Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'énigme des vampires

L'énigme des vampires

Titel: L'énigme des vampires
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
arbitraire, parfois ridicule ;
mais il justifie l’ensemble du déroulement de l’action. Le roman, ici, touche
bien souvent à l’épopée traditionnelle : il ne peut y avoir d’éléments
neutres, ou même simplement tièdes ; on est pour ou contre, juste héritage
de la morale et de la logique d’Aristote revues et corrigées par le puritanisme
victorien.
    Mais pendant que s’échafaudent et se dénouent ces intrigues
mineures en Angleterre, il se passe d’étranges événements en Transylvanie. En
effet, le fiancé bien-aimé de Mina, Jonathan Harker, homme de confiance de
Peter Hawkins, notaire à Exeter, a été envoyé auprès du comte Dracula, en
Transylvanie, pour régler avec celui-ci l’achat d’une propriété aux environs de
Londres, le domaine médiéval de Carfax, situé comme par hasard à proximité immédiate
de la clinique psychiatrique du docteur Seward. Et Stoker prend bien soin de
nous dire que le nom de Carfax vient
probablement de « quatre faces » (en français dans le texte), ce qui
indique assez clairement qu’il s’agit d’un véritable observatoire ouvert sur
les quatre points cardinaux. Au fur et à mesure que Jonathan Harker se
rapproche des montagnes des Carpates, l’atmosphère devient lourde, pesante, angoissante.
Une vieille paysanne lui remet un collier d’ail, un crucifix et des roses
sauvages en lui demandant de les employer à toutes fins utiles. Évidemment, l’anglican
rationaliste Jonathan Harker ne comprend pas l’avertissement. Mais il n’en
reste pas moins qu’il est impressionné par l’atmosphère étrange qui l’environne,
surtout par le hurlement des loups qui semblent accompagner ses pérégrinations.
La diligence le dépose dans un endroit convenu et là, un mystérieux cocher d’une
force gigantesque vient le prendre et le conduire jusqu’à l’entrée du château
de Dracula. Alors commencent les aventures proprement dites.
    Jonathan Harker se trouve devant la porte fermée d’un château
en ruine. Une vague lumière filtre à travers les fentes de cette porte. « Puis
ce fut le bruit de chaînes que l’on détachait et de gros verrous que l’on
tirait [10] . » Enfin apparaît
le mystérieux comte Dracula : « Un grand vieillard, rasé de frais, si
l’on excepte la longue moustache blanche, et vêtu de noir, sans la moindre
tache de couleur nulle part. » Le comte le fait poliment entrer et l’installe
dans une salle à manger où un repas est préparé. Harker se restaure, mais l’hôte
ne mange pas en sa compagnie, prétextant qu’on est en pleine nuit et qu’il a
déjà dîné. S’étant restauré de fort bon appétit, Harker examine un peu plus en
détail son hôte. Il remarque d’abord qu’il ne fume pas même s’il lui a offert
un cigare. « C’était la première occasion qui m’était donnée de pouvoir
bien l’observer, et ses traits accentués me frappèrent. Son nez aquilin lui
donnait véritablement un profil d’aigle ; il avait le front haut, bombé, les
cheveux rares aux tempes mais abondants sur le reste de la tête ; les
sourcils broussailleux se rejoignaient presque au-dessus du nez, et leurs poils,
tant ils étaient longs et touffus, donnaient l’impression de boucler. La bouche,
ou du moins ce que j’en voyais sous l’énorme moustache, avait une expression
cruelle, et les dents, éclatantes de blancheur, étaient particulièrement
pointues ; elles avançaient au-dessus des lèvres dont le rouge vif
annonçait une vitalité extraordinaire chez un homme de cet âge. Mais les
oreilles étaient pâles, et vers le haut se terminaient en pointe… Une pâleur
étonnante, voilà l’impression que laissait ce visage. J’avais bien remarqué, certes,
le dos de ses mains qu’il tenait croisées sur ses genoux, et, à la clarté du
feu, elles m’avaient paru plutôt blanches et fines ; mais maintenant que
je les voyais de plus près, je constatais, au contraire, qu’elles étaient
grossières : larges, avec des doigts courts et gros. Aussi étrange que
cela puisse sembler, le milieu des paumes était couvert de poils. Toutefois, les
ongles étaient longs et fins, taillés en pointe. Quand le comte se pencha vers
moi, à me toucher, je ne pus m’empêcher de frémir. Peut-être son haleine
sentait-elle mauvais ; toujours est-il que mon cœur se souleva et qu’il me
fut impossible de le cacher. Le comte, sans aucun doute, le remarqua, car il
recula en souriant d’un sourire qui me parut de
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher