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Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon
Autoren: Collectif
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point de départ de la rupture historique entre les deux pays. La formule d’un intellectuel du début de l’ère Meiji (1868-1912) résume le sentiment des Japonais face à l’expansionnisme occidental en Asie orientale : « Nous avons le choix entre être à la table des grands ou faire partie du menu. »
    Le Japon poursuit son rejet de l’ordre asiatique et son intégration dans le système global en signant en 1902 un traité d’alliance avec la Grande-Bretagne. C’est un symbole fort car c’est la première fois qu’un pays non occidental signe sur un pied d’égalité un traité d’alliance avec une puissance occidentale 82 . Ce traité dure jusqu’en 1921, et le Japon sera donc l’allié de la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre mondiale. Il participe aux négociations du traité de Versailles en 1919. Une délégation japonaise défile sur les Champs-Élysées le 14 juillet 1919.
    Le Japon fait partie du groupe dominant sur la scène mondiale. Il entre ainsi à la Société des nations (SDN), mais n’est toutefois pas considéré comme véritablement l’égal des puissances occidentales. À la conférence de Paris, en 1919, la délégation japonaise veut obtenir la reconnaissance de l’égalité des races : sa proposition est rejetée, notamment par la Grande-Bretagne. Dans l’esprit de beaucoup d’Occidentaux, l’humanité est hiérarchisée, et les Japonais restent inférieurs.
    Dans les années 1930, les Japonais vont être rattrapés par l’idée de puissance, jusqu’au dérapage : la volonté de domination systématique portée par un régime ultramilitariste, et qu’a symbolisée l’expression « sphère de coprospérité » (inventée en 1940), dure une quinzaine d’années.
    L’H.  : Défait en 1945, le Japon est occupé par les États-Unis… Avec quelles conséquences ?
    K. P.-V.  : Le Japon entre du jour au lendemain dans l’orbite américaine. Depuis l’ouverture forcée de l’archipel aux Occidentaux dans les années 1850, le Japon n’avait quasiment jamais traité avec les États-Unis. En 1945, Américains et Japonais se connaissent à peine.
    L’occupation du Japon par les Alliés de la Seconde Guerre mondiale, et de facto par les États-Unis, dureraprès de sept ans. Le traité de paix de San Francisco signé en 1951 par une cinquantaine de pays (mais rejeté par l’URSS) prévoit l’indépendance du Japon et officialise son retrait de Corée, de Taiwan et d’autres territoires dont les îles Kouriles. Simultanément un traité de sécurité nippo-américain garantit la protection de l’archipel par les États-Unis. Ce traité est révisé en 1960 puis revu et ratifié tous les dix ans. Plusieurs bases américaines sont établies dans l’archipel, la majorité d’entre elles à Ôkinawa, regroupant près de 50 000 militaires (l’essentiel du dispositif armé des États-Unis en Asie-Pacifique).
    Sous l’occupation américaine, le Japon est démilitarisé et retrouve la voie de la démocratie. Une nouvelle Constitution, essentiellement dictée par l’équipe de MacArthur, est promulguée le 3 novembre 1946. Elle donne un rôle symbolique à l’empereur et stipule dans son article 9 l’interdiction de faire la guerre : « Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu’à la menace ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. » Le Japon s’interdit d’entretenir des forces terrestres, navales ou aériennes, ou « tout autre potentiel de guerre ».
    Avec le déclenchement de la guerre de Corée en juin 1950, et le départ temporaire des troupes américaines stationnées dans l’archipel, le gouvernement japonais constitue, en accord avec les autorités d’occupation, des « forces d’autodéfense » (jieitai) . Composées de 75 000 militaires en 1950, elles grossissent progressivement pour atteindre un plafond, dans les années 1970, de 238 000 personnes (ce qui met, en 2008, les forces japonaises uniquement au 21 e  rang mondial…). Parallèlement s’est instituée la règle de ne pas dépasser 1 %du PNB pour le budget de la défense. Les Japonais n’ont pas la bombe nucléaire, ni d’autres armes de destruction massive ; ils n’ont pas d’armement à but offensif, comme des bombardiers de longue portée.
    L’H.  : Comment les
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