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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2
Autoren: William Shirer
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Ciano qui fit sortir ces documents de l'Italie occupée par les
Allemands; déguisée en paysanne, elle dissimula les papiers sous sa jupe et
parvint à franchir la frontière suisse.
    Tous les autres chefs fascistes qui avaient voté contre le Duce
au Grand Conseil, et dont le Duce put s'emparer, furent jugés pour trahison par
un tribunal exceptionnel et, à une seule exception près, condamnés à mort et
exécutés en même temps que Ciano. Parmi eux se trouvait l'un des plus anciens
et plus fidèles partisans du Duce, le maréchal Emilio de Bono, l'un des membres
du Quadrumvirat, qui avait conduit la marche sur Rome et porté Mussolini au
pouvoir.
     
    [231] « II n'est pas question d'un ralentissement de la guerre sous-marine », aurait
tempêté Hitler en s'adressant à l'amiral Doenitz quand, le 31 mai, celui-ci
l'informa qu'il avait rappelé tous les U-boote opérant dans le Nord de
l'Atlantique. « L'Atlantique, avait-il ajouté, est ma première ligne de défense
à l'Ouest. »
    C'était plus facile à dire qu'à faire. Le 12 novembre, Doenitz
écrivait avec désespoir dans son journal : « L'ennemi a tous les atouts en
main: il couvre tous les secteurs avec des patrouilles aériennes à longue
portée et emploie des méthodes de détection contre lesquelles nous n'avons pas
encore de parade... L'ennemi connaît tous nos secrets et nous ne connaissons
aucun des siens (8). »
     
    [232] En mai 1943, un avion de reconnaissance de la R.A.F. avait photographié
l'installation de Peenemunde, à la suite d'une information
donnée par la résistance polonaise, et selon laquelle un avion sans pilote
(connu plus tard sous le nom de V-1) et une fusée (la V-2) y étaient en cours
d'expérimentation. Au mois d'août, des bombardiers anglais attaquaient Peenemunde, endommageant sérieusement l'installation et
retardant de plusieurs mois les recherches et les essais. En novembre, les
Anglais et les Américains localisaient 63 aires de lancement pour V-1 sur les
côtes de la Manche et, entre les mois de décembre et de février de l'année
suivante, ils bombardaient et détruisaient 73 de ces aires de lancement qui, à
cette époque, s'élevaient à 96. (Les termes V-1 et V-2 venaient du mot allemand Vergeltungswaffen ou armes de représailles, dont la
propagande du docteur Gœbbels se servit beaucoup au cours de cette sombre année
1944.)
    [233] La conférence s'intitulait « Notre position stratégique au début de la
cinquième année de la guerre »; elle constitue peut-être le rapport de première
main le plus poussé que nous possédions sur la situation de l'Allemagne à la
fin de 1943, telle que la voyaient Hitler et ses généraux. Elle est étayée de
nombreux mémorandums et documents secrets portant la mention « G.Q.G. du Führer » auxquels Jodl se référa au cours de son exposé. Ils
nous révèlent d'une façon étonnante l'histoire de la guerre telle qu'elle
apparaissait au Führer, qui semble avoir supervisé la
préparation de cette conférence. Bien qu'il vît le présent sous un jour sombre.
Jodl se montra encore plus décourageant quant à l'avenir; il prédit fort
justement que l'invasion anglo-américaine qui se préparait à l'ouest « allait
décider de la guerre » et que les « forces dont nous disposons ne seront pas en
mesure de la repousser (10) ».
    [234] « L'œuvre de mille ans n'est plus qu'un amas de décombres... » Écrivait
Goerdeler au maréchal von Kluge, en juillet 1943, après
avoir visité les secteurs bombardés de l'Ouest. Dans sa lettre Goerdeler
suppliait le vacillant général de se joindre aux conspirateurs pour mettre fin
à la « folie » d'Hitler.
    [235] A l'occasion de son soixantième anniversaire, le 30 octobre 1942, le Führer
avait remis à Kluge un chèque de 250 000 marks (soit 100 000 dollars au cours
officiel du change) avec l'autorisation d'en dépenser la moitié à son profit.
En dépit de l'insulte faite à son honnêteté et à son honneur d'officier
allemand, le maréchal avait accepté les deux présents ( Schlabrendorff, Ils ont presque tué Hitler, p. 40). Plus
tard, lorsque Kluge se retourna contre lui, Hitler déclara à ses officiers
réunis à son quartier général : « Personnellement, je lui ai accordé deux fois
de l'avancement, je lui ai conféré les plus hautes distinctions, je lui ai
donné une grande propriété terrienne... et accordé de très substantiels
suppléments à sa solde de maréchal... » (G ilbert, Hitler dirige sa
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