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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201
Autoren: Jean (d) Aillon
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Essayons de trouver un coffre de bronze à Carcassonne, ce
sera aussi bien !
     

Chapitre 34
    I ls
mirent quatre jours pour revenir à Bélesta. Le cheval de Vladislas de Valachie
était chaque jour plus affaibli et Guilhem finit par ne lui laisser porter
aucun bagage, sinon le coffre de bronze acheté à Carcassonne qui contenait
désormais le Graal.
    À Limoux, ils reprirent leurs biens ainsi que le
roussin, et vendirent au charretier une grande partie du matériel des valaques,
en particulier leur tente et leurs ustensiles de voyage.
    En approchant de Bélesta, Guilhem aperçut une
femme et un vieillard qui se promenaient, surveillés par un homme d’armes. La
femme avait natté ses cheveux avec un ruban vert et portait une large ceinture
de la même couleur sur son bliaut. Comme il faisait beau, elle n’avait pas de
manteau. Malgré cela, il la reconnut.
    Le cœur battant, il mit son cheval au galop tandis
qu’un cri, ou plutôt une clameur, retentissait :
    — Guilhem !
    Sanceline, c’était elle, se précipita aussi, ayant
reconnu le gambison de cuir écarlate, car les deux chevaliers ne portaient plus
leur haubert depuis Carcassonne.
    À quelques toises d’elle, Guilhem sauta au sol,
courut et la souleva avant de la serrer avec une force si mêlée de tendresse
qu’elle n’osa se plaindre de la douleur que cette passion lui faisait éprouver.
    — Cher Guilhem ! murmura-t-elle d’une
voix hachée par l’émotion, et les yeux pleins de larmes, te voilà enfin de
retour ! Que le Seigneur soit béni ! J’ai tant prié pour qu’il te
ramène vers moi. Nous vous attendions ici chaque jour, n’est-ce pas, Alaric ?
    Le vieillard qui se tenait à son côté était, bien
sûr, son père et l’homme d’armes, Alaric.
    — C’est vrai, seigneur. Nous venions ici dès
l’aurore pour guetter votre retour, fit ce dernier, lui aussi tout joyeux.
    Ensuite, ils accablèrent les arrivants de
questions : Avez-vous retrouvé les valaques ? Où étaient-ils ?
Les avez-vous vaincus ? Qu’est devenu le comte Dracul ? Avez-vous
l’émeraude de Lucifer ? Cette dernière interrogation vint seulement
d’Enguerrand.
    Ils répondaient par de courtes affirmations
hachées, mêlées à des rires de joie.
    — L’émeraude est sur ce cheval, maître
Enguerrand. Mais la pierre n’est pas ce que l’on croyait…, lâcha enfin Wolfram.
    — Que voulez-vous dire ? demanda le
Parfait avec une sourde inquiétude.
    Enlacé par Sanceline et le cœur débordant de joie,
Guilhem s’adressa à lui, sans lui répondre vraiment :
    — Alaric va vous aider à monter sur un de nos
chevaux, Enguerrand. Il reste plusieurs heures de jour et je veux être au
gouffre avant la nuit.
    Il aida sa maîtresse à s’asseoir sur sa selle et,
la serrant contre lui, laissa Wolfram raconter le début de leurs aventures,
n’intervenant que pour parler de la fin du comte Dracul.
    Enguerrand écoutait avec affliction, ne sachant
que penser, tandis que Sanceline restait muette, songeant à l’étrange tunnel de
lumière et au bonheur éprouvé quand elle s’était crue morte. Était-il possible
que cette magnifique béatitude ait été l’œuvre du Démon ?
    — Wolfram voulait réaliser le vœu de Conrad
de Tannhäuser, mais il a jugé qu’il était préférable de remettre le Graal où
Alaric l’avait caché.
    — Mais… objecta Enguerrand, sans plus
d’arguments.
    — C’était la décision de l’évêque Nicétas,
lui rappela Wolfram.
    Enguerrand n’insista pas. Il savait qu’ils avaient
raison, et après tout, sa fille resterait la preuve des miracles que pouvait
provoquer le Graal. Qu'aurait-il pu désirer de plus ?
    Arrivé au gouffre, Guilhem alla chercher le coffre
de bronze et l’ouvrit pour que tous voient une dernière fois la pierre de
Lucifer.
    Enguerrand pria un instant. L’émeraude était
lumineuse comme elle ne l’avait jamais été, laissant même un doute à Wolfram
sur sa nocivité. Par contre, Guilhem l’ignora. À Limoux, il avait acheté une
belle et longue corde qu’il noua à un arbre. Puis il referma le coffre,
l’attacha à la corde et le fit descendre dans le gouffre.
    Alaric ayant allumé des lanternes ramenées aussi
de Limoux, les trois hommes descendirent. Guilhem laissa ses compagnons
remonter le coffre d’or et poursuivit la descente avec celui de bronze qui se
maniait facilement.
    Arrivé en bas, il n’attendit pas que le lac se
vide pour y jeter le coffret. Sans même
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