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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse
Autoren: Eric Giacometti
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les dalles avant de s’immobiliser.
    — Grand prêtre, le procurateur est prêt à te recevoir.
    Caïphe se leva, les jambes vacillantes. Au fond, derrière la lourde porte de cèdre, Pilate attendait.
    Et, avec lui, le sort de l’humanité.

5
     
    Nanterre
    OCBC
    Rue des Trois-Fontanot
    18 juin 2009
     
    Marcas n’aimait pas venir à Nanterre à scooter. Quelle idée d’installer le service d’enquête des œuvres d’art dans cette banlieue de l’Ouest parisien ! Il aurait fallu le localiser à côté d’un grand musée, genre Louvre ou Beaubourg, cela aurait eu de la gueule. Heureusement, il avait réussi à obtenir le statut de commandant de police détaché auprès du ministère de la Culture, si bien qu’il passait le plus clair de son temps hors de son bureau.
    Il gara son Yamaha sur le trottoir et entra dans l’immeuble gris de style administratif. Un traiteur était en train de débarrasser les restes d’une réception organisée pour le bilan annuel du service. Le directeur général de la police, et les représentants du ministère de la Culture, des Douanes et des Affaires étrangères étaient venus féliciter les équipes de l’OCBC, qui venait de publier son rapport annuel, plutôt flatteur. La vingtaine de policiers et de gendarmes avait récupéré en un an l’équivalent de plusieurs centaines de millions d’euros de tableaux, sculptures, manuscrits et objets de culte. Un record depuis la création du service.
    Marcas laissa passer les serveurs qui emportaient les cartons de bouteilles de champagne vides et les tréteaux, salua le planton de service et monta directement au deuxième étage.
    Arrivé devant le bureau du lieutenant Tassard, il frappa et ouvrit la porte sans attendre de réponse. Son adjoint consultait son ordinateur portable, une tasse de café fumant à la main.
    — Commissaire, vous avez fait vite…
    — Les avantages du scooter. Bon, c’est quoi, cette histoire de procédure ?
    Tassard avait préparé une liasse de documents administratifs qu’il mit sous les yeux de son supérieur.
    — L’autorisation du procureur pour l’opération n’est pas valable. La date n’est pas la bonne.
    — Hein ?
    — Ils se sont trompés chez le proc. Ils ont mis la date du 18 au lieu du 17 qui correspond à l’interpellation. Nous, on s’en est pas aperçus, mais l’avocat a tout de suite remarqué l’erreur.
    Marcas prit le document et repéra à son tour la date erronée. Ils étaient coincés, il ne pouvait pas justifier légalement sa fausse identité. Ça ne tiendrait pas une seule seconde devant un juge, déjà par nature méfiant sur les opérations sous couverture. Merde. L’autre escroc allait s’en sortir. Il fallait qu’il trouve quelque chose pour tenir tête à l’avocat.
    — Il nous reste le recel du dessin de Poussin, hasarda son adjoint.
    — Tu parles, ça vaut pas un clou. Mon témoignage d’officier infiltré ne sera pas valable avec cette connerie de date. Della Rocca pourra toujours prétendre qu’il venait à peine de l’acheter et voulait justement alerter les autorités. Putain, mais quelle merde ! Toute une procédure foutue en l’air pour une simple erreur administrative.
    Tassard haussa les épaules en signe de fatalisme.
    — On a encore le prévenu sous la main. Comme il n’est au courant de rien pour la nullité de la procédure, il est peut-être possible d’en tirer quelque chose ?
    — Tu as raison… Allons voir ce papy.
    Ils descendirent un escalier sur deux étages puis longèrent un couloir. Marcas essayait de se concentrer sur les moyens de pression possibles. Ils poussèrent une porte et débouchèrent sur une salle où se trouvaient deux équipiers, dont l’homme qui avait joué son voisin de table au Nemours.
    — Salut, les experts, lança Marcas en utilisant le nom de la série télévisée qu’ils détestaient tous.
    — Bonjour, chef, répondirent avec lassitude les deux hommes.
    Sur le côté de la pièce, debout, un troisième lieutenant avait marmonné quelque chose. Petit, râblé, le cheveu châtain soigneusement peigné, bien propre sur lui, un nouveau venu des douanes, en stage de formation et avec qui le courant ne passait pas. Marcas soupçonnait le dénommé Ramirez d’avoir des sympathies un peu trop marquées pour un parti de droite extrême et déjà l’avait taclé à deux reprises dans le service. Il avait failli demander son retour anticipé, mais le douanier devait repartir dans
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