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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte
Autoren: Max Gallo
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chimère d’une rupture de l’alliance russo-américaine
n’est qu’une poussière que les hourras des Russes et des Américains dispersent.
    Dans l’après-midi du 27 avril, les « Ivans » du
maréchal Joukov et ceux des divisions de Koniev et de Tchouikov, qui se sont
élancés depuis leurs têtes de pont sur l’Oder, atteignent les faubourgs de
Berlin.
    Adolf Hitler au fond de son bunker est encerclé.
     
    Le Führer n’a plus aucune prise sur la bataille qui, dans
Berlin en ruine, oppose 500 000 soldats allemands à 2 millions
de Russes.
    D’un côté des unités disparates, où se côtoient les
combattants expérimentés et épuisés de la Wehrmacht, les SS fanatiques qui
défendent la Chancellerie – et parmi eux les Français de la division
Charlemagne –, des vieillards et des adolescents de la Volkssturm. Pas
d’artillerie, quelques blindés, des munitions qui se font rares.
    De l’autre côté, la déferlante russe et ses
50 000 canons et mortiers, ses 8 000 chars, ses
9 000 avions. Et des millions d’« Ivans » soulevés par
l’enthousiasme de la victoire.
    Staline a, habilement, mis en concurrence ses maréchaux, ses
généraux : qui de Koniev, de Joukov, de Tchouikov, hissera le drapeau
rouge sur la porte de Brandebourg, au sommet des ruines de la
Chancellerie ?
    Les combats acharnés au cours desquels tombent des centaines
de milliers d’hommes – tués, blessés, disparus – vont durer plus de
dix jours.
     
    « Printemps de fer après les années de fer de la
guerre », écrit Vassili Grossman.
    L’écrivain et correspondant de guerre est entré dans Berlin
avec les patrouilles avancées :
    « J’avais envie de crier, d’appeler tous les frères
combattants qui gisent dans la terre russe, ukrainienne, biélorusse et
polonaise, qui dorment du sommeil éternel au champ d’honneur : “Camarades,
vous nous entendez, nous y sommes !” »
     
    Le Führer, terré au fond de son bunker, n’est plus capable
que de se laisser emporter par des colères hystériques quand, par bribes, ses
généraux tentent de dresser un état de la situation.
    Le général Guderian, chef d’état-major général, qui exige
l’évacuation par mer de plusieurs divisions isolées sur la côte de la mer
Baltique, subit l’une de ces colères quasi démentes :
    « Le poing levé, les joues empourprées, tremblant de
tout son corps, le Führer se tenait en face de moi ; fou de colère et
complètement déchaîné.
    « Après chaque éclat, continue Guderian, Hitler se
mettait à arpenter la pièce, puis soudain il s’arrêtait devant moi et
m’accablait d’accusations. Il hurlait presque, les yeux lui sortaient de la
tête et de grosses veines se gonflaient sur ses tempes. »
    Puis le Führer s’effondre, exténué :
    « Tous ses mouvements sont ceux d’un vieillard
décrépit, note un jeune capitaine qui le voit pour la première fois.
    « Dans les yeux du Führer brille une flamme étrangement
vacillante qui crée une impression d’épuisement total. »
     
    Hitler semble retrouver quelque vigueur lorsque Goebbels de
sa voix saccadée de fanatique évoque le destin de Frédéric le Grand durant la
guerre de Sept Ans. La mort « miraculeuse » de son ennemie la tsarine
le sauva du désastre et donc du suicide.
    Goebbels compare les thèmes astrologiques de Frédéric le
Grand et de Hitler. Dans ses appels aux troupes, il les exhorte à résister, à
ne pas reculer, car un « miracle » va se produire.
    « Le Führer a déclaré qu’au cours de cette année le
sort tournera… C’est le destin qui nous a envoyé cet homme afin que dans nos
terribles épreuves extérieures et intérieures nous puissions porter témoignage
de ce miracle. »
     
    Ce miracle, c’est la mort de Roosevelt le 12 avril,
dont la nouvelle parvient à Goebbels le vendredi 13 avril, quelques
minutes après minuit.
    Berlin est sous les bombes, mais au téléphone Goebbels
s’écrie :
    « Mon Führer ! Je vous félicite ! Roosevelt
est mort ! Il est écrit dans les étoiles que la seconde moitié du mois
d’avril verra le tournant de notre destin. Nous sommes le vendredi
13 avril ! L’heure a sonné. »
    On sable le champagne.
     
    Le 15 avril, Eva Braun, la maîtresse de Hitler depuis douze
ans, arrive à Berlin venant du Berghof où elle réside habituellement, célébrant
le culte d’Adolf Hitler.
    Mais la mort de Roosevelt, c’est un signe donné par
l’« Ange de
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