français ?
    - Voire ! Il y a des gens au Conseil qui vont juger qu'il est bien le rebours, tout à plein anti-naturel et quasi sacrilégieux, de s'attaquer aux Espagnols. Sachant ce que je sais, et conjecturant ce que j'hésite à
    croire, je crains que la disputation au Grand Conseil, ce matin, ne soit (bien que feutrée) ‚pre et rude, et ne laisse derrière elle des rancoeurs, voire des haines, dont nous aurons à craindre, dans la suite, de fort funestes conséquences.
    CHAPITRE II
    Ce Grand Conseil du roi o˘ je ne parvins pas une minute trop tôt, eut lieu au Louvre le vingt-six décembre 1628. Cette date ne court aucun danger d'échapper jamais à ma remembrance, tant ce qui s'y révéla, comme je l'ai déjà laissé entendre, fut gros de menaces directement pour Richelieu, indirectement pour le roi, et à coup s˚r aussi pour tous ceux qui demeuraient fidèles à leurs personnes et à leur politique.
    Nul n'était de par son rang, ou son sang, admis ipso facto au Conseil du roi. Il y fallait une décision de Louis. La reinemère elle-même, au retour de son exil bien mérité, ne l'obtint pas sans peine pour elle-même, et elle eut plus de mal encore à l'obtenir pour Richelieu, lequel passait alors pour son plus fidèle serviteur.
    Gaston, bien
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