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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem
Autoren: Marek Halter
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hélicoptères n'aient décroché assez loin du plateau pour être hors de portée des AK-47.
    Accroupis sur les marches de la grande piscine de la pointe sud-ouest, à
    une cinquantaine de mètres du point de dépose, les deux servants de Nabuchodonosor recrutés par Tawill pour
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    s'élancer dans le vide avec les deltaplanes assistèrent, pétrifiés, au ballet des hélicoptères et des soldats. Livides, ils se demandaient comment fuir devant les soldats israéliens lorsque, stupéfaits, ils les virent s'éloigner. E leur fallut une longue minute pour reprendre leur souffle.
    Alors, d'un même mouvement, ils dévalèrent les marches lisses de la piscine pour rejoindre les ailes déployées en son centre. Avec des gestes maladroits, ils commencèrent à passer les harnais de suspension. L'un et l'autre n'avaient jamais utilisé d'ailes volantes.
    Les premières rafales se firent entendre autour des thermes, o˘ trois des cinq garçons chargés de prendre auxJuifs les manuscrits moururent en hurlant la grandeur d'Allah.
    Bloqué dans le terminus supérieur du téléphérique, Taysir avait vu, tout en bas, les 4 X 4 blindés de l'armée investir le parking des bus. Il avait compris, lui aussi, avant même d'entendre les hélicoptères. Lorsque les rafales retentirent sur le plateau, les premières larmes coulèrent de ses yeux. Comme Tawill le lui avait recommandé, il se mit à prier.
    Les garçons qui venaient de miner les sentiers qu'empruntaient les touristes jour après jour, au point de les rendre aussi blancs et durs que du ciment, étaient tapis entre les murs à demi reconstitués des cellules des zélotes. Les rafales toutes proches les paralysèrent au fond de leur trou comme des souris prises sous le feulement d'un chat. Mais leur attente ne dura pas. Les hommes de Tsahal surgirent tout autour des cellules découvertes en hurlant, les armes pointées sur eux comme autant de portes de la mort. Le plus jeune du groupe, à peine quinze ans et une barbe clairsemée, poussa un cri de fureur. Il bondit sur le boitier de télécommande que tenait son voisin et écrasa le détonateur de toute la force de ses doigts.
    Au sud et au nord, les charges explosèrent sur le chemin de la citerne principale et pulvérisèrent les passerelles suspendues menant aux colonnes du palais d'Hérode. E‚es tremblèrent comme si une main cherchait à les arracher.
    Yeux agrandis et bouche ouverte, t‚chant de se rappeler les conseils de Tawill, les deux garçons atteignaient le bord de la falaise en soulevant leurs deltaplanes lorsque les mines explosèrent. Les déflagrations répétées les surprirent. L'un d'eux, dont
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    4,
    r
    le mousqueton de ceinture était monté à l'envers, trébucha et tomba dans le vide plus qu'il ne s'y lança. Par réflexe, il tira à lui le balancier de vol. L'aile plongea comme un avion de papier sur le premier rebord de l'à-pic. Elle y rebondit et se retourna. Le corps du garçon s'enveloppa dans la voile de Nylon bleue.
    Le second, miraculeusement, sentit l'air suspendre la voilure au-dessus de lui avec un sifflement sec. Il poussa doucement le balancier et l'aile se redressa vivement. Il le tira vers lui avec une involontaire inclinaison et l'aile vira à gauche. Le garçon se mit à rire, exultant soudain et remerciant Allah. Il volait! E volait loin de la mort! Pendant quelques secondes, il se crut sauvé et en possession d'une liberté que jamais la vie ne lui avait offerte. Pareil à un oiseau, il contempla le chemin de la rampe romaine dressée depuis deux mille ans contre la falaise. Alors seulement il perçut le vrombissement de l'hélicoptère. La machine passa à
    toute allure au-dessous de lui, le dépassa et pivota comme une toupie pour lui faire face. Le souffle des pales avait déjà déstabilisé l'aile, avant même que les balles traçantes ne la déchirent et pulvérisent les bras et les jambes du garçon.
    Dans la plate-forme supérieure du téléphérique, Taysir écouta les derniers tirs, puis l'étrange et profond silence. Ce fut comme s'il voyait de ses yeux le sang de ses camarades courir en lentes rigoles dans la poussière du plateau, si compactes qu'elle ne pouvait les boire.
    Une terrible sensation de solitude l'assaillit. Une part de son coeur se demanda si Allah ne l'abandonnait pas. E voulut se jeter dans le vide, au bout du quai. Mais il imagina son corps disloqué et son ‚me empêchée de voler.
    Il voulut se donner la mort avec son arme. Mais il vit que
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