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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare
Autoren: Jean Markale
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c’est son fils
Galaad qui mènera à bien la quête du saint Graal, autrement dit qui assurera le
triomphe du sang royal .
    Or Galaad est non seulement l’héritier de la lignée sacrée
par son père Lancelot, qui descend de Joseph d’Arimathie et donc du roi David, mais
sa mère est la fille du Roi-Pêcheur, la porteuse de Graal, elle-même
descendante de Joseph d’Arimathie et de David. Galaad, invention des écrivains
du début du XIII e  siècle, pendant la
régence de Blanche de Castille précisément, se présente comme la
cristallisation la plus parfaite de cette lignée divine. Et comme Galaad, après
avoir regardé ce qu’il y avait au fond du saint Graal, s’écrie qu’il a la
connaissance de tous les secrets du monde et meurt immédiatement, sa nature
humaine ne pouvant supporter une telle lumière, on peut en conclure que Galaad,
en cet instant suprême, réalise la Perfection cathare  :
il est en quelque sorte happé par la Lumière divine. Et pourquoi peut-il avoir
cette vision ? Parce qu’à ce moment-là, il a conscience du sang royal qui coule en lui.
    Mais Lancelot survit à son fils, et lors de l’écroulement du
monde arthurien, après la mort de la reine Guenièvre, il se fait ermite et
termine sa vie pieusement. Et l’on croit reconnaître, à travers ce personnage
romanesque de Lancelot un autre personnage, bien réel celui-là, un ermite des
temps mérovingiens, donc de l’époque arthurienne, un mystérieux saint Frambourg
ou Frambaut qui passe pour être l’ancêtre des Capétiens.
    Cette hypothèse est donc la suivante : le « Trésor »
des Cathares n’est pas autre chose que la connaissance de la lignée sacrée et
mystique du Graal, remontant au roi David, passant par Joseph d’Arimathie, peut-être
par Marie-Madeleine et Jésus, et aboutissant à un Lancelot du Lac qui serait
saint Frambaut. Là serait l’authentique « saint Graal », c’est-à-dire
le Sang royal . Et c’est la preuve de cette
lignée sacrée qu’aurait cherché à obtenir Blanche de Castille.
    À cette hypothèse, on ne peut que répondre : « Pourquoi
pas ? » Mais il faut avouer que c’est la plus logique et la plus
vraisemblable de toutes les explications concernant le « Trésor » des
Cathares, emporté par quatre Parfaits hors de Montségur, une nuit de mars 1244,
avant la reddition de la forteresse. Cela n’a rien de magique, rien de
surnaturel.
    Mais sait-on que l’office liturgique de sainte
Marie-Madeleine comprend un hymne dont voici la deuxième strophe : « La
drachme perdue est cachée au trésor royal, et la pierre précieuse, une fois
purifiée de la fange, dépasse les astres en éclat. »
    N’est-ce pas la description du Graal, et par-delà l’indication
d’une purification de l’émeraude tombée du front de Lucifer ? Alors pourra
briller dans toute sa splendeur le sang royal qui coule dans les veines des Anges endormis.

VII

LES CATHARES ET LA MÉMOIRE
    Si les Cathares ont disparu en tant que tels au début du XIV e  siècle, cela ne signifie nullement que la
façon de penser cathare ait également disparu, engloutie définitivement par le
triomphe de l’orthodoxie. La croyance en l’existence de deux principes
fondamentaux qui s’opposent perpétuellement se retrouve dans de nombreuses
spéculations ultérieures. L’idée de la chute des Anges conditionne toujours les
tentatives d’explication d’un monde soumis aux puissances du Mal et dans lequel
l’âme humaine se sent prisonnière. La notion d’un salut obtenu par le
renoncement à ce monde demeure une constante reconnue dans toute attitude
ascétique, de même que la notion de purification nécessaire à toute élévation. En
fait, à considérer les grandes lignes de la spiritualité chrétienne depuis la
condamnation de l’hérésie cathare, on en vient à se demander pour quelles raisons
exactes cette condamnation a été portée : il n’y a rien, dans cette
doctrine, qui puisse vraiment choquer une conscience chrétienne. Faut-il en
conclure que cette condamnation sans merci visait surtout des gens qui
prétendaient se passer de l’Église pour assurer leur salut ? La même
question se posera plus tard, au moment de la Réforme.
    Précisément, les Réformés du XVI e  siècle
semblent avoir repris à leur compte certaines idées du catharisme et, sans
aucun doute possible, les critiques des Cathares contre une Église romaine
coupable de s’être enlisée dans la matière,
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