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Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Titel: Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré
Autoren: Jean Hladik
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intrinsèque d’être liés à la lumière et plus généralement aux
phénomènes électromagnétiques. Voyons tout d’abord, au cours de ce chapitre, ce
que divers philosophes et savants ont raconté sur le temps avant l’avènement de
la Relativité.
    Chacun a une expérience directe de ce qu’exprime le mot temps. Mais essayez donc de donner une définition du temps. Commencez votre
définition par : « Le temps est… » et vous serez tout de suite
en difficulté. Regardez alors dans les dictionnaires qui vous parleront, pour
définir le temps, d’un « milieu » ou d’une « grandeur », ce
qui ne vous éclairera guère sur la nature du temps.
    Il est vrai que le temps est une de ces notions premières qu’il
est extrêmement difficile d’appréhender en essayant d’y réfléchir. Tous les
grands philosophes ont bien essayé, au cours des siècles, de discourir sur le
temps, sa nature et également sa mesure, sans parvenir à une quelconque
nouveauté. Avant de voir des extraits de réflexions philosophiques célèbres sur
ce thème, rappelons tout d’abord quelques textes littéraires où le vécu du
temps tient une place importante.
Le vécu du temps qui passe
    Chacun se remémore avec une certaine nostalgie les
événements du temps passé, ce présent disparu dont nous savons qu’il a été
grâce aux traces en nos mémoires, et qui survit ainsi dans notre futur. Parfois
nous nous sentons doucement emportés dans le temps comme dans un long fleuve
tranquille ; en revanche, lorsque des événements se précipitent, notre
perception du temps est celle d’une descente à travers les remous d’un torrent
temporel. Selon ce qui l’émeut, l’âme perçoit différemment ce qu’elle ressent
être la course incessante du temps.
    Cette fuite du temps est pour maints poètes l’occasion de
cristalliser ses propres impressions sur le temps. Ce peut être le souvenir du
temps passé, des événements disparus que chantent les poètes, et, naturellement,
ceux des souvenirs d’amours envolées. C’est, par exemple, ce qu’exprime Albert
Samain dans Ton souvenir :
    Ton Souvenir est comme un livre bien aimé,
    Qu’on lit satis cesse, et qui jamais n’est refermé,
    Un livre où l’on vit mieux sa vie et qui vous hante
    D’un rêve nostalgique, où l’âme se tourmente.
    Déchiré par cette inexorable avancée du temps, Alphonse de
Lamartine voudrait même arrêter le temps dans le poème Le Lac, élégie
écrite pour une femme absente dont il est amoureux :
    Ô temps ! suspends ton vol ; et vous, heures
propices,
    Suspendez votre cours !
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !
    Même les horloges, objets purement mécaniques, sont
imaginées comme ayant une vie propre, fabricants et gardiens du temps. Ainsi dans L’horloge de Charles Baudelaire :
    Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
    Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi
/
    D’innombrables poètes ont ainsi chanté ou disserté sur le
temps présent, le temps passé, le temps qui fuit, le temps destructeur, le
temps consolateur ; d’autres sont partis à la recherche du temps perdu, d’autres
à celle de l’immobile éternité…
    C’est le contenu de notre conscience, stimulée par nos
expériences intimes, qui engendre cette notion du temps qui passe. Plusieurs
niveaux de l’expérience intérieure du temps ont été dégagés par les
scientifiques et les philosophes. C’est tout d’abord celui des rythmes
biologiques même si cette réalité ne fait qu’affleurer la conscience. L’expérience
consciente du temps comporte en effet un soubassement organique qu’on peut
mettre expérimentalement en évidence en modifiant artificiellement l’environnement
d’un individu.
    Un autre niveau est celui de la réflexion qui double l’expérience
vécue. Une certaine objectivité du temps semble alors se dégager puisque les
événements du monde sont extérieurs à nous-mêmes. L’expérience sociale du temps,
l’usage du calendrier et des horloges, pourraient alors permettre à la
réflexion de mieux cerner le temps intérieur. Cependant, il n’est pas certain
qu’il faille demander à des mécanismes purement intellectuels, et finalement
obscurs, la clarification de la notion de temps sans s’éloigner fortement de l’expérience
usuelle que nous en avons.
    La continuité du temps nous fait imaginer qu’entre deux instants,
il en existe toujours un
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