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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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terme désigna donc d’abord l’individu qui boitillait, ce que faisait quasiment tout errant, allant par les chemins, nommé de ce fait « chemineau » et plus tard « vagabond » (allant vers un but vague). C’est cette même filière linguistique qui a donné notre expression familière « ça cloche », signifiant en fait « c’est bancal », « ça ne tient pas debout » !
    Depuis 1884, maires et conseillers municipaux sont régulièrement élus lors de scrutins souvent passionnés. Toutes les querelles intestines s’y cristallisent, à commencer évidemment par les « querelles de clocher (2)  ». On voit alors se jouer d’étranges scènes électorales : une urne dans la cuisine du maire sortant, une autre, à deux compartiments, dont un ne contient que des bulletins au nom du châtelain, ou encore, comme à Estables-de-Randon (Lozère) un tonneau installé sur la place publique. Ce tonneau rempli de vin se trouve à quarante mètres de la mairie et, au dire d’un plaignant, « tous les électeurs étaient invités, sommés, forcés même de boire. Lorsqu’ils étaient prêts à passer à l’état d’ébriété, un bulletin leur était remis et ils étaient accompagnés jusqu’au bureau de vote ». Et ce plaignant d’ajouter que « sous prétexte de se restaurer, les membres du bureau avaient fait dresser une table dans la salle du scrutin, à laquelle ont pris part plusieurs électeurs ». Mais attention : à l’époque, il va sans dire qu’une élection est une affaire strictement réservée aux hommes. Une de plus…
    LES COCHONS Y COURENT
ET LES VEAUX Y TÈTENT :
LES CURIEUSES VILLES D’ANTAN
    Il y a plusieurs catégories de villes.
    Les plus grandes sont assez peu peuplées : en 1801, après Paris viennent Marseille (111 000 habitants), Lyon (109 000), Bordeaux (90 000), Rouen (87 000), Nantes (73 000), Lille (54 000) et Toulouse (50 000). Ensuite, il faut bien distinguer les villes d’avant et celles d’après la révolution industrielle. Non seulement certaines en naissent comme : Mulhouse, Roubaix-Tourcoing, Saint-Étienne…, mais la plupart sont bouleversées tant dans leurs équipements que dans leur population, qui grossit démesurément. On est loin, très loin, des villes médiévales corsetées de murailles et d’enceintes, et émaillées de jardins. Les banlieues ne sont plus une couronne de vergers et de champs appartenant aux citadins où sont élevés les gibets. L’origine même de leur nom, en référence au déplacement journalier d’un âne est oubliée. Dorénavant, la banlieue est le prolongement de la cité, préfigurant nos villes-dortoirs avant que, par les lotissements, on n’essaie de faire croire que l’on peut transporter la ville à la campagne.
    Mais comment pourrait-on y arriver ? De tout temps, en effet, le fossé entre les deux entités humaines existe, profond et complexe.
    La ville d’autrefois vit en étroite liaison avec la campagne. En permanence, l’une fournit ses produits de commerce à l’autre qui la nourrit lors des foires et marchés.
    Cependant les mentalités sont différentes. Le citadin se moque du paysan. Il en rit mais il le craint, se souvenant des révoltes des jacques ou des rustauds, partant à l’assaut des villes. De plus, bien souvent, le citadin dont les origines campagnardes sont encore proches a honte de ce monde rural qu’il juge primaire. C’est que le « paraître » urbain est important, surtout dans les classes qui ont « réussi », c’est-à-dire essentiellement chez les marchands et les « robins », qui se disputent les honneurs et les charges municipales, ainsi que chez certains maîtres artisans. Ce paraître s’exprime par le lieu d’habitation, riches hôtels ou élégantes demeures qui n’en voisinent pas moins avec les taudis et chaumières du petit peuple. Aucune politique urbaine n’est à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui les quartiers riches et les quartiers pauvres. En ville, tout le monde est mélangé au sol. La stratification sociale se retrouve essentiellement dans les immeubles, où l’absence d’ascenseur réserve les appartements des premiers étages aux plus riches.
    Pourtant, ces citadins soi-disant raffinés n’ont guère sujet d’être fiers. La plupart des rues ont longtemps été de véritables cloaques. Faute d’égout, on pratique sans scrupules le « tout à la rue », n’hésitant pas à jeter par les fenêtres
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