Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
Alors, nous devrons l'éclairer lui aussi.
    Tuzza faillit éclater de rire.
    —   Il n'est pas homme à se laisser convaincre aisément.
    —   Sans doute n'a-t-il jamais été en présence d'une Ilduin.
    —   Sans doute pas en présence de la Dame Filandière.
    L'expression d'Archer se fit plus grave.
    —   Il faut la protéger à tout prix, Tuzza. Ardred ne
reculera devant rien pour la capturer. Que la prophétie ait prédit son apparition
ne garantit pas sa sécurité. A ce stade, l'avenir n'est plus écrit, y compris
pour le plus talentueux des prophètes.
    Tuzza hocha la tête d'un air lugubre.
    —   Je comprends, mon seigneur.
    —   Demain, je t'emmènerai à Anahar afin que tu rencontres
mon lieutenant, Ratha. Il est temps de tisser des liens entre nous et ils
devront être aussi solides que l'acier si nous voulons résister au combat qui
nous attend.
    —   Ce ne sera pas chose aisée.
    —   Rien ne sera facile. Ceux qui manquent de courage
feraient bien de fuir dès maintenant.
    —   Ce campement n'abrite aucun couard, mon seigneur.
    —   Le mien non plus. Mais nous en verrons, tout comme nous
verrons des ennemis plus forts que tu ne peux le concevoir.
    —   J'ai vu ce que Dame Tess pouvait accomplir, Seigneur
Annuvil. Croyez-moi, je suis capable de l'imaginer.
     
    4.
     
    Nous devrions écouter , songea Cilla, un sourire
malicieux sur son visage hâlé, en croisant le regard de Tess.
    Sans aucun doute , approuva Tess en la regardant à son
tour. Elle était encore parfois surprise de la facilité avec laquelle ses sœurs
ilduins et elle-même communiquaient par la pensée. Elle se rappela la première
fois où elle avait constaté cette faculté, le jour de l'union de Sara et de
Tom.
    Hum ! Cilla et Tess se tournèrent immédiatement vers
la fenêtre où se tenait Sara. Celle-ci les considérait d'un air faussement
sévère. Puis-je avoir un peu d'intimité, s'il vous plaît ?
    Cilla posa une main sur sa bouche, retenant un rire. Mais
ma chère sœur, tu es notre seul espoir !
    Trouvez-vous un homme à vous , répondit Sara. Elle
secoua la tête puis leur fit un clin d'œil.
    — J'essaie, fit Cilla. Crois-moi, j'essaie.
    Tess éclata de rire cette fois et entraîna Cilla à l'écart.
    —   Viens, ma sœur. Allons nous promener et laissons cette
chère Sara profiter de son tout nouvel époux.
    —   Bien sûr, dit Cilla. Je ne faisais que plaisanter.
    —   Et c'était bien drôle, repartit Tess. Mais son sourire
s'effaça vite. Comme les hommes sont allés discuter de leurs affaires,
peut-être devrions-nous en profiter pour parfaire notre savoir.
    Elles se dirigèrent vers le temple d'un pas lent, comme si
elles regrettaient de quitter cette ambiance festive pour reprendre le dur
travail qui les attendait. La visite de Tess au campement bozandari avait
ressemblé à une visite royale, presque à un rêve. Les loups des neiges avaient
disparu dans les collines d'Anahar et à présent, même en compagnie de Cilla,
elle se sentait très seule, alors qu'elle était sur le point d'affronter les dieux.
    —   As-tu des nouvelles de Ratha ? s'enquit Tess.
    —   Il ne parle plus, dit Cilla. Je tâche de lui faire
entendre qu'il n'est pas responsable de la mort de Giri, qu'il ne doit pas souffrir
en silence, mais il refuse d'écouter.
    —   Les Anari croient-ils en la vie après la mort ?
    Malgré tout le temps qu'elle avait passé dans le temple
d'Anahar, Tess ne savait pas grand-chose de leurs croyances.
    —   Oui. En quelque sorte. Giri est de l'autre côté du voile
maintenant, dans le jardin des dieux, mais sa vie là-bas — si on peut l'appeler
ainsi — ne ressemble en rien à la vie ici-bas. Ceux qui traversent le voile
deviennent à la fois tout et rien, unis et uniques. Ils sont capables de
percevoir les pensées des autres, un peu comme nous autres Ilduins.
    Tess hocha la tête, des souvenirs vagues traversant son
esprit, aussi légers qu'impossibles à atteindre.
    —   Tu ne te souviens pas des croyances de ton peuple ?
    —   Non. Bien que mon cœur me souffle qu'elles n'étaient pas
bien différentes des vôtres.
    Cilla sourit.
    —   Pourquoi as-tu posé la question ?
    —   Nous ne pleurons pas ceux qui sont partis, dit Tess. Ils
ne souffrent plus, leurs luttes sont terminées. Nous ne devrions pas être
tristes pour eux : la vie qu'ils mènent au-delà — quelle qu'elle soit — est
meilleure que celle qu'ils ont pu connaître sur cette
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher