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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi
Autoren: Jean (d) Aillon
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j’y pense mais j’y vais, monsieur de Rosny! Et j’ai besoin de vous avoir près de moi. Avec la bonne volonté de chaque partie, nous mettrons fin à cette sotte mésentente.
    Rosny était ébranlé. Il considéra le marquis d’O qui avait planté ses yeux dans les siens. Chacun d’eux sentait que cette
     femme énergique venait de provoquer une ouverture comme cela arrivait parfois dans les batailles, et qu’il ne fallait pas
     la laisser passer.
    Rosny se leva et O fit de même.
    — Il est tard, dit Maximilien de Béthune, mais le roi doit encore jouer à cette heure.
    Ils partirent, escortés par les autres gentilshommes. Marguerite resta seule chez Rosny.
    Le roi les reçut avec une immense surprise. Cassandre s’adressa à lui comme la fille de son oncle, le prince de Condé. Dans un discours enflammé, elle l’exhorta à écouter ce que demandaient le marquis et ses amis et à accepter des concessions. Elle lui dit qu’il n’y avait point de roses sans épines et que c’était peu payer le plus beau royaume du monde d’un engagement écrit à faire enregistrer au parlement. Ses arguments convainquirent-ils le roi? Fut-ce la crainte qu’il avait de voir lui échapper son trône? Fut-ce l’inquiétude au moins aussi grande qu’avait le marquis d’O de voir triompher les ligueurs, et de perdre tous les avantages qu’il avait acquis lors du règne précédent? On ne sait, mais Henri de Bourbon se fit répéter les conditions de O et de ses amis, discuta chacune d’elles pied à pied tout en acceptant souvent les suggestions de Cassandre qui elle-même tempérait les demandes de François d’O. Peu à peu, l’accord se dessina, Henri de Bourbon refusant de s’engager formellement à changer de religion, mais acceptant de se faire instruire dans un délai de six mois.
    En vérité, le roi Henri l’avait dit mainte et mainte fois : Catholique ou protestant, peu importe à mes yeux! Dieu m’a fait seulement naître chrétien et ceux qui suivent leur conscience sont de ma religion. Quant à moi, je suis de celle de tous ceux qui sont braves et bons 6 mais il avait besoin de rassurer les protestants tant il craignait que beaucoup ne l’abandonnent s’il se convertissait trop
     tôt. Et les huguenots formaient les meilleures troupes de l’armée royale.
    Le traité fut finalement mis par écrit à la fin de la nuit et le marquis d’O s’engagea à le faire approuver par ses amis le
     lendemain. Le roi acceptait de s’instruire dans la religion catholique et convoquerait dans les six mois un concile national,
     ou des états généraux, pour établir une paix de religion. En attendant, il confirmait les catholiques dans leurs charges et
     leurs emplois, leur réservait à titre exclusif les gouvernements, les commandements militaires et les offices civils, et promettait
     de ne pas accorder aux huguenots de faveurs ou de privilèges autres que ceux dont ils jouissaient déjà.
    Chacun parapha ce projet et Cassandre, épuisée et ensommeillée, fut embrassée sur les deux joues par son cousin le roi, par
     Rosny et même par le marquis d’O. Elle retrouva dans la galerie Olivier, endormi sur une banquette, la tête appuyée sur celle
     de Cubsac. Venetianelli s’était carrément allongé sur un banc et ronflait du sommeil du juste. Quant à Nicolas, ayant appris
     que la négociation allait aboutir, il était parti rejoindre Marguerite.
    Enlacés, les deux époux regagnèrent en se béquetant la chambre qu’Olivier avait prise à une auberge proche. Ils avaient tant à se dire!
    Henri IV signa le 4 août la déclaration finalement acceptée par tous. François d’O était maintenu dans la surintendance des
     finances, Biron et Aumont recevaient les gouvernements du Périgord, de Champagne et de Bourgogne pris à Mayenne déclaré rebelle. Le texte fut porté à Tours par Olivier et Cassandre, où le parlement l’enregistra le
     14.
    Malgré ce juste et bon accord, il y eut des défections. Épernon saisit un prétexte futile pour ne pas signer l’acte, mais
     en vérité il était envieux du marquis d’O. Le 7, il se retira et regagna ses terres avec les sept mille hommes qu’il commandait.
    Quelques huguenots se crurent trahis et se retirèrent dont M. de La Trémoille qui emmena avec lui neuf bataillons de calvinistes
     et retourna dans le Poitou.
    L’armée, qui comptait trente mille hommes, avait donc fondu de moitié et le roi n’avait plus d’argent, même si M. de
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