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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
Autoren: Henry Rouy
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minutieuse au moment du départ.
    La Ville reçoit aujourd’hui le relevé des personnes qui doivent faire partie du premier transport.
    Les deux listes suivantes seront remises à la Ville dès qu’elles seront dressées, quarante-huit heures en tout cas avant le départ du convoi.
    La Ville a l’ordre d’avertir en temps voulu et de réunir les personnes désignées pour chaque départ. Il faudra donc :
    1° Réunir et tenir prêt pour le 20 avril entre huit et dix heures du matin, temps allemand, aux Fourrages Militaires le premier convoi, les bagages devront y être rendus pour le même moment.
    2° Le deuxième départ est à préparer de la même façon pour le 20 avril de deux à quatre heures de l’après-midi,
    3° Le troisième départ pour le 22 Avril entre huit et dix heures du matin. A chaque transport une liste complète des partants devra être remise aux Fourrages Militaires à l’officier de service.
    La ville de Sedan est responsable de l’accomplissement exact de cet ordre, de telle sorte que, dans le cas de constitution inexacte de chaque transport une amende de fr. ??? sera infligée à la ville de Sedan.
    En outre, les otages seront chargés d’arrêter ceux qui ne se conforment pas à l’ordre de départ.
    Un quatrième départ aura lieu le samedi 24 avril ; celui-ci comportera les femmes de mauvaise vie : atteintes ou non de maladies vénériennes.
    Des gendarmes seront mis à la disposition de la Ville sur sa demande.
     
    Nous avons relaté, dans notre premier volume, cet incident inattendu ; mais nous tenons à en décrire ici la phase en quelque sorte officielle.
    Le maire souligna donc — sa lecture étant achevée — que cette injonction se passait de tous commentaires... Quels motifs l’autorité allemande pouvait-elle mettre en avant pour prendre une pareille décision ?... Le ravitaillement? mais jusqu’ici le Comité américain n’a pas suspendu ses approvisionnements en farine, et bientôt des denrées d’épicerie arriveront! La considération de secours à des personnes dans la misère ? Mais la charité publique et la charité privée s’ingénient, et parviennent à leur procurer tous les soulagements! D’autre part, elle ne pouvait arguer de quelque considération humanitaire. Sedan était loin de la ligne de feu.
    Ces arguments que M. Pime voulait à juste titre voir servir de base à une protestation, c’étaient précisément ceux dont le maire s’était servi auprès de la Commandanture mais l’ordre partait du haut commandement (ce qui ne le justifiait aucunement), et il était péremptoire :
    « Je le veux, je l’ordonne, et voilà ma raison ! »
    Néanmoins, une nouvelle protestation auprès de la Commandanture fut décidée, séance tenante, et faite — in vanum, d’ailleurs, — par le premier magistrat municipal, accompagné de MM. Pime, ancien adjoint, et Richard, conseiller.
    On lira plus loin la suite de cet incident.
    VIII
    Précédemment nous avons vu que diverses œuvres d’assistance, et plusieurs communes avaient été l’objet du bienveillant et large concours de la Ville : celle-ci eut encore lieu de témoigner, en mai, sa générosité envers :
    Les Ateliers de charité, qu’elle accrédita de
7 000 fr.
Les Fourneaux économiques, qu’elle subventionna de
10 000 fr.
Le Bureau de Bienfaisance, auquel elle vota, (pour les secours extraordinaires du mois)
15 000 fr.
Et l’Orphelinat protestant, auquel elle prêta, (suivant un contrat à intervenir)
2 000 fr.
D’autre part, elle fit à la commune d’Illy un quatrième prêt d’une importance de
3 000 fr.
coupons papier-monnaie avec l’engagement solidaire de personnes notables d’Illy de rembourser la ville de Sedan aussitôt es hostilités terminées.
    La continuation de la guerre (on entrait dans le 9 me mois) mettait déjà tout le monde dans la gêne, et forçait la Société civile dite des Prêts à élargir sa très utile action. Il se trouvait que bien des personnes ne présentaient plus les titres réguliers de garantie exigés par les statuts, leurs livrets de Caisse d’épargne, par exemple, étant épuisés.
    La société demandait donc à la commune un prêt de 4.000 fr., dont le remboursement était garanti par vingt personnes honorables, jusqu’à concurrence de 200 francs pour chacun, le notaire de la Ville, s’engageant, d’ailleurs, personnellement pour toute perte pouvant provenir de la non-solidarité entre les vingt signataires.
    Le Conseil consentit ce
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