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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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Phéniciens, Juifs
    Égyptiens, Mésopotamiens, Indiens et Chinois craignaient la mer, milieu très étranger aux paysans. Nous avons dit qu’ils communiquaient d’oasis en oasis à travers le grand désert continental au moyen de caravanes de chameaux à deux bosses (le chameau de Bactriane -le dromadaire africain, lui, n’a qu’une bosse). Ils pratiquaient seulement la navigation fluviale, descendant le Nil, le Tigre, l’Euphrate, l’Indus et le fleuve Jaune.
    La Chine et l’Inde sont confrontées aux plus grands océans de la planète ; en revanche, entre les Assyriens et l’Égypte, on trouve la Méditerranée, qui pénètre profondément les steppes.
    La Méditerranée est un univers auquel le grand historien Fernand Braudel consacra son œuvre. Son climat, très particulier, résulte du contact entre le Sahara et les pluies océaniques venues de l’ouest. L’été, l’anticyclone saharien recouvre cette mer : il fait sec et beau. L’hiver, l’anticyclone recule et laisse passer en Méditerranée les perturbations atlantiques : il pleut et, sur les montagnes, il neige. Il n’y a donc que deux saisons, rudes l’une et l’autre, mais lumineuses. Il n’y a aussi que deux paysages : la lagune et la montagne – lagunes au fond de l’Adriatique, du golfe de Syrte, en Camargue ; montagnes en Ligurie, en Grèce, au Liban, etc. Dans ces deux paysages, on trouve facilement des ports naturels.
    La Méditerranée était et reste le centre du monde. Même aujourd’hui, une puissance n’est hégémonique que si elle domine cette mer-là. Fort éloignés d’elle, au-delà des océans, les États-Unis sont contraints d’y venir maintenant qu’ils veulent diriger le monde. C’est aussi une mer magnifique, la mer par excellence, Thalassa.
    Au nord de la côte égyptienne, on y trouve une grande île qui s’appelle la Crète. Les Crétois ont donné naissance à la navigation maritime bien avant les « peuples de la mer » qui ravagèrent l’Égypte en 1200. Les Crétois ont inventé le navire qui domina la mer jusqu’à la Renaissance : la galère. Un bateau rigide construit en arceaux, capable d’affronter les vagues et mû par des rames. À l’époque, il était impossible de comprendre qu’on pouvait aller contre le vent. La galère ne hissait la voile que vent arrière ; autrement, elle utilisait la force physique des rameurs.
    Les Crétois étaient aussi intelligents que nous, mais, pour concevoir de remonter le vent, il faut avoir une conception de la « mécanique des forces » qui ne sera atteinte qu’à la Renaissance – conception qui permit d’utiliser une force contre elle-même. Nous constatons là que la vérité « scientifique » est « historique ».
    La galère est un excellent navire, mais elle ne peut s’éloigner des rivages. Non pas à cause des tempêtes, mais parce que le nombre – forcément élevé – des rameurs et leur dépense physique nécessitent beaucoup d’eau. Tous les soirs, il faut donc tirer le navire sur la côte pour que les rameurs puissent boire. Il faut beaucoup de rameurs et il est impossible d’emporter assez d’eau.
    L’époque des Crétois s’appelle aussi l’« âge de bronze ». Après l’an 1000 avant le Christ seulement, les armes deviendront de fer et d’acier.
    L’Égypte fut l’éducatrice de la Crète. Parti du Delta, un navire arrive en Crète dans la nuit. La Crète sera à son tour l’éducatrice de la Grèce, toute proche au nord.
    Entre les deux rives de la Méditerranée, les Crétois firent du commerce maritime. Comme le commerce enrichit plus vite que l’agriculture, ils devinrent fort riches. Ils ramenèrent la formidable architecture égyptienne à la taille humaine. Ils construisirent pour leurs rois de magnifiques palais, le plus célèbre restant celui du roi Minos à Cnossos. Les Grecs le surnommèrent le « labyrinthe », car on s’y perdait. On y devine une civilisation extrêmement raffinée, avec des peintures joyeuses, aux couleurs vives, ornées de très belles femmes (dont l’une si élégante que les archéologues l’ont appelée la « Parisienne »).
    La double hache, le labrys , était l’emblème du roi Minos. Les Romains reprendront ce symbole, qui figure encore sur nos passeports.
    Le palais de Cnossos était fabuleux, avec ses courtisanes, ses fresques et ses jeux. Le commerce international de l’époque échangeait des bijoux égyptiens, des poteries de Rhodes, des parfums,
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