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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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famille, tel a été l’environnement dans lequel ils ont vécu, plusieurs siècles durant, de la fin du Moyen Âge au milieu du XX e siècle.
    À L’OMBRE DE L’ÉGLISE :
DISPUTES ET PLACES PAYANTES
    Il est difficile aujourd’hui d’imaginer la place et l’influence de l’église dans la vie de nos ancêtres. Son clocher surmonté du coq domine le village. À tout moment, ses cloches rythment la vie, les jours et les travaux, comme les fêtes religieuses rythment l’année. Pèlerinages et pardons déplacent des foules imposantes.
    Chaque dimanche, la messe vide les rues et les champs. Les vêpres, les processions, le catéchisme, les prières, les jeûnes sont autant de réalités que chacun respecte et pratique, sans oublier ces véritables campagnes publicitaires orchestrées au siècle dernier qu’ont été les missions.
    Pénétrons donc dans cette église qui règle totalement la vie de nos ancêtres et découvrons son décor intérieur : la chaire avec son abat-voix, l’autel, le confessionnal qui confère au curé un pouvoir illimité sur les cœurs et sur les âmes de ses paroissiens comme sur leurs affaires, l’orgue, la tribune, la sacristie renfermant comme son nom l’indique les objets sacrés. Statufiés dans la pierre, le bois ou le plâtre, les saints sont tous là, omniprésents dans la vie quotidienne d’antan, omnipotents aussi tant ils accordent à qui les prie richesses et guérisons en tout genre.
    Asseyons-nous sur un banc. Le geste semble simple. Il l’était moins autrefois, car, à l’église comme au village, on retrouve la hiérarchie des sexes et des positions sociales.
    Le coq gaulois n’existe pas !
    On ne cesse, encore aujourd’hui, de parler du « coq gaulois », alors que les pauvres Gaulois n’ont jamais le moins du monde eu ce volatile pour symbole.
    À ce propos, il y a eu confusion, du fait que la langue latine ayant, elle aussi, ses homonymes, le même mot « gallus » désignait à la fois le volatile et les habitants de la Gaule. Et cette confusion qui semble remonter à la fin du règne de Néron, lorsqu’une révolte de la Gaule lyonnaise provoqua de nombreux jeux de mots.
    L’Histoire fit ensuite le reste. Le coq, longtemps symbole de la lumière naissante et donc du bien – opposé en cela à la Tortue, semblant tout droit venue de la Préhistoire et dont l’appellation originelle (Tartue) évoque le Tartare, le fleuve des Enfers –, le coq donc avait été, avec les poules, domestiqué à l’origine par les Chinois. S’il incarna rapidement la fierté, il n’avait nullement été récupéré comme emblème par les Gaulois. Ceux-ci auraient plutôt choisi l’alouette, oiseau sacré à leurs yeux, sans doute parce qu’elle volait très haut dans le ciel, tout en faisant son nid à terre.
    Le chœur est en général interdit aux laïcs, sauf aux châtelains qui y ont souvent leur banc, ouvragé et fermé, et aux fabriciens, ces « happy-few » qui gèrent les comptes de la paroisse. Quant au reste de l’église, il se partageait entre la partie réservée aux enfants, le côté des hommes à droite, et celui des femmes à gauche. De plus, les bancs les mieux placés sont payants, c’est-à-dire louables pour un temps et un prix variables. On va même jusqu’à y clouer de petites plaques de cuivre sur lesquelles sont gravés les noms des occupants exclusifs.
    Ces bancs, comme les cierges, les troncs ou les fondations de messes (perpétuelles ou non) sont autant de sources de revenus pour l’église, le curé ou la fabrique, et, de ce fait, l’enjeu fréquent de disputes violentes, voire de procès entre ces trois partis. Qui doit profiter de la vente de la cire des cierges funéraires ou du magot du tronc de saint Antoine ou de sainte Agathe ?
    Procès et mésententes ne manquent pas, tant est important le nombre de ceux qui évoluent autour de l’église. Tout d’abord les prêtres qui abondent. On dénombre ainsi 140 000 ordinations de 1801 à 1905, dont 2 357 pour la seule année 1830 (pour 106 en 1988 !).
    Aux prêtres s’ajoutent les nombreux diacres, sous-diacres, vicaires, bien souvent en querelle avec eux. Sans oublier les bedeaux, sacristains et marguilliers, d’occupations voisines et parfois nombreux en ville – un de mes ancêtres, premier bedeau de Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris au XVII e siècle, était un homme très important et aisé. Viennent enfin les chantres, qui doivent être de « bons
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