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Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac
Autoren: Jean Markale
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Et l’on ne retrouva jamais non plus la vieille femme en blanc qui avait réussi à l’amener au palais (7) .
    Mais d’autres rois, sur les marches de la Gaule et de la Bretagne armorique, se lamentaient aussi de la disparition de Merlin qui avait été leur protecteur lorsqu’ils avaient dû lutter contre les empiétements de leur voisin, le redoutable Claudas de la Terre Déserte. Parmi eux, il y avait deux rois qui étaient deux frères, et qui avaient épousé deux sœurs. L’un se nommait Bohort de Gaunes, et il avait deux fils, encore tout enfants, qui se nommaient Bohort et Lionel. L’autre était Ban de Bénoïc, un bon guerrier déjà âgé mais encore rempli de vigueur et de courage. Nul ne savait, hormis Merlin, qu’il avait un fils bâtard, nommé Hector, de la fille d’Agravadain, le seigneur des Mares, dont il était un soir tombé éperdument amoureux. Mais sa femme, la belle reine Hélène, lui avait donné un fils légitime dans lequel il plaçait tous ses espoirs et auquel il avait donné le nom de Galaad (8) . Pourtant, le roi Ban, comme son frère le roi Bohort, s’inquiétait vivement de l’avenir.
    En effet, tous deux avaient comme ennemi mortel leur voisin Claudas, roi de la Terre Déserte, et celui-ci, fort satisfait de la disparition de Merlin qui avait aidé Ban et Bohort à le vaincre lors d’une tentative d’invasion, avait rassemblé ses troupes et avait repris les hostilités, espérant bien cette fois être vainqueur. C’était un étrange personnage que ce Claudas, le plus inquiet, le plus secret et le plus retors prince du monde. C’était aussi le moins généreux, et jamais il n’octroyait de don à quiconque sauf lorsqu’il ne pouvait faire autrement. Son allure était pourtant noble et fière : il était de haute taille, le visage large, le teint foncé, les sourcils très épais, les yeux noirs et écartés, le nez court, retroussé, la barbe et les cheveux à moitié noirs et à moitié roux, le cou gros, la bouche grande, les dents blanches et coupantes. Cela lui donnait un aspect inquiétant, d’autant plus qu’il avait les épaules larges et des muscles bien développés. C’était d’ailleurs un excellent guerrier, rompu aux exercices corporels les plus violents.
    Il se levait toujours de grand matin, mangeait de fort bon appétit, ne jouait guère aux échecs, aux tables et aux autres jeux en usage à l’époque, mais préférait aller à la chasse : il partait souvent deux ou trois jours et dormait dans les bois, sans prévenir quiconque de ses absences. Il ne montait que de grands chevaux de bataille, même lorsqu’il était simplement en voyage. Son caractère était un mélange de bon et de mauvais. Il n’aimait que ceux qui lui étaient inférieurs et détestait ceux qui affirmaient trop leur puissance. Il fréquentait volontiers les églises, mais il ne faisait aux pauvres que de maigres aumônes distribuées avec parcimonie. Enfin, il ne fut jamais amoureux qu’une fois dans sa vie : encore le regretta-t-il, car il pensait réellement qu’être amoureux était un signe de faiblesse et qu’il fallait combattre fermement tout élan du cœur. Tel était l’homme qui avait décidé d’envahir les terres du roi Ban et du roi Bohort.
    Le moment était fort bien choisi, car le roi Arthur était dans l’impossibilité de leur venir en aide, tout occupé qu’il était à maintenir la paix dans l’île de Bretagne. Quant à Claudas de la Terre Déserte, il y avait longtemps qu’il avait fait allégeance à l’empereur de Rome, et il savait bien que celui-ci lui fournirait de nombreuses troupes si besoin en était. Les attaques qu’il mena d’abord contre les domaines du roi Ban furent couronnées de succès : il avait fini par s’emparer de toutes les villes qui appartenaient à son adversaire, sauf la forteresse de Trèbe, devant laquelle il avait d’ailleurs mis le siège. Ainsi, le roi Ban se voyait en grand danger d’être pris soit par la famine, soit par un ultime assaut de Claudas.
    On était au milieu du mois d’août. Voyant que la situation était désespérée, il dit à sa femme, la reine Hélène : « Sais-tu à quoi j’ai songé ? C’est d’aller moi-même demander aide et assistance au roi Arthur en lui démontrant combien je suis déshérité. Il en aura plus grande pitié si je me présente en personne à sa cour. Prépare-toi, car je ne peux te laisser ici dans l’incertitude où nous sommes. Nous
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