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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice
Autoren: Caroline Roe
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plus aider l’abbesse. Mais je ne puis croire qu’elles soient répandues par Don Vidal, ajouta-t-il en secouant la tête.
    — Non, lui répondit Bernat sa Frigola, je doute que Don Vidal puisse être à leur origine. Mais maintenant que sa position lui confère d’importants pouvoirs, tous ceux qui cherchent ses faveurs s’empressent de lui narrer ces contes. Et il est sincèrement indigné que, selon lui, vous n’ayez rien fait pour persuader l’abbesse Elicsenda de livrer Sor Agnete à la justice. Comme vous le savez, il a écrit à ce propos à Sa Majesté et à l’archevêque.
    — J’ai dit à l’abbesse de Sant Daniel ce qu’elle doit faire. Elle se prépare à confier Sor Agnete à la maison mère de Tarragone. De tels arrangements prennent du temps.
    — Dix mois ? intervint Francesc Monterranes, l’un de ses plus proches conseillers. Puis-je rappeler à Votre Excellence que Sa Majesté est extrêmement mécontente ? Je la soupçonne d’avoir nommé Don Vidal procurateur de Catalogne pour vous rappeler ce mécontentement.
    — Vous le pensez, Francesc ? dit Berenguer. Je confesse que cette idée m’a bien traversé l’esprit, mais je me suis dit que Sa Majesté avait fait ce choix en fonction des compétences administratives de Don Vidal.
    — Certes, fit Francesc d’un ton mielleux. Mais il en est d’autres dans la province qui font preuve des mêmes compétences.
    — Je crois, dit Bernat, que vous devriez envisager de faire halte à Barcelone pour parler à Sa Majesté. Assurez-la de la loyauté de Votre Excellence et de votre détermination à voir juger cette sœur.
    — Ridicule, cela ajouterait au moins deux jours au voyage de Tarragone, dit Berenguer en se levant. Il est temps que j’aie une conversation amicale avec le bon abbé.
    — Êtes-vous sûr que cela soit sage, Votre Excellence ? demanda Bernat.
    — Tout à fait. Mon médecin dit que j’ai besoin de prendre un peu d’exercice. Je marcherai d’ici à Sant Feliu. Vous pouvez m’accompagner si vous le souhaitez.
     
    — Monseigneur Berenguer, dit cordialement l’abbé.
    — Don Vidal, j’espère vous trouver en bonne santé.
    — C’est bien le cas.
    — Je suis venu quérir votre aide dans un problème de quelque importance.
    Le secrétaire de l’évêque réprima le désir de s’emparer de son seigneur spirituel et de le forcer à quitter la pièce avant qu’il ne profère de malheureuses paroles.
    — Suite aux frais occasionnés par les troubles survenus pendant la semaine sainte, le conseil municipal souhaite réduire le nombre des gardes chargés de protéger le quartier juif, mais aussi doubler le tarif exigé pour leur protection. Ce qui signifie, comme vous pouvez le voir, que les juifs du roi et ceux de l’évêque devront payer plus à la ville et encourir de plus grands risques si des problèmes surviennent. Je me rends bien compte que vous n’êtes pas encore entré dans vos fonctions de procurateur de Sa Majesté, mais…
    — Je vous comprends. Je suis ici et, d’une certaine façon, je suis responsable. Leur avez-vous parlé ?
    — Oui, et avec force.
    — En tant que chef spirituel. Je leur parlerai en lieu et place de leur chef temporel. Il s’agit là d’une tentative mesquine de détournement de l’impôt dû au diocèse et à la Couronne. En contradiction directe avec la loi et l’usage coutumier, Monseigneur Berenguer.
    — C’est exactement cela, Don Vidal.
    — Surtout aujourd’hui que Sa Majesté cherche de l’argent pour réarmer ses vaisseaux – à l’avantage de la ville, dois-je ajouter. Et ces gardes qu’ils ont fournis sont inutiles, pour ne pas dire plus. Pouvez-vous garantir l’arrivée de nouveaux hommes…
    Et les deux titans envisagèrent des projets à long terme dans le but d’organiser la sécurité de la ville de Gérone.

CHAPITRE IV
    Non loin de Figueres, sur la via Augusta
     
    Lundi 21 avril
     
    L’auberge tapie au bord de la route à une distance fort peu pratique à la fois de Figueres et de Gérone n’avait rien d’un palais. Elle était petite, sale et bruyante. Mais elle était moins onéreuse que la plupart des établissements du même type, et l’on voyait passer devant sa porte la vieille route construite par les Romains, celle qui, en franchissant les cols des Pyrénées, menait vers l’est à Perpignan, Montpellier et Avignon. Ce jour-là, la salle était bondée de fermiers et de voyageurs difficilement
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