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Le Roi amoureux

Le Roi amoureux

Titel: Le Roi amoureux
Autoren: Michel Zévaco
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trouva prête. Bientôt le roi descendit dans la cour, suivi d’une vingtaine de gentilshommes.
    Au moment où François I er montait à cheval, le grand prévôt entrait au Louvre.
    – Venez avec moi, Croixmart.
    Le grand prévôt salua et se plaça derrière le roi. La cavalcade se mit en route, précédée de trompettes sonnant la marche. Derrière les trompettes chevauchaient le capitaine des gardes, puis douze cavaliers. Puis venait le roi. Derrière lui les gentilshommes. Le cortège était fermé par douze autres cavaliers.
    La cavalcade était arrivée au Temple. Elle passa le pont-levis, elle s’engouffra sous la grand-porte que défendaient deux tours massives.
    Le roi mit pied à terre dans la première cour, devant l’église du Temple ; là, il reçut l’hommage du gouverneur, M. de Guitalens, entouré de ses officiers.
    – Conduisez-moi à la chambre des questions, dit-il, et amenez-y le rebelle qui doit être questionné.
    – Il y est déjà, Sire, répondit le gouverneur.
    Clother de Ponthus était assis sur un escabeau de fer dont les pieds étaient scellés au sol de la chambre des questions. Il portait au poignet gauche un large bracelet sur lequel était frappée une chaîne dont l’autre extrémité se trouvait cadenassée à l’un des pieds de l’escabeau. La chaîne était assez longue pour que le prisonnier pût se lever et même faire deux ou trois pas.
    La salle était obscure.
    Une voix rude cria :
    – Le roi ! Place au roi !
    François I er , une minute, contempla Clother de Ponthus, puis il dit :
    – C’est là l’homme ?
    – Oui, Sire, dit M. de Guitalens, c’est l’obstiné rebelle qui refuse d’avouer.
    Le roi hocha la tête, et son regard, plus rudement, avec plus d’âpre curiosité aussi, se fixa sur Clother. À le voir si droit, si ferme, si paisible, il éprouva comme un déchaînement de haine. Clother le regarda. Un instant, ces deux regards se croisèrent comme peuvent se croiser deux épées, au moment d’un combat mortel. Le roi frémit. Peu de gens, en pleine puissance, osaient le regarder ainsi, droit dans les yeux…
    – C’est vous, dit-il d’une voix que la fureur faisait trembler, c’est bien vous qu’une nuit j’ai trouvé dans le chemin de la Corderie… c’est vous qui avez chargé le comte de Loraydan ?…
    – Oui, Sire, dit Ponthus.
    Enfin ! le prisonnier avouait !…
    – J’ai chargé le comte de Loraydan, poursuivit Clother, et lui en ai rendu raison, le lendemain, l’épée à la main, en même temps que mon père, Philippe de Ponthus rendait raison à M. de Maugency, duel dans lequel mon père trouva la mort.
    – Très bien ! gronda le roi. Vous essayez de créer un doute sur les circonstances de l’insulte. Mais vous savez qu’il n’est point question de cette rencontre où mon nom ne fut pas prononcé. On vous parle d’une plus récente aventure où vous fûtes expressément informé de ma présence, et où, par vos paroles, par votre attitude, vous avez insulté le roi, sachant que vous parliez au roi. Est-ce vous ?
    – Non, Sire ! répondit Ponthus.
    – Quoi ! Ce n’est pas vous que Loraydan, alors, a chargé et mis en fuite ?
    – Non, Sire.
    Le roi maîtrisa un geste de colère et s’adressa au gouverneur :
    – Et vous, qu’en pensez-vous ?
    – La question ! répondit Guitalens. Il n’y a que la question pour faire avouer.
    Le roi se retourna vers le prisonnier et gronda :
    – Vous ne voulez pas avouer.
    – Sire, je ne peux pas mentir dans l’unique but de m’épargner quelque souffrance.
    On n’entendait plus que le grésillement du charbon qui s’enflammait. L’un des aides déplaça les fers dans le réchaud. Tous les regards se portèrent vers cette chose, là-bas, dans un coin des ténèbres, qui rougeoyait et d’où montaient des étincelles, tous les regards, sauf ceux du condamné. Les gentilshommes frémirent. Le roi pâlit.
    – Avouez donc ! cria une voix haletante à Ponthus. Clother se tourna vers le gentilhomme qui venait de parler et dit :
    – Je vous remercie, monsieur, de tout ce que votre encouragement comporte de sympathie. Mais songez que vous m’encouragez à mentir.
    Le roi pâlit encore, saisi de fureur et de haine.
    – Eh bien ! gronda-t-il, c’est maintenant que tu mens. Il faut donc qu’on t’arrache la vérité. Qu’on en finisse !
    Le juge officiel fit un signe.
    D’un mouvement rapide et méthodique, le bourreau
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