Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk
Autoren: Anne Perry
Vom Netzwerk:
êtes très maligne, répondit Jessamyn lentement, mais vous n’avez aucune preuve. Si vous en parlez à la police, je dirai que vous êtes jalouse à cause de Paul Alaric. Vous n’avez rien à faire ici.
    Son visage se durcit.
    —- Je le sais ! Malgré vos grands airs, vos robes vous viennent d’Emily. Vous cherchez à vous faire une place parmi nous. Et vous me dites tout ça par dépit, parce que je vous ai percée à jour.
    —    La police me croira sans difficulté !
    Charlotte se sentit soudain forte et furieuse contre
    Jessamyn qui n’avait cure des souffrances occasionnées.
    —    L’inspecteur Pitt est mon mari, voyez-vous. Vous ne vous en êtes pas rendu compte? Et puis, il y a les lettres d’amour. Écrites de votre main. Et c’est très dur de nettoyer le sang sur un couteau. Il s’infiltre dans les fissures entre la lame et le manche. Tout cela, ils vont le trouver, une fois qu’ils sauront où chercher.
    L’expression de Jessamyn changea enfin. L’albâtre impavide céda la place à la haine. Elle brandit les ciseaux et se jeta sur Charlotte, qu’elle manqua d’un pouce tandis que son pied glissait sur la glaise détrempée.
    Galvanisée, Charlotte pivota et se précipita à travers l’herbe drue et les énormes racines en direction des ifs, puis dans le cimetière. Ses vêtements mouillés flottaient et s’enroulaient autour de ses jambes. Elle savait que Jessamyn était derrière elle. La pluie tombait à verse, ruisselant en torrents jaunes sur la terre craquelée. Elle sautait par-dessus les tombes, se prenait les pieds dans les fleurs et se cognait au marbre humide des dalles. Un ange en plâtre surgit devant elle, lui arrachant un cri involontaire.
    Une fois seulement elle se retourna pour voir Jessamyn à quelques mètres d’elle. Les ciseaux étincelaient; ses cheveux couleur de blé lui cascadaient sur les épaules.
    Charlotte était couverte de bleus, les jambes éclaboussées de boue, les bras meurtris par les pierres aux angles pointus. A un moment, elle tomba, et Jessamyn était presque sur elle quand elle se releva péniblement, haletante, en sanglots. Si au moins elle pouvait atteindre la rue, il y aurait bien quelqu’un là-bas, normal et sain d’esprit, qui lui viendrait en aide.
    Elle y était presque, se retournant une dernière fois pour s’assurer qu’elle avait distancé Jessamyn, quand elle se heurta à quelque chose de dur, et une paire de bras se referma autour d’elle.
    Elle hurla : dans son imagination, elle vit déjà les ciseaux lui taillader la chair, comme avec Fanny et Fulbert. Et elle se débattit à coups de poing, à coups de pied.
    —    Arrêtez !
    C’était Alaric. A bout de souffle, l’espace d’une longue seconde, elle ne sut si elle avait plus peur de lui que de Jessamyn.
    —    Charlotte, dit-il doucement, c’est fini. Vous avez commis une sottise en venant ici toute seule, mais maintenant c’est fini... terminé.
    Très lentement, elle fit volte-face et regarda Jessamyn, trempée et maculée de boue.
    Jessamyn lâcha les ciseaux. Elle ne pouvait se battre contre eux deux, ni se cacher plus longtemps.
    —    Venez !
    Alaric enlaça Charlotte par les épaules.
    —    Vous voilà dans un triste état! Je crois que nous devrions appeler la police.
    Charlotte se surprit à sourire. Oui, allez chercher la police... allez chercher Pitt! Avant toute chose... allez chercher Pitt !
    1
    L'Étrangleur de Cater Street, 10/18, n° 2852.
    2
    Le Mystère de Callander Square, 10/18, n" 2853.
    3
    En français dans le texte. (N.d.T.)
    4
    En français dans le texte. (N.d.T.)
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher