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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Eric Teyssier
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bois placée horizontalement sur ses épaules. Le port de ce madrier de 20 à 40 kilos constitue un premier supplice que les survivants de l’armée de Spartacus ont parfois enduré sur plusieurs kilomètres. A ces tourments, les Romains adjoignent généralement les souffrances de la flagellation sur les corps nus des condamnés. La forme finale de la croix peut être variable. Généralement, elle est en forme de « T », mais le patibulum peut aussi être accroché au tronc d’un arbre. Etant donné le grand nombre de condamnés, il est possible que cette solution de facilité ait été adoptée par les bourreaux de Crassus. Ces derniers doivent accomplir leur besogne au plus vite et n’ont certainement pas le temps de fabriquer et de planter 6 000 stipes qui ne serviront qu’une seule fois. Les arbres, notamment les oliviers et les cyprès qui longent la via Appia, ont certainement été mis à contribution pour servir de croix improvisées. Déjà ligotés sur le patibulum , les esclaves sont ensuite cloués lorsqu’ils arrivent sur le lieu de leur supplice. Ultime raffinement, le clou provoque une lésion du nerf médian entraînant la flexion du pouce qui se replie automatiquement vers la paume. Malheureusement, la partie sensitive du nerf reste active et le supplicié ressent alors une douleur fulgurante dans la main, le poignet et l’avant-bras. Dans d’autres cas, les suppliciés peuvent être simplement attachés sur la croix, ce qui occasionne une mort plus lente ; moins douloureuse au début, cette variante du crucifiement a aussi pour but de prolonger l’agonie du supplicié pendant plusieurs jours. Flavius Josèphe témoigne de cette alternative dans un épisode qu’il rapporte dans son autobiographie 102 . Général puis historien juif favorable aux Romains, il raconte que trois de ses amis ont été crucifiés pendant son absence. De retour au camp romain, il demande leur grâce auprès de Titus. L’ayant obtenue, les trois condamnés sont immédiatement décrochés. Deux d’entre eux peuvent être ranimés tandis que le troisième, sans doute cloué à la croix, ne survit pas. Cette anecdote montre que les Romains utilisent des méthodes qui peuvent entraîner une mort plus ou moins rapide selon les cas. C’est probablement cette solution qui a été adoptée pour les esclaves rebelles. Une fois que le patibulum a été hissé et fixé sur le stipes ou sur le tronc d’un arbre, ils ont été abandonnés à leur sort. Sous la surveillance de quelques légionnaires, leur agonie a pu durer de quelques heures à plusieurs jours suivant leur constitution et la volonté des bourreaux. Pour accélérer la fin, par efficacité ou par mansuétude, ceux-ci brisent parfois les jambes du condamné. Malheureusement pour les hommes de Spartacus, l’effroi qu’ils ont provoqué dans Rome leur a certainement interdit un tel traitement de faveur. Au contraire, il était important aux yeux des Romains que leur sanction soit la plus exemplaire possible. Pour cela, il existe un moyen particulièrement pernicieux de prolonger l’agonie, la sedile . Cet accessoire de la croix est constitué d’une sorte de barre horizontale en bois qui passe entre les cuisses et soutient le périnée du condamné. Tirant son nom de sedia , le « siège », ce croc est destiné à prolonger considérablement l’agonie. La sedile diminue la traction sur les mains, cause de tétanie et d’asphyxie progressives, tout en provoquant d’autres souffrances.

    Pompée, l’opportuniste
    En contemplant les milliers de croix dressées jusqu’aux portes de Rome, Crassus peut légitimement avoir le sentiment du devoir accompli. Indifférent aux gémissements des condamnés, il savoure déjà les bénéfices politiques qu’il peut retirer de ce succès. Appien nous laisse imaginer quel est son état d’esprit à cet instant : « En terminant ainsi cette guerre dans l’espace de six mois, Crassus se trouva élevé tout d’un coup au même niveau de gloire que Pompée. » Mais Plutarque, dans sa Vie de Pompée , rapporte que les choses prennent une tournure inattendue : « La fortune, qui voulait absolument faire partager à Pompée la gloire de ce succès, fit que cinq mille de ces fugitifs, qui s’étaient sauvés du combat, tombèrent entre ses mains ; il les tailla tous en pièces. » Un fragment de Salluste nous donne également quelques précisions : « Un seul chef des révoltés se maintint dans la
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