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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette
Autoren: Juliette Benzoni
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que nous sommes justement fort inquiète d’un parent très cher. Que faire si les nouvelles sont mauvaises ?
    — Les lui cacher le plus longtemps possible ! Et me rappeler ! Elle est âgée, vous le savez, ajouta-t-il avec un geste désabusé.
    — Le rappeler ? Sûrement pas ! confia-t-elle à Pauline dont elle s’était enfin décidée à apprécier le présence tonique et rassurante. Je vais faire venir son vieil ami le professeur Dieulafoy. Il la connaît comme personne. D’ailleurs il nous connaît tous à fond. À commencer par Aldo qu’il a sorti d’un mauvais pas, pendant l’affaire de la « Régente » !
    Naturellement Pauline voulut en savoir plus et Marie-Angéline entreprit de la satisfaire. Ce qui eut l’avantage de leur changer les idées à elles deux. M me  de Sommières s’endormait. Adalbert descendit rejoindre Berthier. Contrairement à son habitude, celui-ci n’était pas assis au bar mais à un guéridon où il buvait une tasse de café d’un air absent.
    Adalbert fit signe au barman de lui apporter la même chose, s’assit et demanda :
    — Alors ? Y a-t-il du nouveau chez Crawford ? Lemercier pense qu’il est parti. C’est fermé chez lui.
    — Possible, mais je suis sûr qu’il est là.
    Et Berthier raconta comment il avait réussi à franchir le seuil de cette maison si bien close… Il la surveillait depuis sa voiture arrêtée de façon qu’on ne la remarque pas, quand il avait vu arriver une femme portant deux cabas dont l’un laissait dépasser des feuilles de poireau. Elle les posa près du portail où se découpait une porte destinée à l’entrée des piétons et chercha sa clef. Aussitôt le journaliste courut vers elle afin de lui demander de l’eau pour le radiateur de sa voiture qui était en panne.
    Elle a hésité un moment en me dévisageant mais elle a fini par accepter de me laisser entrer dans la cour en disant qu’il y avait un robinet près du seuil de la cuisine. Pour la remercier je lui ai pris ses sacs, plutôt lourds d’ailleurs – après avoir coincé mon broc sous mon bras. Par conséquent, elle a été obligée de me laisser entrer avec elle. Il y avait là une petite bonne en train d’éplucher des pommes de terre et deux serviteurs hindous occupés à briquer l’argenterie dans l’office dont la porte était grande ouverte. Sur la table il y avait un gigot où la cuisinière introduisait des gousses d’ail. J’aurais aimé poser des questions mais je n’avais pas vraiment l’impression d’être le bienvenu. J’ai été remplir mon pot et je suis parti en remerciant chaleureusement… Je ne suis donc pas resté longtemps mais en prenant l’eau j’ai pu apercevoir l’avant d’une Rolls dans le garage entrouvert.
    — Donc ils sont là ! conclut Adalbert.
    — Oui, mais du dehors on ne s’en douterait pas. Dans la partie visible de la maison les volets sont fermés. J’ai tiré la porte d’entrée prêt à prétendre que j’avais dû laisser tomber un gant dans la cour mais on n’a pas répondu.
    — Pas plus qu’on ne répond au téléphone. Qu’est-ce que ça signifie ?
    — Que ces gens sont de moins en moins catholiques et qu’on y retourne !
    — Pour quoi faire ?
    — Examiner les alentours, voir s’il y aurait un moyen d’effectuer une brève visite. Nocturne évidemment ! Pourquoi me regardez-vous de la sorte ?
    — Oh, pour rien !… Seulement, je n’imaginais pas un archéologue capable de jouer les monte-en-l’air ?
    — Vraiment ? Mais c’est l’enfance de l’art ! On grimpe énormément, chez nous, ou alors on descend, on creuse, on fouille. Quant à ouvrir les portes les mieux fermées, nous sommes passés maîtres en la matière ! Allons-y maintenant ! On prend votre voiture : la mienne n’est pas suffisamment discrète.
    On repartit pour Chèvreloup. On y était presque lorsque Berthier freina brusquement puis fit demi-tour :
    — Quelque chose ne va pas ? demanda Adalbert.
    — La femme là-bas, en noir avec une valise à la main ! C’est celle de tout à l’heure.
    — Qui revenait du marché avec des poireaux ?
    — Ouais ! Et elle semble avoir appris une mauvaise nouvelle. On dirait qu’elle pleure : j’ai failli ne pas la reconnaître.
    Il la dépassa, stoppa et sauta à bas de sa voiture pour la rejoindre :
    — Pardonnez-moi, madame, mais on dirait que vous avez des ennuis ! Vous me reconnaissez au moins ? s’inquiéta-t-il devant le
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