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Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Titel: Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré
Autoren: Jean Hladik
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autre. Cette notion est celle de la continuité
purement mathématique. Peut-on la transposer à la réalité du temps ? Mais
au fait, la même question revient : de quoi parlons-nous, qu’est-ce donc
que le temps ?
    Finalement, le temps se moque bien autant de nos
incantations que de nos spéculations, et poursuit inexorablement son petit
bonhomme de chemin. Écoutons à présent quelques célèbres dissertations
philosophiques sur le temps, ce qui n’exclut pas la beauté formelle ou sensuelle
de l’expression.
Saint Augustin se confesse
    Faut-il rappeler que les Confessions de Saint
Augustin, dont nous allons tirer quelques citations, est l’un des ouvrages
parmi les plus célèbres de l’Occident ? Tout en racontant sa vie, l’auteur
philosophe sur de nombreux thèmes, et consacre de longues pages à des réflexions
sur le temps. Les développements d’un thème sont en effet, chez Saint Augustin,
souvent luxuriants telle une forêt d’idées qui s’entremêlent au lyrisme du jeu
verbal.
     
    La traduction d’Arnaud d’Andilly
    Les Confessions ont été composées, en latin, aux
alentours des années 397-400, alors qu’Augustin occupait depuis peu le siège
épiscopal d’Hippone, dans la province romaine de Numidie, située sur la côte
orientale de l’Algérie. Saint Augustin avait une parfaite maîtrise de la
littérature latine classique ainsi que des traductions latines des écrits
bibliques.
    La plus parfaite des traductions des Confessions en
langue française fut réalisée par Arnaud d’Andilly en 1649, et c’est elle qui a
connu de très nombreuses éditions jusqu’à nos jours. C’est dans la solitude de
Port-Royal, où il passe trente années, que d’Andilly a pu parfaire, outre les Confessions, ses traductions les plus célèbres. L’auteur ne reste cependant pas toujours
cloîtré car il se déplace souvent chez des amis, comme la brillante comtesse Du
Plessis-Guénégaud, où il rencontre M me  de Sévigné, M me  de Lafayette,
et toute une société férue de belles lettres. Ses amis le brocardaient d’ailleurs
sur sa prédilection pour les belles âmes lorsqu’elles se trouvaient dans de
beaux corps.
     
    Qu’est-ce donc que le temps ?
    Mais ne laissons pas s’égarer nos vertueux propos, et
revenons à nos réflexions augustiniennes sur le temps, traduites par d’Andilly
[Au1]. Saint Augustin s’interroge sur la nature du temps :
    Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le
demande, je le sais bien ; mais si on me le demande, et que j’entreprenne
de l’expliquer, je trouve que je l’ignore. Je puis néanmoins dire hardiment que
je sais, que si rien ne se passait, il n’y aurait point de temps passé ; que
si rien n’avenait, il n’y aurait point de temps à venir ; et qui si rien n’était,
il n’y aurait point de temps présent. En quelle manière sont donc ces deux
temps, le passé, et l’avenir ; puisque le passé n’est plus, et que l’avenir
n’est pas encore ? Et quant au présent, s’il était toujours présent, et qu’en
s’écoulant il ne devint point un temps passé, ce ne serait plus le temps, mais
l’éternité. Si donc le présent n’est un temps que parce qu’il s’écoule et devient
un temps passé, comment pouvons-nous dire qu’une chose soit, laquelle n’a autre
cause de son être, sinon qu’elle ne sera plus ? De sorte que nous ne
pouvons dire avec vérité que le temps soit, sinon parce qu’il tend à n’être
plus.
    C’est une suite d’interrogations qui évidemment n’éclairassent
guère le problème de la définition du temps. En s’adressant à Dieu, ce qu’il
fait tout au long de son livre, Saint Augustin aborde également la mesure du
temps. C’est un terrain en principe plus sûr bien qu’il soit également semé d’embûches.
    Toutefois, Seigneur, nous remarquons bien les intervalles
des temps, et en les comparant ensemble nous disons que les uns sont plus longs,
et que les autres sont plus courts. Nous savons aussi mesurer de combien un
temps est plus long ou plus court que l’autre ; et nous répondons, lorsqu’on
nous en demande la différence, que l’un est le double de l’autre, ou le triple,
ou bien qu’il lui est égal. Mais nous ne mesurons que les temps qui passent, et
à mesure que nous les voyons passer. Or comment pourrait-on mesurer les temps
passés, puisqu’ils ne sont plus ; ou les temps à venir, puisqu’ils ne sont
pas encore, si ce n’est qu’on voulût
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