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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II
Autoren: Alain Peyrefitte
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souterrains, signé à Moscou le 5 août. Ni la France, ni la Chine n'y adhéreront : « Il ne comporte pas de mesures réelles de désarmement. Nous n'avons aucune raison d'arrêter notre programme atomique.
    GdG. — La seule discussion sérieuse serait celle qui s'attacherait au contrôle des vecteurs 1 . Cette hypothèse a peu d'échos. Il n'y a donc pas de vraies conversations sur le désarmement. »
    Couve souligne que « le problème allemand évolue du fait d'un élément nouveau : l'Allemagne de l'Est a signé le traité aux côtés de l'Allemagne de l'Ouest. Un tabou est rompu.
    « Le traité va susciter l'adhésion empressée de tous les pays du monde qui n'ont jamais pensé à faire de recherches atomiques. Ce qui compte, c'est le geste : de nouveaux rapports s'instituent entre l'URSS et l'Occident.
    GdG. — Les Américains ont déclenché un énorme battage. Nous sommes en ce moment le seul pays, avec la Chine, qui puisse l'encaisser sans broncher. Pour la suite, nous verrons.
    « Dans l'immédiat, le succès de Khrouchtchev est évident :
    « 1. Ça se passe à Moscou.
    « 2. Les Américains renoncent à toute inspection.
    « 3. Surtout, Pankow 2 est partie prenante dans un accord international. Bonn le subit et l'accepte. En apposant sa signature sur le traité, à côté de celle de la République démocratique allemande, la République fédérale a elle-même violé le principe selon lequel elle parlait au nom de l'Allemagne tout entière.
    « 4. La République fédérale essuie un grave échec. Mais puisqu'elle ne fait rien pour s'affranchir du protectorat américain, c'était inévitable.
    « Quant à nous, il apparaîtra clairement que notre politique ne se confond pas avec celle des États-Unis. »

    « Les Anglo-Saxons craignent de perdre leur hégémonie »
    Impitoyable au désir de vacances de ses ministres, le Général réunit le Conseil le 21 août 1963. Demain, c'est l'anniversaire du Conseil après lequel il avait essuyé le feu du Petit-Clamart.
    Couve revient sur les accords de Moscou : « Les Allemands ont adhéré, quoique Ulbricht 3 se soit aussi rendu à Moscou, ce qu'ils auraient naguère considéré comme scandaleux. La position française ? Pour les expériences nucléaires, elle est simple, connue, sans équivoque. Pour la prétendue "Force multilatérale", nous n'y participerons pas. En ce qui concerne l'Allemagne, s'il s'agit d'apparences, c'est inutile : s'il s'agit de réalités, c'est dangereux.
    « La France mène une politique d'indépendance. Elle ne va pas compromettre ce qui est, pour elle et pour l'avenir, l'essentiel de cette politique : la construction d'une force nucléaire totalement indépendante. Puis viendra le jour où on pourra négocier.
    GdG. — Dans une conjoncture grave, nous pouvons toujours parler et coordonner notre action. En temps ordinaire, nous suivons notre chemin.
    Pisani. — Dans ces conversations entre Russes et Américains, est-ce qu'il n'y a pas le désir d'empêcher l'Europe économique ?
    GdG. — La puissance des Américains est devenue rapidement énorme. Cette situation les satisfait dans leur désir d'hégémonie. C'est l'éternelle histoire des hommes. Quand ils dominent, ils craignent de perdre leur domination. Les Américains ne souhaitent plus l'union de l'Europe, qui serait contraire à leur désir d'hégémonie. L'Europe dispersée facilite l'élargissement de leurs possibilités commerciales. C'est un ensemble d'intérêts dans lequel ils sont pris.

    « La politique des États-Unis et celle de l'Union soviétique, c'est trop fort de café »
    « Nous pouvons vivre comme un satellite, comme un instrument, comme un prolongement de l'Amérique. Il y a une école qui ne rêve que de ça. Ça simplifierait beaucoup de choses. Ça dégagerait des responsabilités nationales ceux qui ne sont pas capables de les porter. Ils pourraient faire des discours, être ministres, escorter les Américains dans les conférences.
    « C'est une conception. Ce n'est pas la mienne. Ce n'est pas celle de la France. Dans son essence. Dans son essence. (Il a répété, comme pour signifier que ce n'est pas une position personnelle.) Il nous faut mener une politique qui soit celle de la France. Notredevoir est de ne pas disparaître. Il est arrivé que nous ayons été momentanément effacés. Nous ne nous y sommes jamais résignés. Nous avons aujourd'hui le moyen de ne pas le faire. Notre substance est telle que nous pouvons être indépendants.
    «
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