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Les mannequins nus

Les mannequins nus

Titel: Les mannequins nus
Autoren: Christian Bernadac
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d’inspection des Camps de Concentration envoya une première commission d’inspection sur place le 16 janvier 1940. Ses membres se prononcèrent, dès leur retour à Oranienburg, contre le projet d’implantation d’un « camp destiné à abriter dix mille personnes » dans le site « dit d’Auschwitz ».
    Wiegandt insista respectueusement. L’inspecteur Richard Glücks prépara une seconde commission d’inspection et nomma à sa tête le chef des gardiens du camp de concentration d’Oranienburg qui déplaisait – « beaucoup trop mou » – au commandant Loritz.
    Rudolf Franz Ferdinand Hoess visita les « casernes » d’Auschwitz le 19 avril 1940.
    Hoess – il est facile de l’imaginer – vit dans cette lande boueuse sa première vraie chance de devenir chef de camp. Sa carrière « fulgurante » n’était-elle pas bloquée par l’incompréhension du maître d’Oranienburg ? Et Oranienburg – « centrale » de tous les autres camps – envoyait en ces premiers mois de guerre, tous ses « problèmes » sur les théâtres d’opérations.
    Hoess présenta une « note d’information » favorable, à l’inspecteur Glücks, le 24 avril 1940. Le 26 il était nommé commandant du camp de concentration d’Auschwitz.
    Il est certain – contrairement à l’opinion généralement admise – que la création et le développement d’Auschwitz procèdent plus de l’empirisme et du pragmatisme que de la préméditation. Peut-être même que sans Hoess Auschwitz serait devenu Auschwitz, mais il faut reconnaître que la désignation de « ce » commandant facilita grandement les choses.
    *
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    — La tâche (3) qui m’incombait désormais n’était guère facile. Il s’agissait de transformer dans les délais les plus brefs un camp dont les bâtiments étaient assez bien construits mais se trouvaient dans un état de complet délabrement et qui grouillaient de vermine, en un ensemble susceptible d’assurer le séjour où le passage de dix mille internés. Du point de vue de l’hygiène, tout faisait défaut. En quittant Oranienburg, j’avais reçu, en guise de viatique, des instructions dont le sens était suffisamment précis ; je ne devais compter sur aucune aide extérieure et essayer de me débrouiller sur place ; en Pologne on pouvait trouver encore pas mal de choses dont on manquait depuis des années en Allemagne. Or, il est beaucoup plus facile de construire un camp tout neuf que de rendre utilisable un agglomérat de maisons et de baraquements inadaptés aux besoins d’un camp de concentration, et ceci sans procéder à de grands travaux de construction. Tout devait être achevé le plus rapidement possible. Je venais à peine d’arriver à Auschwitz que les autorités policières de Breslau me demandaient déjà à quelle date je pourrais recevoir les premiers convois de prisonniers.
    En s’installant à Auschwitz, Hoess porte en lui toutes les « failles » nécessaires au conditionnement d’un parfait instrument. Il n’a pas encore quarante ans.
    Enfance craintive et solitaire à l’ombre d’un père dévot, sévère et fanatique.
    — J’ai (4) reçu une éducation très stricte. J’ai appris qu’il (mon père) avait fait vœu de me faire entrer dans les ordres et d’observer lui-même la chasteté dans le mariage. Il m’a élevé avec l’intention de faire de moi un prêtre. Il me fallait continuellement prier, aller à l’église et faire pénitence pour la moindre peccadille.
    Adolescence partagée entre l’amour de Dieu, le devoir, l’esprit de sacrifice, la recherche d’un idéal. Le jeune Hoess a besoin de croire en quelque chose ou en quelqu’un, et voici qu’à la veille de la guerre de 1914 il ne « croit » plus en son confesseur.
    — Dans (5) ma treizième année, se produisit un incident qui vint ébranler pour la première fois mes convictions religieuses. Au cours de la bousculade habituelle à l’entrée de la salle de gymnastique, un camarade de classe que j’avais poussé trop violemment avait dégringolé l’escalier et s’était brisé la cheville : on m’infligea aussitôt deux heures d’arrêt. C’était un samedi, et comme toutes les semaines, j’allai me confesser et je relatai ma mésaventure avec une complète sincérité. Je n’en parlai pas à la maison pour ne pas gâcher à mes parents leur dimanche : de toute façon, ils seraient renseignés la semaine suivante, lorsque je leur présenterais
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