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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201
Autoren: Jean (d) Aillon
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le
Quirinal puis les thermes de Constantin qu'elle côtoya jusqu’au forum de Trajan
regorgeant de barbares pillant les boutiques et se disputant meubles, tentures
et ornements. Certains remplissaient joyeusement des chariots avec de
l’argenterie et des vases ciselés. Dans la fumée des incendies, Alaric vit un
citoyen romain défendre ses biens avant de s’écrouler sous les coups de hache.
Le roi goth avait déjà observé, dans les pillages des villes, combien les gens
semblaient plus tenir à leur richesse qu’à leur vie.
    À l’approche du Capitole, constructions et temples
se serraient de plus en plus, reliés entre eux par d'innombrables portiques. La
troupe royale traversa le forum de César où des Huns torturaient à mort des
boutiquiers ne voulant pas leur dire où ils avaient caché leur trésor. Ils
arrivèrent enfin au Tabularium où étaient conservés les décrets du Sénat et les
lois de Rome.
    C’est là, avait dit Attale, que le pape Innocent I er ,
fils et successeur d’Anastase, avait fait transférer la divine pierre depuis la
basilique de Latran où elle était conservée.
    Au pied du Capitole, le Tabularium se composait de
salles communiquant par le portique de Scipion et d’une galerie supérieure en
arcades dominant la voie sacrée.
    La garde d’Alaric occupa l’édifice et rassembla
ceux qui s’y trouvaient. Réveillés par les incendies et les hurlements de
terreur des premières tueries, serviteurs, copistes et intendants savaient que
l’armée ennemie était entrée dans la ville. La plupart avaient pourtant préféré
rester à l’intérieur plutôt que de fuir dans des rues livrées à la furie de la
soldatesque.
    Adolphe s’adressa à eux dans la salle où ils
avaient été regroupés.
    — Citoyens romains, notre roi Alaric est
désormais le maître de Rome, mais il n’y restera que le temps d’obtenir ce
qu’il est venu chercher…
    Il balaya des yeux l’assistance apeurée, cependant
quelque peu rassurée par ces dernières paroles.
    — … Il y a plusieurs mois, le pape Innocent a
fait porter ici un coffre en or. Celui d’entre vous qui sait où il se trouve
recevra une royale récompense.
    Immédiatement, plusieurs hommes s’avancèrent.
Quelques esclaves, mais surtout des serviteurs et des intendants.
    Sous le regard sévère d’Alaric, debout et entouré
de sa garde d’élite, Adolphe en désigna un dont la tunique laticlave indiquait
le rang sénatorial.
    — Qui es-tu ? demanda-t-il.
    — Marcellus Codrus, seigneur, répondit le
sénateur d’une voix hachée par la peur et l’émotion. C’est moi qui garde les
archives et les décrets conservés ici. J’étais présent quand on a porté le
coffre. Le Saint-Père, lui-même, était là. Je peux vous conduire jusqu’à la
pièce où le coffre est entreposé. Mais sa porte est verrouillée par une serrure
inviolable dont il a gardé la clef.
    Adolphe désigna un autre homme, lui aussi en
tunique laticlave.
    — Toi, trouve des maçons capables de percer
un mur et ramène-les.
    « Torismond (il s’adressa à un de ses
officiers), accompagne-le avec tes hommes. Quant à toi, Marcellus,
conduis-nous !
    — J’ai besoin des clefs qui ouvrent les
portes et les grilles que nous trouverons en chemin, seigneur. Elles sont dans
mon appartement, dit le gardien des archives.
    — Envoie quelqu’un les chercher.
    Peu après, Adolphe, Alaric, son fils et une
poignée de Wisigoths, armés d’épées et de haches, empruntaient un escalier vers
les sous-sols. Des esclaves les éclairaient avec des torches. Ils arrivèrent
dans un étroit couloir, puis descendirent d’autres marches. À cette profondeur,
on n’entendait plus aucun bruit, sinon celui des gouttes d’eau s’écoulant de la
voûte.
    — Nous sommes sous le temple de Jupiter,
seigneur, expliqua Marcellus Codrus d’une voix craintive en ouvrant une porte
avec l’une des clefs qu’on lui avait portées.
    Adolphe lui fit signe d’avancer dans le nouveau
souterrain qui descendait telle une rampe pour déboucher dans le couloir qui se
termina devant une massive porte de bronze. Celle dont le consul n’avait pas la
clef.
    Cette fois, ce fut Alaric qui examina la serrure.
À l’évidence, il serait impossible de la forcer et pourtant le roi des Goths
éprouva un immense soulagement. La pierre divine était forcément là, il le
sentait. Comme il l’aurait fait sur le corps d’une maîtresse, il passa
doucement ses doigts sur les six
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