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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire
Autoren: Marcel Tessier
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infiltré le Mouvement de libération du taxi et qui agissait comme provocateur. Une enquête sera ouverte, qui conclura à l’impossibilité de trouver le coupable. Mais qui tirait du haut du garage?
    Le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand approche de sa fin. Il présente le «bill 63», un projet de loi qui donne aux parents le choix de la langue d’enseignement pour leurs enfants. Cela veut dire que tous les parents, y compris les immigrants, pourront envoyer leurs enfants à l’école anglaise. Qui force Bertrand et son gouvernement à adopter une telle politique linguistique?
    Enfin, le peuple bouge. Des manifestations, qui durent deux semaines, ont lieu un peu partout. Les étudiants se mobilisent. Plus de 45 000 personnes révoltées marchent dans Montréal. Le parlement de Québec est pris d’assaut par 30 000 manifestants. Les associations protestent: la Saint-Jean-Baptiste, la CSN, la CEQ, l’Alliance, la LIS, etc. Le 20 novembre 1969, le projet de loi 63 est adopté quand même, avec l’appui des libéraux. Seuls René Lévesque et quelques unionistes démissionnaires s’y opposent. Est-ce possible? Lord Durham devait jubiler dans sa tombe: des dirigeants québécois passant eux-mêmes une loi qui favorisait l’assimilation. Au cours du mois qui suit, des vitres volent en éclats, des banques et des immeubles de la rue Saint-Jacques sont attaqués. Des Anglais déménagent en Ontario… Le peuple a peur, plusieurs n’ont rien compris…

78 DE GAULLE AU QUÉBEC
    L e 23 juillet 1967, le général Charles de Gaulle débarque à l’Anse-au-Foulon. Souvenons-nous que 1967 marquait à la fois le centenaire de la Confédération, le 350 e anniversaire de l’arrivée du premier colon, Louis Hébert, et le 325 e anniversaire de la fondation de Montréal.
    La visite du président de la France aura dans notre histoire des échos exceptionnels et divisera longtemps les politiciens québécois et canadiens. Les uns s’en féliciteront, les autres la regretteront amèrement. Encore aujourd’hui, on se demande ce que voulait exactement dire De Gaulle quand, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, il lança son fameux «Vive le Québec libre!»
    Maurice Custeau et son ami Christian Viens sont les deux organisateurs de la venue du général à Montréal. Le journaliste et biographe Pierre Godin rapporte que ce jour-là, assis confortablement au club Renaissance où ils sablent le champagne, le premier glisse au second: «Mission accomplie! Daniel voulait un show, il l’a eu!»
    En effet, c’est Daniel Johnson, le premier ministre du Québec, qui a peaufiné la visite du président de la France et qui l’accompagne dans sa royale promenade. Et quelle promenade! Le général vient visiter les Québécois et pourtant c’est Roland Michener, gouverneur général du Canada, qui l’accueille sur le quai! Quelle ambiguïté! Hommes politiques, fonctionnaires et gens du peuple roucoulent déjà quand De Gaulle accoste à l’Anse-au-Foulon, au pied des plaines d’Abraham. Mais au moment où le célèbre visiteur, quittant le Colbert, met pied à terre, la fanfare lance puissamment le God Save the Queen ! Le peuple répond par des huées et se met à chanter La Marseillaise assez fort pour enterrer la fanfare. Quel début! La guerre des nerfs ne fait que commencer.
    En fait, le général avait déjà annoncé ses couleurs. Dès le 9 décembre 1966, sept mois auparavant, il écrivait cette note: «Il n’est pas question que j’adresse un message au Canada pour célébrer son centenaire. Nous pouvons avoir de bonnes relations avec l’ensemble de l’actuel Canada, nous devons en avoir d’excellentes avec le Canada français. Mais nous n’avons à féliciter ni les Canadiens ni nous-mêmes de la création d’un État fondé sur notre défaite d’autrefois et sur l’intégration d’une partie du peuple français dans un ensemble britannique. Au demeurant, cet ensemble est devenu bien précaire.»
    Après les politesses d’usage à Michener, De Gaulle se tourne vers Johnson: «Monsieur le premier ministre, lui dit-il, c’est avec une immense joie que je suis chez vous, au Québec, au milieu des Canadiens français.» Et la visite débute. À la Citadelle, le président fleurit la tombe du général Vanier. C’est l’euphorie à l’hôtel de ville où la foule accueille le dignitaire, veut le toucher et boit ses paroles: «Cette fidélité, cette constance, aujourd’hui elles refleurissent!
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