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Vikings

Vikings

Titel: Vikings
Autoren: Patrick Weber
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à peu, des résistances qu’elle développait face à l’autorité. La jeune fille ne sut jamais pourquoi sa mère quitta le service de l’avocat, ni où elle trouva l’argent pour emménager dans une petite maison de la banlieue rouennaise mais, à vrai dire, cela la préoccupait peu. Elle était contente d’avoir enfin une maison à elle et surtout une chambre qui était devenue son royaume. Joséphine n’avait jamais brillé pour les études et il lui tardait d’entrer dans la vie active. Paradoxalement, ce fut la guerre qui lui en offrit la tragique opportunité.
    Les activités politiques d’Amélie et surtout sa ferme opposition au nazisme lui avaient coûté cher. Même si elle ne possédait pas de preuve, Joséphine était convaincue que certains habitants de la ville, jaloux de la liberté de sa mère, lui en avaient fait payer le prix fort en la dénonçant aux Allemands. Amélie fut arrêtée et, selon les termes de la lettre que Joséphine reçut quelques jours plus tard, elle succomba inopinément lors de sa détention alors qu’elle devait subir un interrogatoire. Cette fois totalement seule, Joséphine s’était promis de poursuivre les activités de sa mère et de rester fidèle aux leçons qu’elle lui avait données. En jeune femme libre de choisir son destin, elle ne se souciait pas du « qu’en-dira-t-on » et était bien décidée à relever la tête quand trop de Français courbaient l’échiné face à l’envahisseur.
    Un court instant, Joséphine observa Le Bihan qui faisait tout pour lui plaire et tenta de ne pas sourire de sa maladresse. À trop vouloir bien faire, le jeune homme en devenait presque désarmant.
    — Je ne vous demande pas d’être un héros, poursuivit-elle sur un ton plus avenant. La seule chose que je voudrais savoir, c’est ce que vous faisiez en pleine nuit dans cette église !
    — Cathédrale, corrigea-t-il. C’est une cathédrale. Alors, pas mauvais ce petit bordeaux, hein ? Quand je vous disais qu’il fallait me faire confiance ! On sait vivre dans cette maison...
    Comme lorsque le temps change sur l’estuaire de la Seine, les yeux verts de Joséphine s’étaient transformés en un regard profondément noir. Le Bihan sentit qu’il n’était plus l’heure de jouer.
    — Voilà, se décida-t-il enfin à raconter, cela fait plusieurs années que je travaille sur l’histoire des premiers ducs de Normandie. Vous n’êtes pas sans savoir qu’ils étaient vikings et que la tradition rapporte que l’un des leurs – nous l’appellerons de son nom français, Rollon – avait accepté d’interrompre ses exactions contre la possession et la jouissance pleine et entière d’un territoire qui serait désormais celui de son peuple. Il s’agissait de la « Normannie », future Normandie.
    — Si c’était pour me donner une leçon d’histoire, maugréa Joséphine, j’ai passé l’âge. Je n’ai jamais aimé étudier et de toute façon, vous ne m’apprenez rien.
    — Chut, jeune fille ! dit Le Bihan en haussant le ton comme un professeur mécontent. Mes recherches récentes m’ont amené à croire que Rollon avait emporté dans la tombe un lourd secret, un secret de nature à bouleverser l’ordre des choses et même à inquiéter les maîtres du christianisme... J’ai même toutes les raisons de croire qu’il s’agit d’un secret lié à l’ancienne religion des Vikings...
    Cette fois, Joséphine ne leva pas les yeux au plafond. Elle réfléchit un instant, puis regarda l’archéologue avec curiosité.
    — Et alors, qu’avez-vous trouvé ?
    — Rien ! répondit-il sur un ton maladroitement navré. En fait, j’ai à peine eu le temps de jeter un oeil sur l’intérieur du sarcophage, mais je serais prêt à jurer qu’il ne contenait rien. J’ai seulement eu l’impression de distinguer un objet brillant, et je n’en suis même pas sûr. Car à ce moment-là, le bedeau m’a interrompu... À propos, c’est un ami à vous ?
    Joséphine découpa un morceau de camembert, prit un quignon de pain et dégusta son festin improvisé avec un plaisir évident.
    — Je vous félicite, dit-elle en prenant garde de ne pas répondre à sa question. Je parle bien sûr du camembert. Pour le reste, je regrette que vous viviez comme si la guerre ne vous concernait pas. Je crains qu’il en aille autrement pour votre ami Rollon qui suscite apparemment beaucoup de convoitises...
    — Vous avez raison, s’exclama Le Bihan avec
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