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Sachso

Sachso

Titel: Sachso
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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contrôle. Le chef du camp de Dachau, Theodor Eicke, est nommé « inspecteur des camps de concentration » et des unités S. S. sont spécialement créées pour leur surveillance : les S. S. Totenkopfverbände ou S. S. – Têtes de mort.
    Maintenant, une machine policière parfaitement étudiée va, pendant plus de dix ans, faire régner la terreur sur l’Allemagne d’abord, sur l’Europe entière ensuite. Sous les ordres directs de Himmler, Reischführer des S. S. et de la police allemande, sont placés divers services qui procèdent aux arrestations, gardent et administrent les camps de concentration. Le R. S. H. A. ( Reichssichereitshauptamt ), direction générale de la sécurité du Reich, est chargé des arrestations. Ses chefs en sont successivement Heydrich puis Kaltenbrunner. Le W. V. H. A. ( Wirtschafts und Verwaltungshauptamt), direction générale administrative des camps, est sous la coupe d’Oswald Pohl. En même temps, les nazis installent une justice à leur botte. Le 23 mars 1934, le droit de juger les affaires de trahison – et « tout ce qui n’est pas nazi est traître à la patrie » – est enlevé à la Cour suprême. Une nouvelle juridiction, le Tribunal du peuple (Volksgerichtshof), est instaurée. Il y a deux juges mais aussi cinq membres du parti nazi, des S. S. ou de l’armée. Enfin, en 1935, la Gestapo obtient de la Cour suprême prussienne que ses décisions soient sans appel.
    Le nazisme est ainsi armé pour écraser toute résistance et les petits camps se révèlent très vite insuffisants pour recevoir tous les prisonniers. Theodor Eicke, inspecteur général des camps, entre alors en scène. Né en 1892, il appartient aux S. S. depuis 1930. Il jouit de la confiance de Himmler, qui l’a nommé en 1933, bien qu’il sorte d’un asile psychiatrique, colonel ( Standartenführer) et chef de Dachau.
    Promu général, Eicke pense tout d’abord qu’il faut agrandir « son » camp de Dachau, où il installe le détachement S. S. Totenkopfverband I «  Bayern  » (« Bavière »). Mais, comme le siège de l’inspection, Berlin à l’époque, doit être voisin d’un camp, ne serait-ce que pour y expérimenter ses instructions, il retient près d’Oranienburg le site de Sachsenhausen pour construire en 1936 le deuxième grand camp d’Allemagne, dont le détachement S. S. Totenkopfverband II «  Brandenburg  » aura la garde. Enfin, pour équilibrer géographiquement la répartition des camps, il en fera édifier un troisième en 1937 à Buchenwald, près de Weimar, qui sera confié au détachement S. S. Totenkopfverband III «  Thüringen  ».
    Lorsque, le 12 juillet 1936, une cinquantaine de prisonniers venant d’Esterwegen arrivent en avant-garde à Sachsenhausen, quelle peut être leur impression ? Ils ont quitté les Moore, cette région marécageuse proche de l’Ems et de la frontière hollandaise où ils ont pataugé dans la boue, dans la tourbe, pour creuser des canaux d’irrigation, pour élever des digues, et maintenant ils découvrent les sables et les pins du Brandebourg. Une seule baraque est là pour les abriter. Des terrassiers, les « soldats des marais » vont se transformer en bûcherons. Leur lot est d’abattre les arbres, de les élaguer, de les débiter, de déterrer les souches, de débroussailler. De toute façon, les cadences de travail sont aussi infernales qu’à Esterwegen.
    En août et en septembre, d’autres convois arrivent encore d’Esterwegen. Ils sont composés de prisonniers politiques et de prisonniers de droit commun. Avec eux prend place le premier état-major S. S. du camp : le colonel Koch, qui sera commandant de Sachsenhausen de 1936 à 1937 avant de devenir celui de Buchenwald, les capitaines Weisehorn et Gustav Sorge, dont le surnom, « Eiserner Gustav » (Gustave de fer), suffit à dépeindre la férocité.
    En même temps, les S. S. créent une hiérarchie parallèle à la leur en instaurant une sorte d’auto-administration du camp par les détenus eux-mêmes. À côté des chefs de camps S. S. (Lagerführer), ils nomment trois doyens ( Lagerältester ) : deux détenus de droit commun, Escher et Richter, et un politique, Jacob Helf. Il y a de même des chefs de block S. S. et des doyens de block détenus. Par ce procédé, les nazis suscitent des intrigues, des complots, des bassesses dont les détenus politiques sont principalement victimes de la part des bandits de droit
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