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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3
Autoren: Alain Peyrefitte
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coordination.
    GdG. — Cette coordination, je le rappelle, c'est le rôle de la mission de liaison interministérielle pour l'Information. »
    Il est frappant de voir le Général faire, sur un sujet qui pourrait paraître secondaire, un rappel plus précis que son Premier ministre. Il est toujours aussi attentif aux questions d'organisation.

    « M. Sudreau connaissait tout le monde, il avait pu trouver des ingénieurs »
    Conseil du 19 janvier 1966.
    « Un nouveau grand ministère a été taillé », déclare le Général. C'est celui de l'Équipement — le mot aussi est nouveau. En fait, il a été « taillé » pour Giscard, qui l'a refusé dédaigneusement. C'est Pisani qui en hérite, en récompense de son zèle à l'Agriculture. Le Général le définit lui-même : « Ce nouveau ministre exerce maintenant les attributions qui étaient précédemment dévolues au ministre des Travaux publics et des Transports et à celui de la Construction.
    « Ce ministère de la Construction, il n'y a jamais eu d'administration vraiment compétente pour le faire bien fonctionner. (Peu aimable pour les prédécesseurs.) Alors, il y a les ingénieurs des Ponts qui sont capables de le faire, et il faut les mettre dedans, les intéresser à la Construction. Je ne dis pas que vous y arriverez du jour au lendemain, mais c'est là le but à atteindre.
    Pompidou (jovial). — Mais il ne faut pas faire construire les maisons par les ingénieurs des ponts ! (Il rate de moins en moins une occasion de montrer que son bon sens pragmatique et sceptique corrige le volontarisme du Général.)
    GdG (à pragmatique, pragmatique et demi). — On a un exemple.Actuellement, on a le District de Paris, avec M. Delouvrier. Lui, il existe, il commence à réaliser quelque chose dans ce District. Pourquoi ? Parce qu'il a su entraîner avec lui des ingénieurs des Ponts dégourdis. Sinon il serait là, à nager au milieu des incompétences. Il y a eu aussi le cas de M. Sudreau. Il était bien parti parce qu'il connaissait tout le monde, il avait pu trouver des ingénieurs, leur donner confiance. Et puis, à peine M. Sudreau a disparu, que les ingénieurs ont disparu aussi, et depuis, le ministère de la Construction est à la traîne. Voilà la vérité. »
    Une leçon de perspicacité administrative. Mais aussi une philosophie de l'entreprise : un chef n'est un chef que s'il inspire confiance au point de donner à ceux qu'il entraîne confiance dans son projet.

    Pompidou : « Je demande qu'on ménage les adjectifs »
    Quatre mois plus tard, au Conseil du 4 mai 1966, dans un échange à propos des réclamations budgétaires que, pour la forme, les ministres dépensiers sont autorisés à présenter, Pisani se laisse aller à dire : « La situation du logement est tragique. » Aussitôt, Pompidou prend la mouche :
    Pompidou : « Je demande qu'on ménage les adjectifs. On ne peut appliquer le terme de tragédie à la situation d'un ministère où l'on vient d'accéder. C'est un peu trop violent pour la situation antérieure. La construction n'a jamais été aussi forte qu'en 65. Elle a baissé en 1966, mais par rapport à un état qui est le plus élevé jamais connu en France. Je ne peux pas laisser dire que la situation est tragique, comme si cela résultait de l'incapacité du ministre antérieur. »
    Et naturellement, du Premier ministre antérieur... Ce n'est pas parce que le gouvernement est nouveau qu'il peut capitaliser sur cette nouveauté. C'est le même Président de la République, et le même Premier ministre, et Pisani a tort de dramatiser les problèmes dont il hérite.

    « Il n'y a pas d'objections à la réapparition de Bacon »
    Conseil du 9 mars 1966.
    Le gouvernement assume le passé. Mais l'esprit est à l'ouverture. Ainsi, il convient de pourvoir à la présidence du Centre d'études des revenus et des coûts. Le Premier ministre propose de désigner Paul Bacon 1 .
    GdG : « Il n'a jamais fait de mal à personne. Il a fait du bien à beaucoup de monde. Il n'y a pas d'objection à sa réapparition. »
    Quatre ans après, le Général veut bien, même sans enthousiasme, passer l'éponge, quoique Bacon lui ait « manqué ».
    Conseil du 23 mars 1966.
    Parmi les nouveaux, Jean-Marcel Jeanneney 2 , ministre des Affaires sociales (autre « grand ministère », où sont réunis pour la première fois le Travail et la Santé), impose bientôt sa compétence souriante et concise, qui contraste avec le lyrisme de Grandval. En quelques
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