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Claude, empereur malgré lui

Claude, empereur malgré lui

Titel: Claude, empereur malgré lui
Autoren: Robert Graves
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de leurs deniers   : l’habitude en fut prise par leurs successeurs. Il eût été discourtois de ne pas les remercier pour leur bienveillance envers moi, et les Jeux plurent beaucoup à Messaline. Je me contentai simplement d’autoriser le jeune Pompée à accomplir sa première magistrature avec cinq ans d’avance sur l’âge légal et à le nommer gardien de la cité pendant les Fêtes latines. Pompée descendait du Grand Pompée par l’héritière de celui-ci, sa grand-mère maternelle. Dans les legs figuraient des masques et des statues de ses ancêtres dont il put adopter le nom. Je n’étais pas peu fier de pouvoir associer après tant de générations le nom de César à celui de Pompée. Ma grand-mère Octavie avait été offerte en mariage par Jules César au Grand Pompée près d’un siècle avant ces événements, mais celui-ci l’avait refusée et s’était brouillé avec Jules. Plus tard, elle épousa Marc Antoine et devint l’arrière-grand-mère de ma fille Antonia, que je mariais maintenant à un arrière-petit-fils de Pompée.
    L’état des finances était encore précaire en dépit de ma politique d’économies. Les récoltes continuaient d’être mauvaises sur le plan mondial, et j’étais obligé de consacrer beaucoup d’argent à l’achat de blé vendu à un cours élevé sur de lointains marchés. Entre autres restrictions, je réclamai la suppression des rentes que Caligula avait octroyées à certains de ses favoris –  conducteurs de chars, acteurs ou autres  – sous forme de pensions à vie. Je ne me doutais pas qu’on les payait encore, Calliste n’en ayant jamais parlé devant moi. Sans doute avait-il été acheté par les bénéficiaires pour éviter d’y faire la moindre allusion.
    Puis j’en arrivai à une décision importante. Depuis le temps d’Auguste, la charge du Trésor public avait été enlevée aux fonctionnaires du fisc habituels, qui faisaient partie de la magistrature inférieure, pour être attribuée aux édiles de haut rang. Dans la pratique, cependant, ces magistrats de haut rang, malgré leurs titres de trésoriers payeurs ou receveurs des impôts, se contentaient en général de remettre ou de prendre les sommes indiquées à l’empereur, dont les affranchis tenaient tous les comptes des caisses de l’État. Je décidai de rendre la charge du Trésor public aux fonctionnaires du fisc à qui elle avait jadis été attribuée et qui maintenant étaient employés ailleurs –  gouvernement de la Lombardie, collecte des droits de port à Ostie, etc.   – et de leur offrir une chance de comprendre vraiment les Finances de l’État   ; ainsi, lorsque interviendrait le passage de la Monarchie à la République, les désordres seraient évités. Présentement, les comptes du Trésor public, qui n’avaient jamais été vérifiés que par moi, étaient gérés en totalité par Calliste et ses commis. Mais je ne voulais pas que ces fonctionnaires tirent parti de leur situation pour piller les finances de l’État   ; il était, hélas, plus facile de faire confiance aux affranchis qu’aux gens de qualité. Aussi ne furent déclarés éligibles à ces postes que ceux disposés à organiser des Jeux publics à leurs frais pendant le temps de leur mandat   ; les riches, m’étais-je dit, seront moins tentés de voler l’État que les pauvres. Les jeunes gens dont je fis choix furent astreints, durant toute l’année précédant leur nomination, à se rendre chaque jour au nouveau palais pour y étudier le fonctionnement du système financier. Dès son entrée en fonction, chacun fut affecté à un service, placé sous ma direction –  je continuais, bien entendu, à être représenté par Calliste  – avec, pour secrétaire et conseiller, un affranchi désigné comme chef de bureau. Le plan fonctionna correctement. Affranchis et fonctionnaires se surveillaient les uns les autres. Je donnai des instructions à Calliste en vue de supprimer les communications chiffrées entre divers services pour les remplacer par des notes en latin ou en grec correct, rédigées sans abréviations   : les nouveaux fonctionnaires devaient pouvoir comprendre le déroulement des opérations.
    Dans le même esprit, je fis de mon mieux pour inculquer un sens élevé du devoir à tous les magistrats et gouverneurs. Par exemple, j’insistai pour que les sénateurs choisis par tirage au sort au Nouvel An pour administrer les provinces (celles de l’intérieur,
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