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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201
Autoren: Jean (d) Aillon
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rattraper dans
cette pente et fondre sur eux avant qu’ils n’aient pu réagir.
    Wolfram approuva. Ils remontèrent en selle, un
carreau prêt à être mis dans le sillon de l’arme. La route étant large et
presque droite, ils mirent leurs montures à un trot rapide. Peu après, ils
aperçurent le convoi des valaques. Deux cavaliers étaient en tête, puis des
chevaux de bât et enfin deux autres cavaliers. Tous étaient en manteau de
fourrure et coiffés de casques de cuir avec un protège-nuque en mailles. En un
instant, Guilhem et Wolfram passèrent de leur palefroi à leur seconde monture,
plus fraîche, placèrent le carreau dans leur arbalète et lancèrent leurs
chevaux au galop.
    Les Valaques entendirent la galopade, mais ne
réagirent pas avec la rapidité que redoutait Guilhem. S’étant retournés, deux
d’entre eux attrapèrent leur arc et le bandèrent, mais leurs assaillants
étaient déjà à trois cents pieds quand ils appuyèrent sur la détente.
    Guilhem atteignit le cheval de l’un des archers,
qui rua rudement, faisant chuter son cavalier, tandis que Wolfram, meilleur
tireur, toucha un des hommes de Dracul en plein torse. Celui-ci tomba de sa
selle.
    Déjà nos amis avaient jeté leurs arbalètes dans
les fourrés du bord de route, tiré leur épée et saisi leur rondache en se
précipitant sur les deux derniers qui, de façon incompréhensible, fuyaient la
bataille en abandonnant les chevaux de bât.
    Arrivé aux archers, Wolfram piétina le blessé qui
agonisait par terre et poursuivit les autres valaques. Le second archer s’était
relevé et avait tiré son épée courbe mais Guilhem arrivait si vite, et avec une
si grande fureur, qu’il ne put résister à cet assaut. La lame du forgeron de
Bélesta frappa celle du valaque avec une telle violence qu’elle la lui arracha
de la main. D’un revers de taille, Guilhem lui brisa le cou et poursuivit vers
les deux fuyards.
    Wolfram les avait déjà rattrapés et Radu avait
fait faire demi-tour à sa monture pour l’affronter. Protégé par son écu, épée
en main, il attendait fermement l’assaut, tandis que le quatrième valaque, qui
ne pouvait être que le comte Dracul, restait affaissé sur sa selle, entre les
deux bâts.
    Cette attitude inexplicable arrêta Wolfram qui
craignit un piège. Dans son dos, Guilhem lui cria de s’écarter et ce fut lui
qui engagea le combat avec Radu.
    La colère, la haine et la rage de Guilhem étaient
trop violentes pour le valaque qui ne pouvait que se protéger des coups avec
son écu. L’un d’eux l’atteignit sur son casque et il chuta.
    Guilhem s’apprêtait alors à frapper Dracul, qui
avait fini par dégainer son épée, quand, derrière l’écu au griffon d’argent,
que le comte tenait difficilement, il découvrit la face presque méconnaissable
du prince de Transylvanie.
    Le visage anguleux aux pommettes saillantes était
ridé, la peau cuivrée était blanchâtre, les yeux dorés étaient ternes et vides.
    Subitement sa colère tomba alors que Wolfram
s’approchait, menaçant de son épée Radu qui se relevait en chancelant, sa
longue moustache ensanglantée par une balafre sur le crâne.
    — Seigneur, épargnez mon maître, supplia
l’écuyer dans un râle.
    — Que vous arrive-t-il, Dracul ? lança
Guilhem.
    — Je meurs, tout simplement, répondit
Vladislas de Valachie, en s’efforçant à sourire. Vous connaîtrez cela, vous
aussi.
    Il lâcha brusquement l’écu, comme si son poids
était trop lourd. Le bouclier de métal marqué de la fière devise : Adversus
me, omnis sanguis roula dans un buisson.
    — L’émeraude ! ordonna Guilhem.
    Le visage de Dracul resta un instant impassible,
puis une sorte de sourire narquois apparut sur sa face malade. Il glissa sa
main dans l’escarcelle de soie qu’il portait sous son manteau et en tira la
pierre.
    — Elle est à vous, fit-il.
    L’épée dans la main droite, Guilhem fit avancer sa
monture jusqu’à Vladislas de Valachie et s’apprêtait à saisir l’émeraude de la
main gauche quand il lut un rapide éclair de triomphe dans les yeux ternis du
prince valaque. Son regard se posa sur l’émeraude qui étincelait. Il eut
l’impression qu’elle palpitait au soleil, comme un être vivant, et un frisson
le parcourut.
    — Laissez-la tomber par terre, ordonna-t-il.
    Une forte déception marqua le visage de Dracul.
    Sans doute n’avait-il plus assez d’énergie pour
cacher ses sentiments. Il ouvrit la main et le
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