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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem
Autoren: Marek Halter
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attention une pile d'ouvrages. Désoeuvré par l'attente, vaguement agacé, je saisis celui du dessus et l'ouvris au hasard d'un signet. Il s'agissait d'un écrit du rabbi Obadia Mi-Bartenora, de Florence, racontant son arrivée àjérusalem en l'an 1488. De la main gauche, je chaussai machinalement mes lunettes et allai me poster près de la fenêtre pour relire ce passage dans le soleil de ce beau matin.
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    Am arriv‚mes auxportzs de-7hwalem ei ênirimes dans la ville le 13 du mois de Yissan 4248 à midi. Enjin, nos pieds se tenaient devant les portes de_7érusalem. C'est là que vint à notre rencontre un rabbin ashkénaze qui avait été élevé en Italie. Il s 'appelait R. Jacob di Colombano. Il me conduisit dans sa maison etje sg"ournai chez lui pendant toute la Jeté de P
    ‚que. JérusaLem est, dans sa plus grande parti*, en ruine et désolée. Il est inutile de dire quaucune muraille ne l'entoure. ¿ ce qu'on sait, les habitants de la ville sont au nombre de quatre millefamilles, dont soixante-dix sontjuives. Toutes sontpauvres et sans ressources.
    Pratiquement plus personne ne mange de pain. quiconque est en mesure de se procurer du pain pour une année est considéré comme riche en ce lieu. Les veuvesy sont nombreuses, vieilles et abandonnées, ashkénazites, searadites et d'autres pays : septfemmes Pour un homme..
    Le violent coup de klaxon d'un camion de livraison, bloqué sous mes fenêtres, me fit sursauter. je jetai un coup d'oeil dans la rue avec un bref et irraisonné sentiment d'inquiétude, comme si mon coeur se serrait à
    l'annonce d'on ne sait quelle néfaste nouvelle. Cela n'avait aucun sens. je voulus chasser le poids qui me pesait sur la poitrine en reprenant ma lecture.
    En vérité, du point de mm des Musulmans, les _7ufts ne sont pas des étrangers en ces régions. Jai parcouru ce pays dans sa longueur et dans sa largeur, nul n'ouvre la bouche pour se moquer. Ils ont beaucoup pitié de l'étranger, surtout sil ne connaît pas la langue. Lorsqu -'ils voient des Juffis en grand nombre, dans un même lieu, ils ne leur veulent pas de mal.
    _7e pense que, s îly avait, à la tête de ce pays, un homme ˘zitellikent et sage, il serait le mai?re et lejuge des_7ufzs aussi bien que des Musulmans.
    Mais il n lexiste pas, parmi lesjufis de ces régions, un homme sage, expert et inte11*aent, susceptible d'être en parfait accord avec sesfrères. Ce sont tous des gens sauvages qui se haÔssent les uns les autres et qui ne pensent qu'à eux-mêmes..
    D'un coup, les mots et les lignes, les murs et les meubles de mon bureau se brouillèrent. Tout le visible s'effaça. Une langue de feu me scia la poitrine, me coupa le souffle. Sans m'en rendre 30
    '17,
    compte, je laissai tomber le livre et m'agrippai à la poignée de la fenêtre. Mes genoux pliaient et mes jambes ne me portaient plus. Avant que j'aie pu atteindre un siège, ma poitrine entière était en flammes. Un brasier qui m'ébouillantait de l'intérieur et ne voulait pas franchir ma gorge. Haletant, les yeux clos, j'eus encore la force de me dire que la mort me venait, qu'elle allait m'emporter... Mais pourquoi dans les flammes de mon coeur? -*
    Durant une seconde, trois peut-être, la mort dansa pour moi. Moi qui si souvent l'avais évoquée, qui même lui avais voué, dans mon effort de conte et de mémoire, la plus grande partie de mon existence, voilà qu'elle m'invitait à son bal!
    Et puis non. Aussi brutalement qu'il avait surgi, le feu s'éteignit. Il se mua en une douleur sourde, en un souffle oppressant. Comme si mon coeur s'était transformé en un marteau enveloppé de chiffons seulement capable de frapper des coups amollis. Maintenant, la peur me glaçait.
    Respirant à grosses goulées, je décrochai fébrilement mon téléphone et appelai Patrick, mon ami cardiologue, qui, une année plus tôt, était déjà
    venu à mon secours. Corrime Patrick raccrochait en m'assurant qu'il accourait, André sonna enfin. Il me trouva tremblant et livide, accroché
    aux accoudoirs de mon fauteuil.
    Trois quarts d'heure plus tard, Patrick scrutait la bande de papier griffée par l'aiguille de l'électrocardiogramme. L'oscillation dentelée de la ligne noire contenait mon avenir. Patrick fit la moue, hocha la tête en plongeant ses yeux dans les miens.
    - Cette fois, mon vieux, on est dans le sérieux. je crains qu'on ne s'en tire pas en te soufflant de jolis petits ballons dans les veines...
    - Tu crois ?
    - je le crois...
    Il me saisit le
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