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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde
Autoren: Jean Markale
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contraignant »,
une sorte d’incantation magique que les Irlandais appellent geis . On trouve un exemple analogue dans le récit
irlandais des Aventures d’Art, fils de Conn ,
J. Markale, l’Épopée celtique d’Irlande ,
édition 1978, pp. 184-191.
    [92] Trait de mœurs très celtique, et plus particulièrement gallois :
au VIII e siècle, c’était la coutume, dans les
familles nobles, de faire couper les cheveux de leurs enfants par un chef renommé.
Cela constituait une sorte d’initiation sociale et spirituelle.
    [93] Tout ce passage est la traduction littérale du texte gallois. On
remarquera le mélange ahurissant d’éléments réalistes d’une extrême précision
et de projections mentales allant jusqu’au fantastique.
    [94] Chez les anciens Celtes, Bretons et Irlandais, et jusque vers le XI e siècle, la valeur des terres, des objets, des
animaux et même des personnes (notamment dans le cas des esclaves) se calculait
sur la base des têtes de bétail. Ce qui renforce la thèse attribuant pour
origine aux structures sociales des Celtes les coutumes d’un peuple de pasteurs
nomades.
    [95] Tout ce passage dénote une société archaïque par rapport aux
descriptions des récits médiévaux. Dans ce texte, qui est le plus ancien de
tous les récits concernant Arthur, il n’est pas question de chevalerie, ni de
courtoisie à la mode des auteurs des XII e et
XIII e siècles. Pour comprendre cette étrange
épopée, il convient de se replonger dans l’atmosphère du haut Moyen Âge, à l’époque
mérovingienne, avec en outre l’influence de cette société celtique primitive
telle qu’elle existait encore au Pays de Galles et en Irlande. Dans ce passage,
il faut comprendre la « cour » d’Arthur comme une assemblée plénière
où tous les guerriers, chevaliers ou non, sont admis ; mais le « conseil »
que tient Arthur avec quelques compagnons est un « huis clos », une
véritable réunion de « bureau politique », à laquelle ne sont admis
que certains responsables.
    [96] Le « Château des Pucelles » est la dénomination romanesque,
médiévale, de la cité d’Édinburgh. De Tintagel, au sud-ouest, dans la péninsule
de Cornwall, jusqu’à Édinburgh, nord-est, actuellement en Écosse, mais à
l’époque historique arthurienne domaine des Bretons du Nord, c’est donc
l’ensemble du royaume de Bretagne qui est concerné.
    [97] Il s’agit encore une fois d’un geis celtique, souvenir évident des malédictions druidiques frappant un pays ennemi
de stérilité.
    [98] C’est évidemment un signe d’orgueil de la part de Kilourh. Mais ce
genre d’entrée fracassante se retrouve dans plusieurs textes arthuriens,
notamment dans certaines versions de la Quête du
Graal , où Perceval agit de la même façon. Quoi qu’il en soit, ce détail
est encore la preuve que le décor habituel de l’épopée arthurienne n’est pas
celui des XII e et XIII e siècles, mais celui de l’Antiquité finissante ou
du haut Moyen Âge. Kilourh ou Perceval ne pourraient pénétrer ainsi dans la
grande salle d’un château fort tel que nous en voyons des vestiges
actuellement, car cette salle serait nécessairement à l’étage. Dans l’esprit
des conteurs, même ceux des XII e et XIII e siècles, qui ne font qu’actualiser des données
antérieures, il s’agit bel et bien d’une forteresse de type celtique, soit un
grand enclos fortifié sur une hauteur, à l’intérieur duquel se trouvent
dispersées différentes maisons. Si l’on tient compte de cette réalité historique,
l’entrée de Kilourh, à cheval, dans la salle du conseil, n’a rien que de très
normal et n’est pas due à la fantaisie naïve de quelque auteur en mal de pittoresque.
    [99] C’est un bel exemple de don royal obligatoire et contraignant . Le roi est tenu d’accorder un
don sans savoir de quoi il s’agit, compte tenu des restrictions annoncées solennellement.
S’il n’accordait pas le don, même si celui-ci est extravagant, le roi serait
déshonoré à tout jamais.
    [100] Le récit original gallois utilisé ici, Kulhwch
et Olwen , a été composé bien avant la formation de la légende de Merlin.
Le personnage, on s’en doute, n’y apparaît pas. Mais, dans cet épisode, deux
personnages, qu’Arthur adjoint effectivement à l’expédition, offrent toutes les
caractéristiques du Merlin médiéval classique : Gwrhyr Gwalstawt Ieithœd
(« Homme long connaissant toute langue »), « parce
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