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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Eric Teyssier
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 siècle av. J.-C., 90 % des consuls appartiennent à des lignages comptant déjà un consul. Ce pouvoir endogame est monopolisé par quelques familles qui sont toutes alliées entre elles. Ces hommes se nomment les optimates – on parlerait aujourd’hui de « cartels » : la République, avec tous ses rouages politiques, militaires et religieux, appartient à un petit nombre d’individus en quête de pouvoir, d’argent et de gloire. Au début de la révolte de Spartacus, le Sénat de Rome compte 600 membres, mais parmi eux seule une élite très étroite détient la réalité du pouvoir. Les autres suivent et les quelques hommes nouveaux sont souvent les plus conservateurs. Pourtant, cet état de fait ne convient pas à la faction des populares et à ses porte-paroles que sont les tribuns de la plèbe. Magistrats élus par le peuple, ils s’appuient sur la foule de leurs clients et sur le Forum pour tenter de trouver un nouvel équilibre avec le Sénat. Les enjeux sont nombreux et portent sur la répartition des terres conquises, le logement à Rome, ville énorme et surpeuplée, le rôle réel du peuple dans la vie de la cité et la place des alliés vis-à-vis de Rome. Deux frères, Tiberius et Caius Gracchus, portent successivement ces espoirs et ces projets. Mais leurs tentatives de réformes tournent court. L’un après l’autre, les deux tribuns de la plèbe tombent sous le poignard d’assassins commandités par l’aristocratie conservatrice. D’autres subiront le même sort après eux.

    Le temps des généraux
    Ces échecs des tribuns de la plèbe montrent l’incapacité de la République à se réformer par la voie légale. Pour autant, les aspirations des populares ne peuvent être muselées par les crimes des optimates  : le système endogame et aristocratique est remis en cause par des hommes nouveaux qui n’ont pas de consuls parmi leurs ancêtres, mais affirment leurs mérites et leur valeur personnels. Marius est le plus illustre d’entre eux et il a pour lui la force de ses légions. Vainqueur du roi de Numidie Jugurtha, ce brillant général est surtout devenu célèbre pour avoir stoppé l’invasion des Cimbres et des Teutons. Après plusieurs défaites, Rome risquait d’être submergée quand Marius parvint, en deux batailles, à stopper net l’invasion germanique, en 102 et 101 av. J.-C. Consul pour la sixième fois, il veut soutenir le programme de réformes défendu par les frères Gracchus, mais le projet échoue encore face à l’égoïsme des optimates . Sylla, ancien lieutenant de Marius dans la guerre contre Jugurtha, s’affirme alors comme le champion de l’aristocratie. Une terrible guerre civile déchire les Romains et se termine en 82 par la bataille de la Porte Colline sous les murs de Rome. Cette victoire permet à Sylla d’accéder à la dictature et de procéder à de sanglantes proscriptions tout en rétablissant l’autorité d’un Sénat aristocratique. Dix ans à peine avant la révolte de Spartacus, la dictature de Sylla a muselé les représentants du peuple. Les tribuns de la plèbe ont perdu l’essentiel de leurs pouvoirs tandis que les sénateurs contrôlent les tribunaux et rendent la justice à leur seul profit. Le sanglant dénouement de la guerre civile a rétabli un calme relatif à Rome tout en permettant une reprise des guerres lointaines, indispensable ressource de l’économie esclavagiste. Mais, alors que d’autres généraux ne cachent pas leurs ambitions politiques, Rome a faim. En 75 et 74 av. J.-C., les mauvaises récoltes et la nécessité de ravitailler trois armées en campagne entraînent une augmentation exorbitante du prix du blé. Mécontente de la gestion d’un Sénat tout entier entre les mains de l’aristocratie, la plèbe manifeste bruyamment son mécontentement sur le Forum 17 . C’est dans ce contexte explosif que commence l’histoire de Spartacus.

2
    Le début de l’histoire de Spartacus
    Des dizaines de milliers d’esclaves
    En Italie, le sort réservé aux esclaves est particulièrement dur à la fin de l’époque républicaine. D’après la loi, un esclave n’est pas une personne mais une propriété privée soumise à l’utilisation sans restriction ( usus et abusus ) de son maître. Dans les faits, ce dernier peut frapper et utiliser son esclave à sa convenance jusqu’à le tuer et ce sans aucune conséquence juridique. Caton l’Ancien, qui vécut un siècle avant Spartacus, a laissé un traité
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