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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
Autoren: Napoléon Bonaparte
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services éclatans à la liberté, l'on vous les rappelle, sans faire attention que le génie de la république était avec vous alors, au lieu qu'il vous abandonne aujourd'hui ; votre armée, dites-vous, est à Aix avec un grand train d'artillerie et de bons généraux ; eh bien, quoi qu'elle fasse, je vous assure qu'elle sera battue ; vous aviez 3,600 hommes, une bonne moitié s'est dispersée ; Marseille et quelques réfugiés du département peuvent vous offrir 4,000 hommes : cela est beaucoup ; vous aurez donc 5 à 6,000 hommes sans ensemble, sans unité, sans être aguerris ; vous avez de bons généraux ; je ne les connais pas ; je ne puis donc leur contester leur habileté, mais ils seront absorbés par les détails, ne seront pas secondés par les subalternes, ils ne pourront rien faire qui soutienne la réputation qu'ils pourraient s'être acquise, car il leur faudrait deux mois pour organiser passablement leur armée, et dans quatre jours Carteaux sera au-delà de la Durance, et avec quels soldats ! avec l'excellente troupe légère des Allobroges, le vieux régiment de Bourgogne, un bon régiment de cavalerie, le Brave bataillon de la Côte-d'Or, qui a vu cent fois la victoire le précéder dans les combats, et six ou sept autres corps, tous de vieilles milices, encouragés par leurs succès aux frontières, et sur votre armée ; vous avez des pièces de 24, et de 18, et vous vous croyez inexpugnables, vous suivez l'opinion vulgaire ; mais, les gens du métier vous diront, et une fatale expérience va vous le démontrer, que de bonnes pièces de 4 et de 8 font autant d'effet, pour la guerre de campagne, et sont préférables sous bien des points de vue aux gros calibres ; vous avez des canonniers de nouvelle levée, et vos adversaires ont des artilleurs des régimens de ligne, qui sont, dans leur art, les maîtres de l'Europe.
     Que fera votre armée si elle se concentre à Aix ? Elle est perdue : c'est un axiome dans l'art militaire, que celui qui reste dans ses retranchemens est battu : l'expérience et la théorie sont d'accord sur ce point, et les murailles d'Aix ne valent pas le plus mauvais retranchement de campagne, surtout si l'on fait attention à leur étendue, aux maisons qui les environnent extérieurement à la portée du pistolet. Soyez donc bien sûrs que ce parti, qui vous semble le meilleur, est le plus mauvais ; comment pourrez-vous d'ailleurs approvisionner la ville en si peu de temps de tout ce qu'elle aurait besoin ? Votre armée ira-t-elle à la rencontre des ennemis, mais elle est moins nombreuse, mais son artillerie est moins propre pour la campagne, elle serait rompue, dès lors défaite sans ressource, car la cavalerie l'empêchera de se rallier ; attendez-vous donc à avoir la guerre dans le territoire de Marseille : un parti assez nombreux y tient pour la république ; ce sera le moment de l'effort ; la jonction se fera ; et cette ville, le centre du commerce du Levant, l'entrepôt du midi de l'Europe, est perdue. Souvenez-vous de l'exemple récent de Lisle [Lisle, petite ville du département de Vaucluse, à 4 lieues à l'est Avignon, avant résisté à l'armée de Cartaux, fut emportée de force le 26 juillet 1793.], et des lois barbares de la guerre. Mais quel esprit de vertige s'est tout-à-coup emparé de votre peuple ? quel aveuglement fatal le conduit à sa perte ? comment peut-il prétendre résister à la république entière ? Quand il obligerait cette armée à se replier sur Avignon, peut-il douter que sous peu de jours de nouveaux combattans ne viennent remplacer les premiers : la république, qui donne la loi à l'Europe, la recevra-t-elle de Marseille ?
    Unis avec Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nîmes, Grenoble, le Jura, l'Eure, le Calvados, vous avez entrepris une révolution, vous aviez une probabilité de succès, vos instigateurs pouvaient être mal intentionnés, mais vous aviez une masse imposante de forces ; au contraire, aujourd'hui que Lyon, Nîmes, Montpellier, Bordeaux, le Jura, l'Eure, Grenoble, Caen, ont reçu la constitution, aujourd'hui qu'Avignon, Tarascon, Arles ont plié, avouez qu'il y a dans votre opiniâtreté de la folie ; c'est que vous êtes influencés par des personnes, qui n'ayant plus rien à ménager, vous entraînent dans leur ruine.
Votre armée sera composée de tout ce qu'il y aura de plus aisés, des riches de votre ville, car les sans-culottes pourraient trop facilement tourner contre vous. Vous
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