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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire
Autoren: Marcel Tessier
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Elles refleurissent ici, dans cette capitale du Canada français. Elles refleurissent parmi les Français canadiens. Elle refleurit à tous égards, de toute façon.»
    À Sainte-Anne-de-Beaupré, le général est applaudi et les vivats fusent de partout. Après le déjeuner en plein air, il s’adresse à ses hôtes: «L’essentiel pour vous, c’est de rester vous-mêmes, de ne pas vous dissoudre, car dans l’hypothèse où vous vous laisseriez faire, cette valeur que vous avez, cet exemple que vous donnez auraient tôt fait de se diluer et de disparaître. Vous avez une tâche à remplir demain comme vous l’avez eue hier, comme vous l’avez aujourd’hui, une tâche qui est la vôtre, qui est à vous.»
    Après une réception qu’il offre au nom de la France sur le Colbert (réception que le premier ministre Pearson, par ailleurs, a tout tenté pour faire annuler) et le dîner officiel au château Frontenac à l’issue duquel il insiste sur la survivance et l’autonomie du Québec, Charles de Gaulle s’engage le lendemain sur le Chemin du Roy dont le pavé s’orne de fleurs de lys peintes. À chacune des étapes, et tout au long du parcours, il portera son message.
    À Donnacona, il évoque un Canada français responsable de sa destinée. «Cela, insiste-t-il, est indispensable. Aujourd’hui votre peuple […] canadien-français ne doit dépendre que de lui-même et c’est ce qui se passe, je le vois, je le sens.»
    À Sainte-Anne-de-la-Pérade, il parle de «l’âme du Canada français, l’âme du Québec, c’est-à-dire d’un pays, d’un peuple, d’un morceau du peuple français qui veut être lui-même, disposer de son destin […] Vous serez ce que vous voulez être, c’est-à-dire maître de vous».
    À Louiseville, il lance: «Je vois, je sens, je sais qu’à Louiseville en particulier comme dans tout le Québec, dans tout le Canada français, une vague s’élève. Cette vague, c’est une vague de renouveau, c’est une vague de volonté pour que le peuple français du Canada prenne en main ses destinées!»
    Berthier, Repentigny, Montréal… partout le même message. Et son «Vive le Québec libre!» aurait dépassé sa pensée?

79 RENÉ LÉVESQUE
    Q uébec, début de novembre 1987. À mes côtés, Ti-Loup Gauthier et Michel Boisjoly, deux ex-conseillers de René Lévesque. Nous marchons en silence. La Grande-Allée est balayée par un vent glacial. Nos cœurs aussi. Nous allons aux funérailles de l’un des plus grands premiers ministres du Québec.
    Tout le long du parcours, jusqu’à la basilique pleine à craquer, les gens saluent par leurs applaudissements au passage du corbillard, celui qui leur a dit un jour qu’ils faisaient partie d’un «grand peuple».
    LE JOURNALISME
    René Lévesque est un Gaspésien. Il est né à New Carlisle en 1922. Après des études en droit à l’Université Laval, il s’engage dans les services d’information de l’armée américaine, en 1943. Il devient rapidement un correspondant de guerre très populaire. En 1951, il entre comme journaliste à Radio-Canada, couvre la guerre de Corée, puis devient animateur vedette de Point de mire, son émission qui fait découvrir aux Québécois la planète politique et économique. De 1956 à 1958, c’est l’engouement pour ce brillant «pédagogue des ondes» qui rend faciles à suivre les débats compliqués des humains. En 1959, la grève des réalisateurs à la télévision d’État lui donne l’occasion de s’imposer comme leader. Il défend sur la place publique les intérêts de ceux qui luttent face à l’employeur fédéral pour la liberté de l’information et la démocratie.
    LA POLITIQUE
    L’année suivante, Jean Lesage, chef du Parti libéral à Québec, se cherche des candidats de prestige. Il fait appel à René Lévesque. Après plusieurs rencontres avec l’original et bouillant journaliste, Lesage réussit à le convaincre de se porter candidat avec «l’équipe du tonnerre» dans la circonscription de Laurier. Élu, Lévesque devient rapidement l’un des hommes forts du parti à l’Assemblée législative. Tour à tour, il sera ministre des Ressources hydrauliques et des Travaux publics (1960-1961), ministre des Richesses naturelles (1961-1966) et ministre de la Famille et du Bien-être social (1965-1966). Son premier grand combat: persuader son chef de nationaliser l’électricité.
    Mais après 1966, Lévesque se sent rapidement mal à l’aise avec la position
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